Lundi matin, il faut repartir car hier on a vu que New York était à 200 miles. On ne pensait pas (étonnant, mais on n’a pas rien planifié….), alors il faut pas trop traîner. Avant tout, il nous faut du propane, de l’eau, de l’essence et des courses. Avec un bateau au mouillage et un petit bébé, la logistique n’est pas évidente et c’est pas mal le papa qui se tape tout ca (avec plaisir ;-)). Pour le propane, Olivier se tape 40 minutes de marche avec le reservoir pour rien : Ils en échangent que des gros. Mais il revient avec une solution : Un rendez-vous à midi au quai public pour que le fournisseur de propane vienne ramasser le tank et remplir. Tout au long de notre parcours, on tombe que sur des gens sympathiques toujours prêts à aider. C’est vraiment agréable. Bref, tout notre avitaillement prend une bonne demi-journée et on est prêts à partir en début d’après-midi. Faut s’y faire, en bateau, tout prend du temps. Mais c’est aussi ca le charme. On sait d’ores et déjà qu’on ne se rendra pas à destination, une lagune à l’autre bout de Martha’s Vineyard, surtout qu’on va vers l’ouest ….et que le vent est d’ouest depuis plusieurs jours et pour plusieurs jours. Il va falloir s’habituer à naviguer penchés pendant un moment je crois ! On arrivera à se rendre jusqu’à Haven Harbour (notre première étape sur Martha’s Vineyard), avec effectivement le vent dans le nez, mais sans avoir à tirer des bords. En coupatn à travers un banc de sable et en serrant le vent au maximum, on fait tout sur le même bord. C’est assez musclé et désagréable comme navigation car on a une vague très courte et cassante, du vent rafaleux et entre les îles des vagues croisées : D’après le bulletin météo, ca vient d’une queue de tempête tropicale qui passe au large en ce moment. On est tous contents d’arriver car ce genre de navigation demande beaucoup d’effort au barreur et est pénible pour les autres à l’intérieur car ca tape fort ! Notre arrivée se fait en tirant des bords dans la baie de Haven Harbour aux cotés de Shenandoah, un des vieux gréments du Black Dog – un bateau monstrueux avec au moins 15 voiles. Ca remonte beaucoup mieux au près que je ne pensais. Mais on fait quand mêmem mieux. Gnak, gnak. On retrouve notre mouillage du début de la semaine, bien plus désert, et on débouche une bonne « Whale’s Tale », bière brassée à Nantucket, déclicieuse….accompagnée évidemment de….Cape Cod Chips. Elle est belle la vie. Demain, on repart, on va skipper l’autre mouillage sur Martha’s Vineyard et essayer de se rendre à Newport. Avec du vent d’ouest, on verra si on peut s’y rendre en une journée.
On a bien cru pas repartir aujourd’hui car le jour s’est levé sous la pluie et le vent n’est monté que dans la matinée. Comme prévu, le vent est d’Ouest, c’est-à-dire de face, mais moins fort et la mer est belle. Pas une vague. On repart donc à tirer des bords dans le bras de mer qui sépare Marta’s Vineyard et les Elizabeth Islands. La première partie du trajet est très efficace : En effet, en se rapprochant de la côte des Elizabeth Islands, le vent tourne et on remonte le parallèle à la côte, alors que de l’autre coté, on aurait eu le vent de face. Au près, ce bateau marche très fort et on s’en rend vite compte par rapport aux autres voiliers qui suivent la même route. Malheureusement, le vent nous abandonne pour la deuxième partie de cette remontée entre les îles. C’est assez laborieux car on avance peu, il ya beaucoup de courant…et on sait qu’on a encore une longue route. Finalement, le vent remonte a une 15aine de nœuds et nous permet de finir la première moitié de notre parcours pour aujourd’hui en contournant Cuttyhunk ou nous nous étions arrêtés il y a quelques jours. Là, la mer change car on n’est plus dans un bras de mer protégé, mais sur un plan d’eau ouvert sur le large, les vagues s’allongent et on est bientôt face àune longue houle qui nous oblige à moins serré le vent pour avancer. Bon, tout ca est beau, mais il est 15h30 et on n’a fait que la moitié du parcours. Il reste 20 miles d’ici Newport. À notre vitesse, c’est 4 heures en comptant l’approche. Heureusement, on peut serrer le vent un peu moins et s’en suit une superbe navigation. Plus rien autour, on ne voit plus les côtes, plus d’îles, de courant, juste à naviguer, avec un gros soleil dans la face qui descend lentement. Tous les 3 (Éléa dort à l’intérieur) perchés sur le franc-bord (on est toujours au près, donc très gîtés), on prend un apéro en continuant notre route. Phoebé tient gaiement compagnie à Olivier qui barre (avec plaisir !) la 2ieme partie de ce trajet. C’est un moment de pur bonheur. Finalement, on arrive, ou on croit arrivers vers 19h30. Il est temps car le soleil tombe vite et le brouillard est de plus en plus présent. L’approche est superbe car la côte est jalonnée de manoirs immenses. Je jubile et le mentionne à Daphné : C’est incroyable d’arriver à Newport à la voile au soleil coucahnt ! Et paf ! Un bateau de la police nous interpelle. Il me demande si j’ai un « cruising license » et je demande « A what ??? ». En général, quand la police te demande un papier dont tu ne connais pas l’existance, ca augure mal. Du coup, ils nous abordent, contrôlent nos passeports, papiers du bateau, etc. Ce papier d’une valeur de 19$ est obligatoire pour les bateaux étrangers. Par contre, la pénalité peut aller jusqu’à 5000$ ! Finalement, tout finit bien car j’explique la situation (le bateau n’a jamais quitté les USA et on n’a donc dû faire aucune formalité douanière) et on s’acquitte de la pénalité. Ouf ! Au final, on arrive quand même de nuit, on attrape le premier mooring venu, on trouvera demain la zone ou nous pouvons jeter l’ancre. Demain matin, je dois appeler l’officier des douanes qui nous a intercepté et il me délivera le document. Grosse journée, on se mange un grosse platrée de pâtes et au lit !
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