Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle version de « Mystère et boule de gomme », mais du constat que nous faisons, lors de notre séjour à Cascais à propos de notre planning de voyage jusqu’à la fin de l’année. Je n’ai pas trouvé mieux que cette expression anglophone pour décrire l’état d’esprit dans lequel nous nous sommes trouvés après quelques jours a Cascais lorsque la dernière mise à jour météo écartait définitivement un départ rapide vers Madère. Naïvement peut-être, nous avions pensé que Éole, non content de ses petits coups de pouce sur notre trajet ibérique, nous gratifierai d’une franche et amicale baffe dans le dos qui nous propulserait vers Madère. Que nenni. A la pétole molle qui s’annonce pour quasiment toute la semaine succèdera une période de vents contraires (du Sud) amenés par une dépression atlantique.
J’en reviens à mon titre: Un « Reality Check » est la réalisation brutale que les choses ne se dérouleront pas tel qu’envisagé. Tout d’abord car nous savions bien, depuis quasiment notre départ de Bretagne que notre planning était « agressif » comme dirait un chef de projet qui vous annonce que vous allez faire des heures supplémentaires. Nos soucis techniques du début, en particulier les escales techniques à Brest et Arzal ont amputé notre plan de deux bonnes semaines, alors que le mauvais temps de la fin Août nous bloquait pendant 10 jours additionnels en Vendée. Nous savions donc que nous étions en retard et avons tenté de rattraper ce retard tout en profitant au mieux de nos étapes: Nous avons été plus sélectifs sur nos mouillages en Galice et avons enchaîné navigations de nuit et étapes rapides au Portugal. Si une météo favorable nous aurait permis de conserver notre plan initial, même mené au pas de charge, aujourd’hui, nous constatons qu’il va falloir adapter le plan, c’est à dire faire une croix sur quelque chose: 2 choix s’offrent à nous: Sacrifier notre passage à Madère ou Noël en famille en Guadeloupe. Nous envisageons les 2 et après une nuit à retourner cela dans ma tête, j’explique à ma sœur et à mes parents la situation. Malheureusement, leurs dates de congés étant fixes, cela amènerait à l’annulation pure et simple. Ouch, ça fait mal : Tout le monde est bien contrarié par cette idée, y compris les enfants qui rêvent de retrouver leurs cousin-cousine a Noel. On a beau se dire que c’est notre voyage pour lequel on a bossé si longtemps et que le planning nous appartient, ça fait mal au cœur. Nous décidons donc de privilégier l’autre option, celle de zapper Madère. On se réjouissait à l’avance des belles randonnées sur les coteaux escarpés de cette petite ile perdue au milieu de l’océan. On doit en faire le deuil pour le moment. Peut-être nous y passerons nous lorsque nous bouclerons la boucle dans quelques années ? Secrètement, les filles doivent apprécier ce choix, la randonnée n’étant pas leur passe-temps favori !
Jour après jour, la météo semble nous donner raison: En effet, si une dépression nous bloque la route en partant de la côte Atlantique portugaise, la situation est bien différente si nous descendons sur la côte Sud du Portugal, l’Algarve: Un dernier souffle de vent du Nord nous offrirait cette possibilité vers la fin de la semaine. A partir de là-bas, même si il y a du mauvais temps sur l’Atlantique, nous pourrions nous faufiler le long des côtes marocaines ou souffle encore souvent un généreux alizé du Nord. Sans risquer aucune comparaison qui manquerait énormément de modestie, c’est l’option qu’avait pris l’équipage français de Franck Cammas lors de l’avant-dernière Volvo Ocean Race. Option téméraire qui avait déclenché une vague de moquerie des journalistes de voile anglo-saxons, mais qui avait contribué à la victoire de cette équipe. Bref, c’est en repensant à cette course que m’est venu l’idée de continuer plus bas au Portugal et ainsi, peut être échapper à la fatalité des dépressions atlantiques. Évidemment, nous n’Avons ni le talent de ces navigateurs, ni la vitesse de leur bateau. Il faudra voir si cette option est une porte de sortie de l’Europe viable.
J’en arrive donc à la deuxième partie de mon titre: L’effet boule de neige. On ne peut échapper au rythme implacable des saisons et nous venons de l’apprendre dans les derniers mois. Plus on est en retard sur la saison, plus les statistiques jouent en notre défaveur. C’est ainsi qu’un train de dépression a bloqué notre chemin pendant 10 jours en France, alors qu’une autre nous a bloqué un peu en Galice nous forçant à nous abriter a Baiona et l’histoire se poursuit, très logiquement: La saison automnale s’installant, ces dépressions passent de plus en plus au Sud alors que l’anticyclone des Açores se replie vers le Sud pour quelques mois. C’est lui qui alimente les solides alizes Portugais qui soufflent du Nord le long de la côte et poussent ensuite les voyageurs vers Madère lorsqu’ils s’inclinent vers l’Est.
Il n’y a rien de catastrophique à tout cela et surtout de bonnes leçons à en retirer, parmi lesquelles:
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La difficulté de donner des rendez-vous à la famille ou aux amis. A l’avenir, nous éviterons de planifier les rencontres trop à l’avance ou nous déciderons du point de rencontre lorsque nous serons sûrs de pouvoir y être.
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L’importance de respecter les saisons et de ne pas se décaler vis-à-vis d’elles. Fort heureusement, le changement de zone climatique en arrivant dans la zone tropicale va remettre les compteurs a zéro en notre faveur.
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Mieux prendre en compte le temps d’attente des fenêtres météo dans notre planning
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Accepter qu’on n’ait pas le contrôle sur grand-chose dans notre nouveau mode de vie. Alors, comme le dit Elsa dans « La Reine des Neiges »: Let it go !
contente que les fêtes de Noel se fassent en Gwada, nos y serons aussi! et même le Nouvel An prévu sur la plage…courage pour la suite, et PROFITEZ!!!
Cool ! Ca va etre sympa de se retrouver apres toutes ces années ! Surtout en Gwada !
Dame nature est souveraine et les pauvres « bipèdes » doivent faire avec…
Nous vous suivons avec toute notre affection et vous embrassons.
Through the plan overboard!!! Est l’expression Anglaise ou Americain par excellence…
Mother nature is the Queen and she decides what she will through at you.
Resitance is futile, seize your opportunities when you can.
Rob