Une fois installés au port, nous profitons de la connexion internet du port pour prendre une mise à jour de la météo: La dépression avec le plus fort vent arrivera dans la nuit de vendredi à samedi pour environ 24 heures. Rien de terrible, mais la mer que ce vent lèvera nécessite forcément de rester dans un bon abri. Forts de nos expériences sur les côtes bretonnes et ibériques, nous décidons de profiter de la journée de demain pour aller faire du tourisme sur l’île, le fort vent de secteur Sud étant couramment accompagné de temps gris et de pluie. Autant visiter l’île sous le soleil si la grisaille doit s’installer pour quelques jours. Dans cette super marina à l’américaine, on y trouve un loueur de voiture jumelé avec un office du tourisme. Il n’y a pas à dire, le luxe à ses avantages…. Nous prenons connaissance des attraits touristiques de l’île et louons une voiture. En résumé, les attraits de Lanzarote se divisent en 2 catégories : D’une part, les particularités géologiques de cette île volcanique et d’autre part, les créations de l’architecte local, Cesar Manrique, qui a énormément influencé l’architecture de l’île et de ses attraits principaux pendant plusieurs dizaines d’années. Ces visites feront l’objet de mes 2 prochains articles sur le blog. Comme il n’y a quasiment pas de transport en commun sur l’île, la voiture de location est la seule solution qui s’offre à nous pour découvrir l’île. Ça tombe bien car les prix sont très accessibles, assurance comprise et kilométrage illimité (promesse facile sur une île!). Une fois tout cela arrangé, nous allons nous promener vers le centre d’Arrecife. Nous longeons donc cette marina toute neuve, avec ses beaux bâtiments blancs et vitrés abritant magasins (de luxe), restaurant-lounges mais aussi un « Food court » avec un Burger King! Avec les 3 quais remplis de mini 6.50 en escale avant la traversée vers la Guadeloupe et les bateaux participants aux divers rallyes transatlantiques qui prennent place en cette saison, la marina est très animée.
Pour notre part, nous préférons aller découvrir la ville qui est en fait la capitale de Lanzarote depuis le siècle dernier. Sa force économique liée au port de commerce et à l’aéroport a probablement influencé ce choix, au détriment de Teguise, l’ancienne capitale historique depuis de siècles, située en plein centre de l’île, dans les montagnes. Cependant, ne nous enflammons pas, Arrecife reste une ville de taille moyenne dont le centre-ville n’est guère étendu. Il s’articule autour d’une belle promenade en front de mer qui longe l’ancien port, une grande rue commerçante piétonne et un quartier entourant un petit plan d’eau intérieur nommé El Charco où sont mouillées quelques barques de pèche. Ce dernier est sur notre route entre la marina et le centre-ville et est très agréable. Le long du bassin d’eau de mer se trouvent quelques charmants bars à tapas qui s’intègrent dans une belle architecture où le blanc et le bleu dominent. Pendant notre passage à Arrecife, nous prendrons l’habitude d’aller y boire un verre en fin de journée. L’ambiance y est très agréable, on se croirait en Espagne continentale car c’est très peu touristique, surtout des Canariens s’y retrouvent. Il faut dire que la majorité du tourisme Canarien se retrouve dans les hôtels tout inclus situés à l’écart. Pour le reste, nous trouverons à Arrecife non seulement un bon supermarché qui offre la livraison au bateau (quel bonheur de ne pas porter et traîner ses victuailles pour une fois!), mais aussi des magasins d’accastillage bien achalandés. Finalement, nous y trouverons notre barbecue tant convoité depuis notre départ. Le prix, certes un peu moindre qu’en Europe, est un véritable v(i)ol de portefeuille mais ça nous manque vraiment et nous ne savons pas où nous pourrons en trouver un avant des mois. Phoebé et Éléa se chargeront de retourner seules en centre-ville pour aller acheter un sac de charbon de bois. Elles sont très fières de faire seules un tel parcours dans une ville quasi inconnue. Nous jugeons l’endroit sécuritaire et faisons pleinement confiance à Phoebé.
Le reste de notre séjour à Arrecife sera occupé par des tâches utilitaires et des réparations : Daphné recoud notre génois, je me charge de réparer le fond de l’annexe et dessiner une nouvelle fixation de halebas de bôme pour que mon père la fabrique et nous l’amène au Cap-Vert. Cette pièce, fortement sollicitée par vent portant est très usée et le jeu induit provoque des chocs dans le gréement. En attendant, je solidifie le tout avec les moyens du bord en vue de la traversée vers le Cap-Vert. Bref, la routine des petites réparations. Le plus problématique restera de se procurer du butane. Ayant été faussement renseigné par la charmante hôtesse de la marina, je me rends le lundi matin à l’endroit indiqué (à la rame, en négociant avec un policier de laisser mon annexe à cet endroit). Là-bas, on m’indique en Espagnol qu’ils ne peuvent pas remplir ma bouteille française. Déception car c’était supposé se faire en une demi-heure et nous comptions repartir aujourd’hui. Finalement, je m’adresse au responsable technique du port qui m’indique tout naturellement que ce sont eux qui s’en chargent en allant directement à l’usine. Par contre, il n’a pas le temps aujourd’hui et n’ira que le lendemain. La leçon est apprise : S’occuper de ce genre de choses dès notre arrivée dans un port. En effet, le lendemain, alors qu’il me demande de lui ramener les bouteilles pour 8 heures le matin, il n’ira qu’en fin de matinée et nous récupérerons le précieux gaz que en début d’après-midi, un peu tard pour prendre la mer et se rendre au sud de l’île. Nous réalisons de plus en plus à quel point les tâches utilitaires (et bientôt les formalités administratives!) peuvent prendre comme temps.
Rien à ajouter, j’y suis pour 3 mois