Même si le bateau n’a pas encore bougé, le voyage a déjà commencé. Voilà déjà bientôt 2 semaines que j’ai quitté Montréal et une semaine que Claude, mon père et moi-même travaillons d’arrache-pied sur le bateau. Si voyage rime avec dépaysement, rencontres et occupations différentes de notre quotidien, alors le voyage a bel et bien commencé.
Certes, à Morlaix, on ne voit pas la mer, ça ne sent même pas la mer. Par contre, ça sent la Bretagne pour de vrai : Les crêperies traditionnelle toujours aussi bonnes accompagné du cidre du coin, la brasserie ou l’on sert de la nourriture faite localement et dont l’ambiance joyeuse et bruyante me rappelle à quel point manger est au cœur de la culture française.
A Morlaix, il y a 2 cutures: Maraichère et nautique: Ici, le bateau n’est pas le jouet d’été qui attend qu’on y passe au mieux quelques weekends et les vacances. Les gens s’occupent de leur bateau, ou viennent juste le voir. Il y a pas mal de va et vient de propriétaires de bateau ou de régatiers qui affluent depuis une semaine en vue de la Tresco. Les rencontres lorsque nous travaillons a l’extérieur du bateau ponctuent nos journées. Comme nous sommes tous deux bavards, ca fait des bonnes pauses ! Parmi nos voisins, nous avons un régatier, Dominique, arrivé il y a quelques jours avec son Sun Fast 3200. Un vrai skipper breton. Le regard bleu d’acier, calme, le genre pour qui aller sur la mer c’est naturel, alors il n’y a pas de quoi se péter les bretelles avec ca ! Il partage simplement son expérience, tout en étant intrigué par ces 2 marins d’eau douce bricoleurs s’affairant sur un gros bateau de voyage lourd. Le gars du port est toujours sympathique, toujours prêt a rendre service, papoter. Bref, si on attache bien son échelle et on n’oublie rien dehors, le port de Morlaix est un environnement bien relax et joli avec sa vue imprenable sur le centre de la vieille ville, encaissée dans une étroite vallée surplombée d’un immense pont de chemin de fer. On a le temps d’admirer cette vue plusieurs fois par jour pour se rendre a la capitainerie ou se trouvent douche et toilettes. C’est ca la vie de port. La durée du trajet varie selon si on admire la vue, jase en route ou si le crachin breton ou notre intestin nous font presser le pas.
Quant au bateau, il est sans dessus dessous, avec une cabine pour les outils, un convecteur dans le milieu, des pièces partout. Bref, je me sens loin de faire de la voile même si les travaux avancent : l’extérieur est bien transformé avec le panneau solaire et l’éolienne, L’électricité et la plomberie du dessalinisateur sont finies, etc. Toutes ces choses ont pris le double ou triple de temps. Les accès sont limités, rien n’est carré et les (mauvaises) surprises font que c’est toujours plus complexe que prévu pour faire les choses bien. Et on veut faire les choses bien car, contrairement a souvent au bureau, sur son bateau exposé à l’année longue aux éléments, on va payer un jour ou l’autre le travail mal fait. Et pour ça, rien ne vaut mieux que d’avoir un père comme le mien, une sorte de virtuose patenteux du travail manuel. Bref, un beau projet comme on les aime, très prenant mais hautement satisfaisant et souvent frustrant.
La suite des choses se projettent avec l’arrivée de Daphné et Phoebé à la fin de la semaine, le départ du bateau vers le port du Légué à Saint-Brieuc a la fin du mois et un démâtage début juin. L’équipage va commencer à se mettre en place, l’été va arriver, ça va changer progressivement la dynamique vers la premier chapitre de cette belle aventure.
Content de voir que le projet se déroule comme prévu.. Chanceux! le départ n’est plus très loin.
Mangez des crêpes à ma santé..
Bon courage!
Good job Olivier & Dad!!
Ça y est la grande aventure commence . On va vous suivre . Et vous allez nous faire rêver .