Maintenant que nos soucis techniques derrière nous, nous sommes bien résolus à profiter touristiquement de la Bretagne Sud et de ses îles tant vantées, aussi bien par les terriens que les marins. Mon ami François du bateau Genesis qui a beaucoup navigué en Bretagne sud m’a conseillé plusieurs mouillages sur les îles, et en particulier, l’île Dumet, petite île méconnue à l’extrémité est de la baie. Elle sera notre première escale.
Île Dumet (1er Août 2015) :
Nous quittons notre mouillage bucolique sur la Vilaine en ce dernier jour de Juillet. C’était agréable de se retrouver au mouillage, mais dans un calme parfait avec l’assurance de pouvoir dormir sur ses 2 oreilles. Nous refaisons, logiquement, le même parcours que la veille sur la Vilaine ce matin afin d’arriver à Arzal le midi afin de passer l’écluse. Les horaires d’éclusage dépendent fortement des marées et aujourd’hui la première écluse praticable est à 13 heures. C’est un peu la cohue pour remplir l’écluse, le nombre de bateaux en partance par cette belle journée étant supérieur au nombre de places dans l’écluse. C’est d’ailleurs très cocasse d’entendre les arguments de certains qui réclament priorité pour y entrer. Grâce à notre faible tirant d’eau, nous pouvons directement partir vers l’embouchure de la rivière en restant bien dans le chenal. Il faut cependant avoir confiance dans les cartes car notre profondimètre nous annonce souvent des profondeurs qui signifient échouement…On est accueilli dans la baie de Quiberon par une jolie brise qui, malheureusement nous vient directement de Hoedic. On n’ira donc pas là-bas aujourd’hui. Cependant, on peut aller au près directement sur l’île Dumet en ne tirant que 3 bords. Comme la météo annoncée est très calme pour la nuit prochaine, cette minuscule île devrait nous fournir un abri suffisant. C’est ainsi que 3 heures plus tard, en début de soirée nous mouillons en compagnie de 2 autres voiliers derrière l’île Dumet alors que les plaisanciers en bateau à moteur repartent pour rejoindre le port. Nous mettons de suite l’annexe à l’eau pour rejoindre l’île à la rame et profiter des belles lumières de fin de journée sur l’île. Celle-ci est une réserve ornithologique (comprendre par là que c’est plein de mouettes et de goélands, rien de plus!) au centre de laquelle trône un petit fort carré, une ancienne vigie datant de l’époque où les Anglais ne débarquaient pas en France à bord de voiliers rutilants, en prenant soin d’être toujours amarrés avant l’heure du thé (ou de la bière plutôt). À part les mouettes, l’île est peuplée de beaux gros lièvres, au grand plaisir d’Éléa qui n’en avait jamais vu en vrai! L’île était encore habitée il y a quelques dizaines d’années, comme le témoigne la ruine à la pointe Nord-Ouest de l’île. Retour au bateau pour une tranquille soirée…jusqu’à ce que, horreur! je découvre une fuite électrique en actionnant machinalement l’interrupteur du détecteur de fuites. Grrr! Notre répit n’aura duré que 48 heures. Une fois les filles couchées, nous nous escrimons avec Daphné à trouver l’origine de cette fuite. Une fuite électrique est tout simplement du courant qui circule dans la coque. Phénomène très dommageable sur une coque en aluminium car ça active l’électrolyse, c’est à dire la fuite rapide des particules d’aluminium dans la mer. Cette fuite explique cependant que nos anodes se sont vites mangées en quelques semaines, depuis notre départ de Saint Brieuc. Le problème des fuites c’est qu’elles se propagent partout et en isoler la source est ardu. La preuve, pour le moment, il semble que nous ayons une fuite sur le pilote automatique, la centrale de navigation, le GPS, le radar, l’AIS, le Navtex, la VHF et même l’alimentation de l’ordinateur! Ouf… Le panneau de la table à cartes ouvert pour débrancher tour à tour les fils d’alimentation de ces divers appareils, nous ne cherchions pas au bon endroit : La fuite ne parvenait en fait que de l’antenne de l’AIS mais se propageait au reste via l’ordinateur portable : L’AIS étant branché sur une prise USB, le GPS aussi qui est lui-même connecté à la VHF, au Navtex, au pilote et à la centrale. Quant au radar il est branché par un cable réseau à l’ordinateur. Bref, il fallait penser que, même l’ordinateur éteint, le courant y circule librement. On débranche l’antenne fautive et on va se coucher avec un nouveau projet en tête : Isoler l’antenne du bateau.
