Brest – Douarnenez (22 Juillet 2015):
Après une séance photo avec nos amis de Genesis, nous quittons Brest en milieu de matinée, histoire de profiter du courant sortant dans la rade de Brest. Dès notre départ, nous appelons le chantier d’Arzal nautique pour confirmer notre venue. Il n’y a plus qu’à avancer maintenant! Dans la rade, nous croisons plusieurs navires militaires, un gros Zodiac de commandos de marine. Et pour cause, un sous-marin est entré de rentrer dans la rade en direction de la base de sous-marin. Il y a de l’action autour, vu la vulnérabilité de la chose en surface! Dans le goulet de la rade, il y a de la vague dans tous les sens et la pauvre Phoebé n’est pas à son mieux. Pour le moment, c’est la seule qui soit vraiment sujette au mal de mer, même si par moment Daphné ou moi-même ne sommes pas à notre mieux, en particulier après avoir passé du temps à l’intérieur à préparer à manger ou faire la navigation. On apprécie déjà le fait d’avoir un pilote automatique. Ça mérite vraiment son nom de 3ieme équipier, que l’on a souvent entendu. Une fois sortis du goulet de Brest, nous pouvons nous écarter un peu du vent pour se diriger vers la pointe du Toulinguet (pointe de Camaret). Les paysages sont toujours aussi impressionnants : Des caps hauts et déchiquetés, entourés de récifs en tous genres. On se dit souvent qu’on ne voudrait pas être ici par mauvais temps en hiver…. Plus on avance, plus le temps s’éclaircit et le vent est bien établi. C’est donc une très belle navigation, au prés, puis au travers et presque vent arrière une fois passé le cap de la Chèvre qui nous emmène dans le fond de la vaste baie de Douarnenez. Nous arrivons par une bonne brise sur Douarnenez ou le plan d’eau est très animé avec des bateaux de toute taille, de l’optimist au gros voilier, sans compter les planches à voile et kite. Au milieu de tout ce beau monde, nous décidons d’aller nous ancrer en arrière de la petite île Tristan. On a bien envie de s’éloigner un peu des ports, chers et bien moins charmants qu’un beau mouillage. Nous sommes tous seuls, avec une belle vue sur l’île et son petit château, Douarnenez et le petit port de Tréboul qui fait face à Douarnenez. C’est vers ce dernier que nous allons en annexe pour faire quelques courses et nous promener. C’est l’avantage des navigations rapides, on a encore le temps de profiter de la journée ! Après quelques emplettes, nous empruntons le chemin côtier (en réalité, toujours le même chemin de grande randonnée qui fait le tour de toute la côte bretonne) qui longe la baie de Douarnenez. La ballade est magnifique : La côte est arborée, avec un mélange de feuillus et de pins, et parsemées de belles petites criques entourées de belles maisons de granit. C’est beau la Bretagne … quand il fait beau! Au retour, nous irons faire un petit tour en annexe dans le port de Douarnenez. C’est très pittoresque avec ses quais de bois comme on voit en Nouvelle-Angleterre et tous les vieux gréements qui y sont accostés. On y trouve aussi un curieux bateau-phare anglais qui y coule (avant de couler) des jours paisibles. La nuit, elle, sera moins paisible que l’on pensait : en effet, à marée haute, la houle vient se réverbérer sur la digue de béton du nouveau port et nous malmène quelque peu…Demain, il n’est prévu aucun vent, ce qui est parfait pour passer le redoutable raz de sein (ou encore appelée, la Pointe du Raz).
Les photos
Douarnenez – Audierne (23 Juillet 2015):
Tout comme le chenal du Four, nous décidons, humblement, de passer le raz de Sein dans les conditions les plus calmes possibles. Ça se présente bien car le vent est quasi nul aujourd’hui ainsi que la houle. Nous synchronisons, une fois de plus, notre départ avec la marée afin d’avoir le courant avec nous dans le raz de Sein. Les conditions à éviter, même par beau temps sont celles ou le sens du vent est opposé à celui du courant car ça lève une vague courte et chaotique. C’est donc au moteur, tout comme pas mal d’autres bateaux ce matin, que nous longeons la côte Sud de la baie de Douarnenez. La côte est haute et sauvage. Au milieu des bois et de la lande, on aperçoit de temps en temps une solide maison de granit, probablement construite par gens écœurés de leurs précédents voisins (!!). En s’approchant du raz de Sein, la côte se dénude pour ne devenir que roche et lande aride. La pointe du raz se termine par une succession de récifs, dont le dernier, La Vieille, doit être assez largement contourné, sans trop s’approcher non plus de l’île de Sein pour ne pas se retrouver dans des contre-courants. La mer étant très belle, le passage est très confortable et rapide. En effet, sous l’effet du courant, nous passons ce cap à plus de 9 nœuds (le courant nous pousse autant que notre moteur). Nous observons les pécheurs qui évoluent dans la pire zone, entre la pointe et les récifs. Alors que la mer est belle où nous sommes, nous voyons leurs bateaux se cabrer dans les vagues qui déferlent lorsqu’ils remontent le courant. Sacré métier, on ne paye définitivement pas le poisson à sa juste valeur.
