Outre les volcans et paysages saisissants de Lanzarote, on ne peut pas ignorer Cesar Manrique et ses créations, omniprésentes sur l’île, lorsque l’on vient à Lanzarote. Natif d’Arrecife, Cesar Manrique a commencé des études d’architecture sur l’île qu’il ne terminera pas. Au lieu de cela, il partira étudier à Madrid d’où il repartira avec un titre de professeur d’Arts et de peinture. Il habitera ensuite pendant plusieurs années à New York où il bénéficiera du mécénat des Rockefeller pour avoir son propre studio et vivre de ses peintures. De retour à Lanzarote à la fin des années 60, il devint un lobbyiste important en matière d’architecture sur l’île de participant au développement des lois en la matière. Reconnaissant très tôt le potentiel touristique de son île natale, il imposa qu’aucun hôtel ne se développe en hauteur et que tous respectes les tons naturels des façades des constructions traditionnelles. En outre, il participa activement au développement de sites à fort potentiel touristique en tant qu’architecte. Ainsi, il dessina notamment le mirador situé dans les hautes falaises au Nord-Est de Lanzarote faisant face à l’île de Graciosa, l’aménagement intérieur de Jameos del Agua, lac souterrain formé dans une énorme bulle de lave, le jardin de cactus, le restaurant El Diablo au sommet du parc volcanique de Timanfaya. En outre, il créa de nombreuses sculptures mobiles animées par le vent qui ornent des ronds-points d’intersections importantes. De nos jours, ses 2 maisons se visitent aussi. La dernière d’entre elles abrite la fondation Cesar Manrique, créée de son vivant mais ouverte officiellement après sa mort tragique dans un accident de la circulation en 1992.
Lors de notre journée touristique, nous avons visité Jameos del Agua et le jardin de cactus. Un peu plus tard dans la semaine, nous nous sommes rendus à la fondation Cesar Manrique en taxi, celle-ci étant située à proximité d’Arrecife.
Jameos del Agua
Lors des éruptions volcaniques qui ont secoué Lanzarote, il s’est formé un immense tunnel de lave, long d’environ 6 kilomètres. Ce phénomène particulier se produit lorsque de la lave en profondeur se refroidit moins vite que la lave en surface. Un tunnel se crée dans lequel la lave continue de s’écouler jusqu’à laisser place à une cavité souterraine. Ce tunnel de lave fut notamment utilisé par les populations locales pour se cacher des pirates d’Afrique de l’Ouest qui sévissait dans la région dans les siècles passés. Outre Jameos del Agua, plusieurs autres kilomètres du tunnel de lave ont été aménagé et se visitent. Jameos del Agua consiste en un lac souterrain abrité sous une voûte d’une vingtaine de mètres de haut dont chacune des extrémités abritent un bar et des espaces de restauration créés par Cesar Manrique. Les particularités de son style est d’intégrer l’architecture dans l’environnement naturel, en respectant les formes et courbes que la lave a laissé et en utilisant exclusivement des matériaux naturels. Les sections peintes à la chaux blanche mettent en valeur la lave noir et crée de superbes contrastes, difficiles à photographier au passage….Cette immense caverne débouche ensuite sur une grande dépression à ciel ouvert, située environ 15 mètres sous le niveau de la terre, hébergeant une magnifique piscine naturelle créée par la lave. Les abords sont aménagés en jardin et salons troglodytes ou architecture moderne, bois naturel et lave se marient toujours à merveille. C’est d’ailleurs étonnant à quel point ces créations datant d’une quarantaine d’années restent au goût du jour. De l’autre côté de la piscine naturelle se prolonge la souterrain laissé par la lave. Cette section a été aménagée en un vaste auditorium d’une capacité d’environ 600 spectateurs. J’aurai donné cher pour écouter de la musique dans cet endroit si particulier ! À la surface, un bâtiment assez bas se noyant facilement dans l’environnement abrite un centre d’interprétation des volcans. Nous en avons profité pour faire une petite séance d’explications sur les volcans et les séismes. Rien de mieux pour faire un peu de sciences naturelles sans être assis derrière un pupitre.
