Isla Ons
Nous partons donc jeudi après-midi vers l’île d’Ons. Le temps s’est bien dégagé et c’est agréable cet après-midi de ne pas être dans la grisaille humide. Il faut dire que nous sommes quand même surpris de ne pas avoir du temps plus sec et plus chaud ici. Il faut croire que le froid nous poursuit….Où s’arrêtera-t’il ? En attendant, nous profitons du bon vent de cet après-midi pour parcourir les 13 miles nautiques qui nous séparent de l’île d’Ons. Cette île, très haute et rocheuse, n’offre que peu d’abris. On vise une petite plage, a priori, abritée de la houle du large quand celle-ci n’est pas trop forte. Nous sortons de la ria à vive allure, 6 ou 7 nœuds au bon plein (allure entre le près et le vent travers) sur de l’eau toute plate. Quel plaisir ! Nous abattons progressivement en suivant la côte pour nous diriger vers l’île que nous atteignons au vent arrière. La côte, à l’extrémité de la ria, ressemble beaucoup à celle des rias précédentes : Une longue plage interminable succède à une pointe rocheuse hérissée de récifs. Nous jetons l’ancre devant la petite plage de Melida. Nous sommes chanceux, ça ne roule pas trop. Il faut dire que le vent est faible depuis quelques jours et la houle a eu le temps de s’atténuer. Ces mouillages solitaires sont vraiment agréables ! On passe une soirée tranquille à bord pour se coucher tôt : Demain, la météo doit être belle le matin puis se dégrader à la mi-journée. Par conséquent, nous comptons aller profiter de l’île le matin et partir à la mi-journée vers le fond de la ria de Pontevedra afin de nous protéger de l’éventuel mauvais temps.
Vendredi matin, réveil matinal et départ en dinghy vers la plage. Nous faisons une belle arrivée contrôlée, ce qui nous permettra de passer la matinée au sec ! De la plage part un petit chemin qui monte dans la forêt. C’est très agréable de se retrouver dans la forêt, ça change du bord de mer. L’île étant très escarpée, nous avons rapidement un point de vue imprenable sur la baie dans laquelle nous sommes mouillés et sur la côte. Après quelques kilomètres, nous arrivons au petit bourg et unique port de l’île. La rue principale a été nouvellement pavée pour accueillir les touristes qui viennent s’y promener à la journée. Autrefois habitée à l’année par des familles de pècheurs, l’île n’est maintenant plus habitée que l’été, l’unique source de revenus étant le tourisme. Ici aussi, on note que les aménagements du littoral sont récents et vise à dynamiser le tourisme. Nous continuons en longeant la mer pour se rendre vers le sommet de l’île d’où nous pourrons voir la côte sauvage (la côte exposée vers le large). Le long de la route, on voit de nombreux énigmatiques « poulaillers » en pierre que nous voyons ici et là depuis notre arrivée en Galice. Il va falloir découvrir ce que c’est ! Nous arrivons finalement en haut malgré les jérémiades des filles qui en ont marre de marcher. Il faut dire que nous n’avons pas pris d’eau et il commence à faire chaud. L’entrain revient avec la promesse d’une boisson fraîche en repassant par le village. Le paysage est magnifique et c’est très relax de faire une randonnée sans croiser personne à travers des paysages peu transformés par l’homme. Il n’y a pas de culture ici à part des petits potagers autour des maisons. De retour au village, lorsque nous commandons nos rafraîchissements, notre baragouinage espagnol nous permet de demander (photo à l’appui) ce que sont ces mystérieux poulaillers : Il s’agit en fait de greniers dans lesquels étaient stockés grains, pommes de terre et poisson séché. Ça fait du sens : Surélevé pour les rongeurs et l’humidité, à clairevoies très fines pour les mêmes raisons. La croix qui les surplombe devait aussi mystiquement contribuer à la conservation des récoltes. Après cette petite pause, nous repartons gaiement vers notre mouillage. Gaiement en effet, car comme tous bons sportifs, nous nous sommes désaltérer à la bière locale (Estrella Galicia Réserva) qui s’est avérée être pas mal forte. Éléa avait raison avec son « Un petit coup de sport et on boit fort ! ». Après une petite pause sur la plage oû les filles jouent dans une petite cabane faite en bois flotté, nous repartons luncher au bateau avant de se diriger vers le fond de la ria de Pontevedra. Celle-ci, contrairement à la ria de Arosa qui était très orientée vers la culture marine, semble assez touristique : Il faut dire que Vigo est très proche. De nombreux ports semblent être des stations balnéaires assez développées ou des ports de commerce. On choisit donc d’aller tout au fond vers le port de Combarro qui, bien que peu mentionné dans notre guide, semble être un charmant village historique.