Le vent se levant un peu, nous éteignons avec plaisir le moteur (un moteur diesel de bateau, c’est bruyant et ça vibre) pour longer la côte en louvoyant de l’immense baie d’Audierne. La côte, assez franche, nous permet de naviguer proche des falaises, creusées de grottes par l’assaut des vagues. Il y a très peu d’abris dans ce coin, à part quelques minuscules cales (pan incliné utilisé pour mettre les bateaux à l’eau) jadis utilisées par des petits pécheurs. À Audierne, nous ne voulons pas rentrer au port, dont l’entrée très ensablée est un peu complexe à marée basse. Nous nous ancrons donc devant la plage de Trescadec dans l’anse de Sainte Évette. C’est pas idéal car on n’est que légèrement protégé par une digue (la portion la plus protégée est pleine de corps-morts) et en avant d’un haut-fond. L’après-midi, pendant que les filles vont à la plage, je pars en annexe au port pour y trouver du carburant pour le moteur de l’annexe car il me reste tout juste de quoi m’y rendre. Désarroi à l’arrivée (et en plus l’entrée du port est très longue, environ 20 minutes de moteur) : Il n’y a plus de carburant au port. N’en ayant plus assez pour rentrer, je pars donc à pied avec mon réservoir, pour me rendre à la sortie de la ville à un centre commercial Leclerc, presque en rase campagne. Grand moment de solitude quand on fait la queue à la station-service, entre les voitures, après 25 minutes de marche…Le retour n’en est pas moins pénible avec un réservoir plein! Le port d’Audierne est, par contre, très vivant : Tous les commerces sont concentrés autour du port. On compte au moins 5 boulangeries, autant de poissonneries, une halle de commerçants, etc. De retour au bateau, après avoir installé les filles devant un dessin animé sur l’ordinateur, nous partons avec Daphné visiter ces commerces. Nous reviendrons avec, entre autres, d’excellentes langoustines : Nous faisons la queue chez le poissonnier pendant 30 minutes pour attendre l’arrivée des langoustines de 18h30. Quasiment tout le monde repart avec ses langoustines, cuites à la vapeur, prêtes à déguster.
La météo étant toujours clémente d’après les prévisions du midi, nous prévoyons de partir vers l’archipel des Glénans demain afin d’y faire une courte escale avant de continuer notre course contre les congés du mois d’Août…Ça ne se déroulera pas exactement comme prévu : Le vent tourna du Sud-Ouest au sud-Est pendant la nuit, ce qui nous laissa complètement exposé aux vagues. Ce fut d’abord inconfortable, puis, le vent continuant à monter (jusqu’à 25-30 nœuds), carrément intenable : Sous l’assaut des vagues qui commençaient à déferler, nous perdons vers 5 h du matin le cordage de noter mouillage qui relie la chaîne de l’ancre au bateau. Comme le bateau glisse alors, l’alarme se déclenche, suivi par le bruit de la chaîne qui se dévide en grand dans le guindeau! Branle-bas de combat ! On sécurise le tout mais on est maintenant très proches du haut-fond et d’autres bateaux qui ont eux aussi un peu glisser. Malheureusement, c’est impossible de quitter notre mouillage maintenant car nous avons, négligemment, laissé l’annexe à l’eau hier soir. Avec les vagues qu’il y a, impossible de la remonter à bord. Nous faisons quand même un essai mais ça devient franchement dangereux. Si nous devons partir précipitamment, nous perdrons à coup sûr notre annexe. Lesson learned….. On passe la matinée à se relayer pour surveiller la situation, pendant que l’autre se repose, vue la courte nuit.