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Hoëdic (2-3 Août 2015) :
Départ en matinée vers Hoëdic, qui n’est juste à 2 miles nautiques, soit un bon 2 heures de navigation. Celle-ci se déroule par vent léger, au vent travers. On glisse doucement pendant que les filles jouent, Daphné fait une séance de Yoga sur le pont avant (dire que c’est calme!) et nous arrivons ainsi pour l’heure du lunch à Hoedic dans un mouillage pas mal peuplé, C’est la première fois que nous nous retrouvons dans un mouillage vraiment encombré. Normal dans un endroit populaire en pleine période des vacances. L’après-midi nous allons à terre sur la petite plage juste à côté. Le sable est très blond, l’eau transparente, turquoise, magnifique, mais toujours froide (genre 16-17 degrés). Suffisant pour les filles qui y jouent avec plaisir, tout juste correct pour que les adultes y trempent les pieds ! On part ensuite se promener sur l’île. Malgré l’afflux de touristes, l’ambiance y est très calme, relax. Les estivants qui viennent ici viennent plus chercher le calme que la grosse fiesta. Il y a quelques terrasses dans le centre du village, bien remplies pendant que des parties de pétanques se disputent entre le village et le bord de mer. Les murs blancs des maisons sont égayés par une exposition photo magnifique sur les pécheurs d’Hoëdic (on retrouvera un photographe différent dans tous les ports de la région). Les plus vieilles maisons sont toutes petites, mitoyennes et toutes à peu près identiques. On sent que dans le temps, on se collait pour se tenir chaud pendant les durs mois d’hiver! En grignotant mures (pas encore très mures) et pommes glanées le long du chemin, on se dirige vers la côte Nord-Ouest de l’île, plus sauvage car soumise à l’assaut des tempêtes. On y trouve juste un petit port, peu abrité. On fera ainsi quasiment tout le tour de l’île avant de retrouver la petite crique où nous avions laissé notre annexe. Encore une belle soirée tranquille, avec le sacro-saint apéro, tant réclamé par les filles, quelques parties de jeu de cartes, de la musique. C’est cool de voir tout le monde prendre son rythme, même si nous, les adultes, nous peinons encore à le trouver avec les imprévus qui affluent toujours à un bon rythme.
La matinée du 3 Août se passe à bord, entre les cahiers de vacances des filles et la réparation de l’antenne AIS pour résoudre le problème de fuite électrique. Je fabrique des rondelles en plastique avec les moyens et outils du bord pour arriver à isoler l’antenne du portique et donc de la coque. Pas évident, mais ça finit par bien fonctionner. Malheureusement, dans le processus, je me rends compte que les connexions dans le boitier de l’AIS sont toutes corrodées et doivent être ressoudées. Je fais ça comme je peux, mais ça n’est pas très satisfaisant. L’histoire me dira qu’elles devront être refaites un peu plus tard. C’est assez de travail pour aujourd’hui! Le vent commence à tourner et le ciel se voile, il est temps de lever l’ancre et d’aller vers Houat qui nous protégera des vents du sud. En outre, même si Hoëdic est sympa, on a pas mal d’autres choses à voir!
