Après avoir préparé le bateau a la hâte, nous levons l’ancre à 18h30 et vers 19h, nous sommes sous voiles, sur notre route vers Peniche. Étonnamment, l’énorme porte container qui est entre au port ce matin vers 11h repart en même temps que nous. Quelle efficacité !
Le vent est bien établi et nous partons au grand largue, toutes voiles dehors, et filons à 8 nœuds environ. Ça promet d’être une navigation rapide mais aussi assez fraiche et humide. Même si il fait chaud à terre, dès que la nuit tombe, on a toujours besoin d’habits chauds et de nos vêtements de mer. Comme d’habitude, je prends le premier quart après le souper jusqu’à environ 23h ou 23h30. Ensuite Daphné prend la suite pour un bon 2h30. Ce rythme semble nous convenir et nous tachons de donner à l’autre un bon 2h de sommeil entre chaque quart. Il y a très peu de trafic cette nuit et le bateau avance bien, c’est le genre de navigation que l’on veut. Lorsque je reprends mon quart vers 2h du matin, le vent a un peu baisse et tourne dans notre arrière. Je change le génois de bord et le tangonne pour avancer plein vent arrière. Nous resterons ainsi jusqu’à Peniche. La houle est désormais orientée complètement dans notre arrière et Korrigan en profite pour accélérer de 1 ou 2 nœuds à chaque surf. C’est rapide et agréable. Au petit matin, Daphné aperçoit un voilier blanc plus au large de nous, ça doit être Sulla, nos voisins de mouillage anglais. Nous les dépassons rapidement et ceux-ci semblent vouloir continuer plus loin car ils sont encore très au large lorsque nous approchons de Peniche et laissons les 2 iles assez inhospitalières qui sont au large de la pointe. C’est pour le moment notre navigation la plus rapide, a 7 nœuds de moyenne sur 17 heures. Le vent a bien forci et le temps est assez gris. Ça ne rend pas ce cap rocheux très accueillant. Nous empannons pour le contourner et nous diriger vers le port. Notre idée initiale est de mouiller juste à cote de l’entrée du port, le long de la falaise. En approchant, nous abandonnons cette idée car la houle y est encore bien présente: Ca n’est pas pour rien que Peniche est un spot de surf réputé mondialement (et où l’on trouve en hiver parmi les plus grosses vagues au monde). On se résout donc à rentrer au port ou nous pourrons prendre une bonne douche et probablement laver notre linge. Le port de plaisance est situé dans un coin de cet énorme port de pêche. Malheureusement, le quai visiteur est plein et les 25 nœuds de vent qui soufflent encore dans le port nous dissuadent de nous approcher trop des petits quais du port de plaisance. On remarque à notre droite un voilier allemand à l’ancre dans le port près d’une zone de corps-mort. On décide de l’imiter avant d’aller se renseigner au port de plaisance car évidemment, on n’est jamais supposés s’ancrer dans un port. Moins de 2 heures plus tard, Sula rentre aussi au port et vient s’ancrer a cote de nous.
Après un lunch sous le soleil qui est le bienvenu pour assécher un peu le bateau et une petite sieste bien méritée, nous partons vers le port de plaisance pour y prendre une douche. On en rêve tous car la dernière remonte….a l’ile de Cies en Galice ! Le bureau du port est un minuscule bâtiment sur le quai. L’aimable employé ne nous offre pas vraiment de meilleure solution que de rester à l’ancre. Ayant des enfants à bord et avec du vent fort prévu encore pour demain, il nous dit que personne ne voudra nous mettre dehors. Tant mieux, ça nous fait faire des économies tout en étant bien protégés. Il nous passe quand même les clés des minuscules douches situées juste en arrière de son bureau, sans nous faire payer. Par contre, il n’y a plus de machine à laver au port depuis quelques années. Après la douche, nous partons à la découverte de la ville et a la recherche d’une laverie et la gare routière. La vieille ville semble un peu touristique mais peu animée en cette fin Septembre. Ça n’est que plus tard, en cherchant désespérément une laverie, que nous découvrirons que la station balnéaire de Peniche est plus bas sur la côte et non pas sur la presqu’ile où sont situés le port et la vieille ville. C’est d’ailleurs un peu bizarre car la zone industrielle ou se trouvent les usines de transformation des produits de la mer est située juste en arrière de la plage. Comme si ils n’avaient jamais espéré un développement touristique dans la région, avant l’arrivée des surfeurs. Nous faisons un petit tour sur la plage qui semble être aussi un bon spot de kite en cette journée venteuse. Je ne sais pas si j’aurai la chance de l’essayer vu la complexité de se rendre ici en annexe et à pied. Nous trouvons finalement la laverie dans un immeuble récent proche de la plage. C’est quand même à un bon 20 minute de marche… Pas idéal. De retour vers le bateau, nous tombons sur l’équipage de Sula, Peter, Lucia et leur fille Beatrice. Nous convenons d’aller ensemble demain visiter le village historique d’Obidos, situe à environ 45 minutes de route d’ici. De plusieurs avis, il semble que ça vaille vraiment le coup.