Les Photos
Combarro
Partis à la voile par un vent faible, nous devons rapidement mettre le moteur, le vent mourant complètement dès que nous entrons dans la ria de Pontevedra. Pour la première fois depuis notre arrivée en Espagne, nous croisons des bateaux de plaisance locaux. En particulier, il y a une régate à l’entrée de la ria avec de magnifiques bateaux de course. Depuis notre arrivée en Galice, nous n’avions croisé que des bateaux étrangers, principalement d’Europe du Nord, en croisière estivale ou en partance comme nous vers le Sud. Pour arriver à Cambarro, nous faisons appel à notre 2ieme logiciel de navigation, Navionics sur IPad car les cartes semblent imprécises et montrer bien peu de profondeur. Navionics offre une autre version des faits, qui, elle aussi, s’avérera aussi fausse que celle d’OpenCPN ! Il faut dire que le port de Combarro a bien changé dans les dernières années : Là où notre guide nous montrait qu’on pouvait s’abriter derrière un brise-lames se trouve maintenant un port de plaisance à l’architecture très moderne. Là où nous pensions nous ancrer, la baie semble s’être terriblement envasée. On joue donc la sécurité (surtout qu’il est prévu demain du vent du sud qui risque fort de nous brasser un peu) et nous entrons au port. Un employé du port vient nous prêter main forte pour nous amarrer car, bien qu’étant absent depuis plusieurs heures, le vent se lève assez brutalement au moment de nous amarrer ! Arrivant un vendredi, ça sera la seule et unique apparition d’un employé du port : Les bureaux sont fermés les samedis et dimanches ! Premier plaisir tant attendu au port : La douche !! Contrairement aux ports français, ici les douches ressemblent à des douches de maison avec un mitigeur et tout et tout…On se prélasse de longues minutes sous l’eau chaude avant de rentrer au bateau. Pour avoir un premier aperçu de la ville, après l’apéro et le repas, nous allons manger des churros en ville. Ça a l’air très sympa, avec une énorme place centrale et des terrasses autour, un peu comme à Muros. Nous irons nous promener demain pour visiter la vieille ville.
Aujourd’hui, samedi, nous commençons la journée par la visite de la vieille ville. Étonnamment, la rue principale de la vieille ville est juste au bord de l’eau. Le reste de la ville s’échelonne le long de la colline au-dessus. Seuls de nombreux horreos, les fameux greniers dont nous avons découvert l’utilité hier, séparent la rue principale de la mer. Certes, la rue principale est très touristique, avec son lot de magasins de souvenirs et ses nombreux restaurants, mais on se rend vite compte que la vieille ville est toujours habitée par les locaux, principalement des personnes assez âgées. Ça rend le quartier assez authentique, malgré les nombreux touristes (surtout espagnols d’ailleurs) qui s’y promène. On apprend que la Galice était une nation celte et qu’il y a de nombreux vestiges dans la région ornés de symboles celtes. Aux intersections des rues, on trouve toujours un beau crucifix en pierre, similaire à ceux que l’on voit en Bretagne. Ici, le crucifix est toujours orienté vers la mer avec la Vierge Marie regardant côté mer (traditionnellement, elle protège les marins) et le Christ côté Terre. En poursuivant notre visite dans le dédale de ruelles et d’escaliers, nous nous apercevons qu’au beau milieu de cette belle ville historique on y trouve de magnifiques jardins d’ouvriers pleins de beaux fruits et légumes. Entre autres, de beaux citronniers, comme on en voit beaucoup dans la région. Nous rentrons à la mi-journée pour accomplir les corvées de bateau : Nettoyage de fond en comble du bateau, approvisionnement en eau, petits travaux de maintenance : Entre autres, je démonte toute la partie supérieure de notre guindeau (acheté neuf en Juin) pour le nettoyer et le graisser. Je ne veux pas répéter l’expérience de l’ancien guindeau qui avait pas mal manqué d’amour. Ça ne s’avérera pas vain car le seul fait son travail de grignotage du métal très rapidement sur le matériel très exposé aux vagues. Pendant ce temps, Phoebé et Éléa aspirent tous les coussins et l’intérieur. Ça fait du bien, une maison propre ! Pour nous récompenser de ce beau travail, restaurant ce soir ! Nous allons déguster, une fois encore, de bons tapas sur une terrasse face à la mer dans la vieille ville. C’est très bon, mais vraiment gras : Ça n’est pas étonnant de voir de tels rayons d’huile d’Olive dans les supermarchés, ils en utilisent par litre entier (dans chaque plat!).