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Houat (3-6 Août 2015) :
La grande plage de Houat est à moins de 4 miles d’Hoëdic. Ça ne vaut même pas l’effort de monter la grand-voile. On y va donc avec le génois, puis le moteur, en moins d’une heure. Ici aussi, le mouillage est pas mal encombré et nous peinons un peu à trouver une place convenable. En effet, si on ne veut pas trop se serrer sur les autres bateaux et on reste à l’extérieur du mouillage, ça roule pas mal. On finit par aller se mettre dans un trou assez proche du bord, profitant de notre tirant d’eau réduit. Le crachin breton se met de la partie, mais je vais quand même à la plage avec les filles qui rêvent de faire du cerf-volant. L’arrivée est un peu sportive avec le dinghy car les vagues cassent un peu sur la plage. On s’y amuse toute la fin de la journée avant de rentrer se réchauffer au bateau, l’humidité est à son extrême, comme on sait bien faire en Bretagne! Le lendemain, changement de décor, le vent est repassé au Nord et le ciel s’est dégagé. C’est grand bleu avec du soleil. On passe la journée à la plage. Celle-ci est immense et les filles s’amusent beaucoup avec ma planche de surf dans les petites vagues du bord. Vu que Phoebé aime ça, je l’emmène à marée montante à la pointe la plage où de plus grosses vagues déroulent. L’expérience sera courte car elle se fait vite rouler et ressort apeurée et dépitée! Pour l’encourager, j’y vais à mon tour. Ça prend de la motivation car je suis juste en maillot de bain et l’eau ne dépasse pas les 15 degrés! Étant sur une pointe, les vagues déroulant sur un coté de la pointe déferlent sur une centaine de mètres le long de la plage de l’autre côté de la pointe. À ma grande surprise, je surfe une vague (sans me lever….quand même) sur une distance incroyable, doublant les filles qui marchent sur la plage. On a tous bien ri! Congelés (Phoebé et moi), nous regagnons le bateau, non sans un embarquement épique dans l’annexe alors que les vagues cassent durement sur la plage. Certes, le soleil est bien plus présent depuis notre départ d’Arzal, mais la température de l’eau, elle, n’a pas beaucoup changé. On a hâte à une température plus confortable pour se baigner!
Mercredi 5 au matin, le temps est à nouveau maussade et le mouillage rouleur. La nuit a été moyenne. Comme on doit faire des courses avant de partir vers Belle-Île, on décide d’aller découvrir le bourg. Cette fois-ci le débarquement sur la plage fut très humide : Arrivés sur une vague, nous nous sommes fait ramasser par la suivante. Résultat, tout le monde trempé, ainsi que les sacs. Pas super pour partir en promenade! Arrivés au bourg, le temps se dégageait et nous découvrîmes avec plaisir le petit village. Encore plus mignon que celui d’Hoëdic, perché en haut de l’île. Toutes les maisons respectent le même style, façade blanche, portes et fenêtres bleus, mais avec toute une forme, un petit détail différent. Cette belle découverte nous incite à visiter un peu plus l’île et donc y rester jusqu’au lendemain. En plus, le mouillage proche du port est bien abrité pour le vent que nous avons aujourd’hui. Nous rentrons donc au bateau, faisons le tour de la pointe et allons nous ancrer près du port. Les filles passent l’après-midi à la petite plage qui se découvre à marée basse au pied de la falaise, en face de notre mouillage. Je les rejoins après avoir fini ma séance de bricolage quotidienne. En fin de journée, nous empruntons le sentier côtier pour découvrir un peu plus l’île. C’est très sauvage, à peine quelques maisons le long de la côte une fois sortis du bourg. On marche ainsi quelques kilomètres jusqu’à une petite crique où nous décidons de rebrousser chemin. Ici aussi, il y a beaucoup de mûres, pas encore tout à fait mures (!) mais la végétation est plus haute que celle d’Hoëdic. Là-bas il n’y avait que de la lande. On rentre sous un ciel à nouveau menaçant (on commence à se faire au fait que le temps change plusieurs fois par jour en Bretagne) pour déguster un excellent morceau de lotte acheté sur le port l’après-midi même. Demain, départ pour la quatrième et plus grande île de la baie, Belle-Île.
J’espère que vous me lirez un jour car j’ai 2 fois perdu mon message sur le iphone, avec l’ordi c’est sûrement plus facile, nous suivons avec intérêt votre cheminement au gré des conditions climatiques et de l’attrait des découvertes, tous ces coins de Bretagne me sont très familiers, nous avons des amis souvent là où vous êtes passés, j’ai souvent passé mes vacances sur la Côte de Granit Rose, Tregastel, Perros Guirec… ma découverte de la Bretagne la plus belle… Hoedic, Concarneau… j’ai beaucoup aimé la prestation de Phoebé lors de son interview, beau français, bon accent, mots choisis, bravo pour l’aisance… Et Eléa marche bien dans les pas de sa grande soeur. Les images sont belles, heureusement qu’Olivier est un intarissable bavard car nous voyageons très bien avec vous dans notre confort de terriens. Ce long week end nous etions du côté des Bergeronnes (les Escoumins), Michel s’est éclaté (au sens figuré) sur un paddle board entouré de roches de granit rose justement, ce fut superbe. Continuez de nous faire partager. Un grand sac de baisers à partager ! les mononcle et matante du Canada.