Mercredi matin, nous voilà donc levés de bonne heure pour aller attraper le bus pour Obidos à la gare routière, elle aussi située dans la zone industrielle en arrière du port de commerce. L’école est reportée pour cause de sortie (éducative ?). En tout cas, la présence d’une autre petite fille rendra la visite plus agréable pour tout le monde, adultes comme enfants ! Occupés à discuter avec nos nouveaux amis, le trajet se déroule assez vite. A la vue d’un aqueduc datant apparemment de plusieurs siècles, nous réalisons que nous sommes arrivés et descendons à la hâte de l’autobus. Nous entrons aussitôt dans la vieille ville qui est magnifique mais O combien touristique. Il y a beaucoup de monde et de nombreux autocars touristiques déversent leur flot de touristes. Nous ne nous attendions pas à cela, naïvement.
Cependant, nous sommes tout de suite séduits par l’endroit lorsque nous pénétrons sous l’immense porte datant du XIIIème siècle dont l’intérieur est orné de céramiques peintes. Une musique envoutante y résonne: Il s’agit d’un musicien de rue qui joue du hand pan: Cet instrument ressemble à un gros barbecue Weber et distille un son magnifique qui résonne sous les arches de la porte. Nous nous engageons ensuite dans la rue principale qui n’est qu’une succession de magasins de souvenirs. Seul un endroit nous allume: Il s’agit d’une librairie – magasin de légumes bio. Oui, il s’agit bien d’un endroit ou la littérature côtoie les aubergines. L’endroit est très particulier et avec Lucia nous nous y attardons pour le photographier sous tous les angles. En fait, la ville au complet est extrêmement photogénique avec un nombre infini de perspectives sous lesquels s’alignent parfaitement les vieilles maisons, les ruelles et les murailles qui ceinturent encore complétement la vieille ville. De surcroît, les façades sont ornées de fleurs et arbustes, dont de magnifiques bougainvilliers. Ayant tous le désir de s’éloigner de la foule, nous partons rapidement vers les ruelles avoisinantes et surprise: Plus un chat. 99% des visiteurs restent sur les 2 rues principales du village: Celle des magasins de souvenirs et celles des restaurants. J’éviterai de commenter ici trop longuement sur l’aspect grégaire du tourisme de masse: On photographie a la hâte l’endroit avant de se ruer dans le magasin de souvenirs car l’autocar repart rapidement vers la prochaine halte touristique qu’il faut goulument dévorer des yeux (Et du porte-monnaie). Quant à nous, nous découvrons encore une autre librairie assez particulière, aménagée dans une ancienne église. Après avoir ramasse un bon pain dans boulangerie traditionnelle au feu de vois, nous nous dirigions vers les fortifications de l’autre cote desquelles nous avons repéré un endroit parfait pour pique-niquer. Nous sommes tous seuls avec pour seul décor ces fortifications séculaires et la campagne qui s’étend a perte de vue devant nous. Les 3 filles s’entendent à merveille et la petite Beatrice, 4 ans, est fascinée par Phoebe, la grande. Quant à Eléa, elle peut à son tour jouer à la grande sœur. Quant à nous, nous profitons d’être entre adultes. Nous nous entendons à merveille avec ce couple qui voyage maintenant depuis de nombreuses années, avec simplicité. Le mélange des genres, italien et britannique est aussi très drôle !