Les Photos :
Audierne – Concarneau (24 Juillet 2015):
Finalement, le vent se calme vers 11h du matin, ainsi que les vagues. Nous en profitons pour remonter notre précieuse annexe et son moteur et, malgré le passage de front froid prévu pour l’après-midi, nous décidons de partir. Un passage de front froid est la deuxième étape de passage d’une dépression (après le front chaud qui donne de la pluie et du vent de sud-Ouest) : Le vent bascule très franchement au Nord-Ouest en se renforçant. C’est un phénomène très rapide, qui se passe en quelques minutes. Cependant, nous accueillons ce changement de vent avec enthousiasme, las de naviguer face au vent, car il nous poussera vers notre destination. C’est donc sous un vent un peu mou et une houle assez forte que nous nous dirigeons vers le Sud de la baie d’Audierne, la pointe de Penmarc’h, où le vent et la houle sont toujours plus forts qu’ailleurs. Justement, c’est à son passage que le vent tourne et se met à forcir. Rapidement, nous décidons de prendre un ris (réduire la grand-voile). Le temps d’exécuter la manœuvre dans la grosse houle, on se regarde avec Daphné d’un air entendu : « On devrait pas plutôt prendre 2 ris ? ». Le vent forcissant encore, je finis par prendre 3 ris, c’est à dire réduire la grand-voile au maximum. Le génois étant déjà rentré (nous sommes au vent arrière et il n’apporte rien), c’est donc sous grand-voile seule à 3 ris que nous continuons, dans une mer devenue forte avec 35-40 nœuds de vent. Rapidement, le pilote automatique abdique au son d’une alarme et d’un message laconique « drive stopped ». Ah bon, on verra plus tard ce que ça signifie. On se relaye donc pour tenir la barre car ça devient très physique, le bateau partant au lof (vers le vent) dans les rafales et les descentes de vagues. Ca va vite, même très vite. Évidemment, l’idée d’aller aux Glénans est abandonnée depuis longtemps et c’est plutôt à Concarneau que nous décidons d’aller passer la nuit. Auparavant, il faut passer entre les Glénans et l’île des moutons. Ça n’est pas très large, en particulier dans ces conditions. À l’intérieur du bateau, c’est étonnamment calme et stable : Les petites filles ne se rendent absolument pas compte des conditions qu’il y a à l’extérieur. Phoebé lit une histoire à sa petite sœur. C’est super, on est très fiers d’elle et de notre gros bateau très rassurant. La fin du trajet sera pas mal plus pénible car, une fois l’île des Moutons passée, on a le vent complètement dans le pif pour aller à Concarneau. C’est donc au moteur, ralentis par les vagues et le vent que nous finissons notre journée. C’est pas mal plus pénible et stressant qu’à la voile. En arrivant à Concarneau, le port nous indique qu’il ne reste plus beaucoup de places, et comme c’est l’heure de rentrer à la maison pour eux, on n’a qu’à se débrouiller en se mettant à couple d’un autre bateau. Nice ! En réalité, le quai des visiteurs est bondé, le port étroit et le vent encore assez fort. On s’arrête donc en catastrophe à couple d’un plus petit bateau. On reprend nos esprits en compagnie de nos charmants voisins et la situation n’est pas super : On ne peut pas avancer car il y a 3 bateaux à couple en avant de nous qui barre le chemin et on ne peut pas rester là car, nous aussi, nous barrons complètement l’entrée du port. Finalement, avec l’aide de nos voisins, nous déciderons de nous mettre le long du brise-lames, à l’extérieur du port, dans le chenal, malgré l’interdiction. C’est notre seule solution. Le lendemain, nous déguerpirons pour nous placer à un endroit plus approprié. C’est ainsi que, morts de fatigue, nous dégustons nos langoustines d’Audierne à plus de 23 heures….
Le lendemain matin, changement complet de décor : Grand ciel bleu, beaucoup de bateaux sont partis profiter de cette belle journée. Nous, nous voulons plutôt en profiter pour visiter la belle ville fortifiée de Concarneau. On déplace le bateau (nous avions déjà eu un avertissement collé sur le bateau au petit matin) et nous partons nous balader pour le reste de la journée. La vieille ville de Concarneau est magnifique, mais trop touristique : On en oublie presque la belle architecture moyenâgeuse, tellement les rues sont pleines de magasins en tout genre et les rues noires de monde. C’est très chouette quand même. On s’offre un petit plaisir : Des Kouignettes, c’est à dire des mini Kouign Amman aromatisés à plein de saveurs différentes. En bref, il y a assez de gras (beurre) et de sucre dans un de ces petits gâteaux pour combler les besoins énergétiques quotidiens d’une famille de 4 (selon les directives du gouvernement du Canada). Ça peut être bien d’en mettre quelques-unes dans le bidon de survie….Après une belle soirée au pied des murailles de Concarneau, nous planifions déjà la suite de notre route vers Lorient ou l’île de Groix. Malheureusement, le vent semble virer à nouveau demain avec le passage d’une nouvelle dépression et il sera à nouveau de face pour repartir.
I love the updates. Seems like your having a great time…….
Thanks Dom, we just start to have less repairs and upgrades to do on the boat. Time to update the blog 😉 and think about the next destinations !
quelle belle aventure !!!! Nous vous souhaitons plein de belles découvertes pour notre plus grand plaisir, merci pour ce partage nous sommes en admiration !!!! Bon vent belle petite famille.