Finalement, le petit coup de vent qui était annoncé pour samedi et dimanche ne semble pas bien sérieux. Par contre, celui prévu pour mardi et mercredi semble assez costaud. Nous devrons trouver un abri dans les prochains jours. Pour le moment, nous décidons de partir cet après-midi pour la petite ria de Aldan, située à l’entrée de la ria de Pontevedra dans laquelle nous sommes actuellement. Entre temps, je fais connaissance sur le ponton avec Kevin, un navigateur irlandais qui a son bateau en Galice depuis de nombreuses années. Il est sur son bateau avec un joyeux groupe d’amis espagnols avec qui il navigue. Intrigué par de curieux mâts de planche à voile qui sont sur le pont du bateau, je le laisse m’expliquer leur utilité autour d’un bon verre de vin de la vallée du Douro. En fait, il a imaginé avec son frère un système pour naviguer au vent arrière en utilisant 2 génois. Pas besoin de grand-voile, 2 voiles strictement identiques à l’avant, maintenues par 2 tangons très légers qui sont en fait des mâts de planche à voile. Pour s’affranchir du roulis du bateaux, ceux-ci ne sont pas maintenus sur le mât mais sur un point d »attache flottant maintenu au mât et au pont par des cordages. Je trouve l’idée géniale et j’ai bien envie de me fabriquer cela. D’autant plus qu’en passant par les Canaries, Mecque de la planche à voile, je devrai pouvoir me trouver des vieux mâts de planche assez aisément. Restera à trouver un vieux génois à retailler. Après cette matinée sociale, nous partons du port pour un mouillage plus économe : Les prix semblent avoir beaucoup enflé en Espagne depuis les dernières années et ici les marinas n’appliquent pas de réduction à compter du mois de Septembre comme en France.
Bonjour,
J’étais passé vous voir lors de vos derniers préparatifs fin juin et j’avais gardé un excellent souvenir de notre échange au port du Légué.
J’ai été très impressionné et admiratif par votre grand projet de voyage en famille.
Depuis je vais assez régulièrement sur votre blog pour suivre votre aventure et me délecte de vos récits si bien narrés, avec autant de simplicité et d’authenticité.
Un vrai régal!
Je vous souhaite à vous même et à votre famille beaucoup de bonheur dans la poursuite de votre grand voyage, de belles rencontres humaines mais aussi avec cette nature qui nous est si chère.
Excellentes navigations et tous mes vœux de réussite vous accompagnent.
Bien cordialement.
Bruno D
Toujours très agréable de vous lire et voir les photos… plus la peine de voyager !! On est aussi dans l’humide, 1er feu de cheminée hier soir..
J’ignore si vous me recevez, jamais reçu de bises en retour… C’est beau la jeunesse !
J’oubliais que vous veniez d’en Face ,là -b as très loin. Les textes et les photos nous dépaysent et en -chantent pour leurs beautés. Vous allez faire rêver, et c’est bien, vos deux très belles fleurs sortent dans un immense jardin enfin, terrestre et maritime, le temps prendra une autre dimension ainsi que les notions s de distances. Je vous souhaite de continuer à vivre cette immense escapade avec bonheurs, curiosités et riches de surprises. Certains traversent l espace, vous avez choisi un ambitieux voyage terrestre, je vous accompagnerai avec plaisir. Je vous embrasse.
Nice pic of your boat from the higher elevation.
Cool stuff, never a boring moment.
Rob