Nous passerons le reste de l’après-midi à déambuler dans les ruelles et sur les fortifications. La ville s’est vidée vis à vis de ce matin et c’est très agréable. Nous irons aussi déguster de bonnes pâtisseries portugaises avec des jus d’oranges locales fraichement pressées dans une belle cour intérieure qui abrite un resto-lounge. Le bâtiment dans lequel se trouve ce commerce date du XXIIème siècle et regorge de voutes, niches et bancs de pierre ornées de céramiques peintes. C’est magnifique. Retour en bus, puis à pied et en annexe au bateau. Tout le monde est bien content et fatigue de cette belle journée. Nos amis prévoient probablement de partir dès le lendemain car la météo est incertaine pour les prochains jours: Le vent, fort encore aujourd’hui doit tomber rapidement. Quant à nous, nous n’avons pas encore de plans précis. A chaque jour suffit sa peine.
Jeudi matin, Sulla lève l’ancre assez tôt pendant que nous faisons l’école, non sans remonter avec leur ancre un gros cordage et des débris en tous genres. Je commence à regretter de ne pas avoir mis l’orin sur l’ancre (cordage qui permet de remonter l’ancre sous un autre angle lorsque celle-ci est bloquée dans une roche, ou une machine à laver par exemple). Ce regret ne fait que s’amplifier lorsque je prends l’annexe pour aller à terre reprendre la météo: Un bateau suédois ancre non loin de nous vient de briser son guindeau, l’ancre coincée dans le fond. Ups…. Je m’installe à un café pour récupérer de nouveaux fichiers météo et mettre à jour le blog. En voyage, l’expresso est un bon investissement: 70 centimes d’euro pour une connexion internet haute vitesse, ça vaut le coup. D’autant plus que les mots de passe se transmettent entre bateaux…. Les fichiers météo récupérés à terre et la présence accrue de la police maritime dans le port me confirment qu’il est temps de partir. Le vent s’étant calme, nous n’avons plus aucune légitimité à être ancre dans un port. Tant pis pour la lessive, encore une fois, ça attendra notre prochaine étape, Cascais. De retour au bateau, nous préparons rapidement le bateau pour partir vers notre prochaine destination, située à environ 70 miles nautiques d’ici. Le vent étant très léger (et l’ancre pas encore remontée…), notre heure d’arrivée est incertaine.
Hope all is well.
Really enjoying following your voyage and adventures!
My French is improving!
Thank you for sharing. Weather turning colder here and a rainy day today.
Our boat is coming out of water on Monday, so we are saying goodbye to another season. However we have your blog to look forward to on winter days ahead!
Best wishes,
Carol and John
Thanks for your comments! It’s a real pleasure for me to share our experience, even if it is far more work than I originally thought! I hope my writings and pictures will keep you warm during the winter.
Cheers, Olivier
J’aime le mélange de livres et de fruits et légumes avec leurs belles couleurs. Bisous et merci pour tout ça…
Sympa la librairie avec les legumes.
Je vois aussi que vous avez deja rejoind l’afrique. On ne peux que deviner l’ampleur du voyage depuis le portugal, en esperant que tout s’est bien passe sans trop de fatigue.
Vous auriez du emmener un reporter pour nous donner les nouvelles fraiches :-). Il y a comme un retard…
Evidemment je comprends comment cela peut etre difficile de transmettre les « informations »
Amusez vous bien. et profitez du beau temps la bas, car c’est assez maussade ici avec les premieres gelees.
J’espere que le remontage de l’ancre s’est deroule sans probleme.
On attend avec impatience la suite de l’histoire (il y a un peu de suspens).
Salut Philippe,
En effet, il y a un peu de retard si on prend comme référence l’instantanéité des médias sociaux. Par contre, vis à vis des gens qui publiaient leur journal de bord à leur retour de voyage comme ça se faisait jusqu’à peu, j’ai pas mal d’avance ! Le travail pour écrire, trier et ajuster les photos et finalement publier est considérable. N’oublions pas que ça vient en addition des navigations, réparations, cours d’école, etc. Je devrai arriver à rattraper un peu de retard dans les prochaines semaines ! On pense à vous qui commencez à avoir froid….Nous, c’est le contraire, plus ça va, plus il fait chaud !