Vendredi 2, le beau temps semble revenu. Le soleil est à nouveau là. La route vers l’île de Ré est assez longue (environ 45 miles) et le vent pas très fort. En partant, nous faisons nos premiers tests de pilote automatique. Peu concluant à première vue : Il n’arrête pas de travailler dans tous les sens et la consommation électrique qui en découle fait peur en prévision de la traversée. Finalement, après quelques ajustements, ça va mieux. Plus la matinée avance, plus le vent faiblit. Comme souvent, quand la navigation est tranquille, chacun fait ses trucs dans son coin et on se soucie peu de la vitesse. Quand elle tombe à moins d’un nœud avec les voiles qui claquent, il est temps de réagir : Nous n’avons fait moins que la moitié de la distance et l’après-midi est déjà bien entamé. Comme rien ni personne ne nous attend à l’île de Ré, nous changeons de destination et nous détournons vers les Sables d’Olonne qui ne sont qu’à quelques miles d’ici. Par contre, hors de question de payer encore un port. Nous trouvons une petite zone d’ancrage tout à côté de l’entrée du port et au bord de la longue plage des Sables. Pour la première fois, la température de l’eau dépasse les 20 degrés. Les filles célèbrent ça dès notre arrivée en nageant autour du bateau. Le soir, nous profitons de la soirée dehors, ça fait longtemps que nous n’avons pas eu cette chance! La lumière est superbe et arrive presque à rendre beau ce front de mer défiguré par les immeubles. La longue plage est bordée de hauts immeubles et même le célèbre phare-château situé dans l’entrée du port est à moitié caché par une horreur en bêton.
Samedi matin, quel plaisir de se réveiller au bruit des vagues sur la plage. On est à marée basse. Comme la plage est très plate, ça décuple sa taille. On en profite pour y aller de bon matin, les filles sur leur planche et nous à la nage. Il y a de belles petites vagues sur lesquelles je positionne les filles idéalement pour qu’elles les surfent jusque sur le sable. Elles sont ravies. Dans la foulée, nous faisons une séance de sport sur la plage avant que la foule ne soit trop importante et qu’il ne fasse trop chaud. L’après-midi, nous allons à terre nous promener et découvrir la ville même si le front de mer ne nous a pas vraiment attirer. De toute façon, il n’y a pas de vent, alors on décide de prendre notre temps ici. Nous empruntons donc le long chenal du port en annexe et cherchons ensuite un endroit pour débarquer. Pas évident car tous les quais ont des portes à code. Heureusement, on repère l’alliage 44 à côté duquel nous étions à l’île d’Yeu. Nous nous amarrons auprès de lui, le voisin nous donne le code et le tour est joué! Nous avons eu bien fait de ne pas nous arrêter au front de mer bétonné. Juste en arrière de la barre d’immeubles, ce ne sont que des vieilles petites rues, souvent piétonnes pleins de boutiques. C’est vraiment très joli. On y découvre un surf shop, bien caché qui fait des bons prix sur les SUP (Stand-Up Paddle). Je peux enfin acheter le cadeau d’anniversaire de Daphné : Un beau SUP gonflable, un modèle polyvalent qui permet de faire de la ballade mais aussi surfer des petites vagues comme sur un long board. Elle en rêve depuis longtemps et en plus le SUP nous servira de deuxième annexe. Le tout tient dans une sorte de valise à roulettes d’environ 15 kg (quand même). Espérons qu’on arrive à le caser dans le bateau! On récupèrera le tout à notre retour. Pour le moment, nous profitons des ruelles ombragées pour avoir moins chaud car cet après-midi, c’est la canicule. Nous découvrons un très beau quartier dont les murs sont tous ornés de mosaïques en coquillages. Ces œuvres, magnifiques, ont toutes été réalisées par le même artiste avec le musée du coquillage des Sables d’Olonne. En repartant, nous attrapons notre SUP tout neuf, quelques courses et repartons en dinghy. Quelques minutes après notre départ, on se fait héler par un gars en uniforme : Il nous questionne sur notre embarcation et où l’avons-nous mis à l’eau, etc. Il paraît qu’on n’a pas le droit d’être en annexe, non immatriculée dans le bord. Ah bon. Encore un interdit. Il faut dire que c’est simple, en France, tout est interdit : Sur les plages, tout est interdit, à part les gros qui s’étalent sur leur serviette : Les chiens, le surf, le kite, les jeux de ballons, les enfants qui bougent. On reprend notre route vers le bateau et en contournant la jetée, surprise! Qui est ancré à nos côtés? Genesis! Décidément! Nous passerons évidemment la soirée ensemble. Les filles y ont maintenant leurs habitudes et passent leur temps à faire de beaux dessins pour les amis pendant que les adultes s’éternisent à l’apéro dans le cockpit. Ils ont désormais une tonne de dessins et petits bricolages des filles que Véro garde bien soigneusement.
Dimanche, comme à chaque fois que nous avons une vraie chaude journée d’été, il se remet à faire moche. Nous abandonnons définitivement nos idées de se rendre à l’île de Ré car notre départ se dessine pour demain lundi. En effet, un anticyclone est en train de bien s’établir sur l’Est de l’Atlantique et nous donnera une assurance de vent de secteur Nord pour au moins 4 ou 5 jours. Je veux cependant partir le plus tôt possible pour éventuellement continuer à profiter de ce flux pour continuer à descendre en Espagne dans les jours suivants. Ayant veillé tard la veille, nous sommes un peu mous ce matin. C’est la houle qui se lève de plus en plus fort qui nous chassera de notre mouillage. Tout le monde commence à avoir le mal de mer. On décampe pour rejoindre le port….dans un brouillard à couper au couteau. On ne voit même plus la jetée du port située à 200 mètres de nous. Nous faisons donc le court trajet uniquement aux instruments. Le soir, nos amis de Genesis nous rejoignent car eux aussi sont rentrés au port. Pour demain, l’heure est désormais aux préparatifs pour partir.
Lundi matin, branle-bas de combat : On part dans l’après-midi et aujourd’hui, c’est la rentrée scolaire! Beaucoup pour la même journée et un équipage qui s’est lentement plongée dans une léthargie d’attente depuis plus d’une semaine. La première séance à l’école des Korrigans est consacrée à l’organisation du matériel scolaire et à la découverte des manuels. Pendant ce temps-là, j’installe le bout-dehors pour le spinnaker et m’occupe de ranger l’annexe : Hors de question de naviguer au large avec l’annexe suspendue à l’arche arrière : Elle pourrait se faire arracher par les vagues si la mer est formée. Comme elle sert aussi de rangement pour les planches de kite, surf, les body boards et la pagaie, il faut trouver place pour tous nos joujoux. Pendant ce temps, Daphné réorganise aussi tous les rangements du carré, de la cuisine et des caisses dans la cabine d’Éléa. Nous faisons les pleins d’eau, passons les derniers coups de fil avant de couper le téléphone et partons dire au revoir à François, Véro et Hoëdic pour de vrai cette fois. C’est marrant, on a quasiment l’impression de dire au revoir à la famille, des Mononc’ et Matante d’adoption. Cette fois, c’est parti. On est tous prêts à changer d’horizon.
Récit passionnant , superbes photos
C’est fascinant , intéressant de vous suivre et de partager tous ces moments .
Bonne continuation
M-Hélène
Superbes photos. Merci de nous faire rêver ..!….
Bisous à tous les 4