La Fondation Cesar Manrique
La fondation Cesar Manrique est en fait la première maison que celui-ci s’est construit à son retour sur l’île, à la fin des années 60. L’immense maison, sans étage est construite sur un grand terrain uniquement couvert de roches volcaniques suite aux éruptions Du XVIIIème siècle. Le rez-de-chaussée est constitué de très grandes pièces inspirées de l’architecture traditionnelle canarienne héberge la collection artistique du défunt artiste. On y trouve des toiles de sa main mais aussi des œuvres acquises au cours de sa vie, dont plusieurs Picasso et Miro. Un des aspects les plus marquants de cette portion de la maison est la large fenêtre par laquelle pénètre une coulée de lave témoigne de la volonté de l’artiste d’intégrer le plus possible ses créations architecturales au milieu naturel qui les entoure. Le vrai intérêt de l’endroit n’est pourtant pas le rez-de-chaussée, mais le sous-sol, constitué de 5 pièces créées dans des bulles volcaniques, créées par le même principe que le tunnel dans lequel se trouve Jameos del Agua. Ces 5 bulles sont reliées entre elles par des tunnels creusés dans la roche volcanique. Chacune des pièces possède son ambiance et décoration propre. L’une d’entre elle est à ciel ouvert avec un palmier en son centre qui s’élève presque jusqu’au niveau de la terre. Après ce labyrinthe de bulles volcaniques, on débouche sur une sorte de cour intérieure, probablement une bulle volcanique dont le plafond se serait effondré, où l’on trouve une belle piscine aux formes naturelles, un barbecue et un petit dance floor, le tout en roche volcanique ou recouvert de chaux blanche. Un vrai havre de paix, à l’abri du vent et des rayons directs du soleil une bonne partie de la journée. La visite se termine par les jardins ceints par un long mur orné d’une mosaïque de l’artiste. Aucun endroit, même les toilettes ou la maison de gardien ne sont ordinaires. Tous présentes quelques touches caractéristiques de l’artiste. Nous aurons le temps de digérer notre visite car si nous avons trouvé un taxi sans problème à la marina, ça n’a pas été le cas pour revenir de la fondation.
Les Photos
Le jardin de Cactus
Cette journée touristique au pas de charge était un peu ambitieuse. Nous ressortons de Jameos del Agua à plus de 17 heures et pensons que nous ne pourrions visiter le jardin de cactus pour lequel nous avions déjà acheté les billets. Nous nous présentons quand même à l’entrée du jardin qui est sur notre route de retour vers Arrecife. Nous arrivons 2 minutes avant la fermeture des grilles et le gardien nous laisse gentiment entrer. Comme la chance nous sourit, le ciel qui s’était complètement ennuagé au cours de la journée avec l’arrivée de la dépression, se dégage. Certes, le vent souffle de plus en plus fort, mais nous bénéficions d’une très belle lumière de fin de journée pour se promener au milieu des centaines d’espèces de Cactus qui viennent des quatre coins de la planète. Les plus étranges proviennent de Madagascar, les plus grands du Mexique. Le jardin a été construit dans un petit cratère dominé par un ancien moulin qui est toujours debout mais ne fonctionne plus. La patte de l’architecte est omniprésente : L’entrée dont les murs entièrement construits en pierre volcanique sont ornés d’alcôves ovoïdes dans lesquelles trône un cactus ou encore sont ajourés de belles grilles en fer forgé. Le bar et son immense terrasse de pierre est intégré dans les murs construits sur la circonférence du cratère. Le plus caractéristique et comique est certainement l’entrée des toilettes et ses 2 grandes fresques faites en mini pierres volcaniques, que vous découvrirez dans la galerie de photos. Avec Phoebé, nous nous amusons à photographier les cactus sous tous les angles, trouvant sans cesse de nouvelles perspectives amusantes dans cet univers d’épines. D’ailleurs, Phoebé publiera d’ici peu des galeries de ses photos prises depuis le début du voyage.
Les Photos
Lecture toujours aussi passionnante .Les photos sont superbes !! J’ai envie de connaître les Canaries .
En effet, ça peut valoir le coup. C’est dommage que nous n’avons pas pu aller sur les îles du Sud: très verdoyantes et montagneuses : le sommet de la Gomera est la montagne la plus haute d’Espagne !
Magnifiques photos. tu nous fais rêver…