Le trajet depuis Nevis
Nous quittons Nevis le jeudi 21 Avril au soir, un peu précipitamment, après avoir constaté que la météo nous serait beaucoup plus favorable en partant dès maintenant. En effet, le vent, actuellement à l’Est, allait tourner au Sud-Est pour les prochains jours, ce qui aurait pour conséquence d’avoir le vent dans le nez et par conséquent devoir tirer d’interminables bords qui nous doubleraient presque la distance à parcourir. Nous partons de nuit, vers 20h. Même en étant sur la côte sous le vent, nous sentons déjà que le vent est bien établi et prenons dès le départ un ris dans la grand-voile. Lorsque nous nous échappons de l’ombre de Nevis, nous avons un bon 20 nœuds de vent au près, dans une mer assez formée. Je devrai réduire la toile à 2 fois en début de nuit pour ralentir le bateau et améliorer le confort. Nous avançons encore toujours à 7 nœuds environ. Malgré le confort relatif de cette navigation, la bonne nouvelle est que nous pouvons nous rendre en ligne droite vers Montserrat. La nuit est claire et nous permet de voir clairement la petite île rocheuse de Redonda, à mi-distance entre Nevis et Montserrat. Avec une allure aussi rapide, nous arrivons à Montserrat vers 2 heures du matin, affalons les voiles à moins d’un mile nautique de l’impressionnante côte, rocheuse et élevée, pour essayer de trouver un mouillage. Il y a seulement 2 mouillages à Montserrat, au Nord-Est. Malheureusement ces 2 abris sont très peu protégés de la houle et offrent peu de place car le fond descend très vite. Plus au Sud, pas de mouillage possible car toute la zone côtière est une zone d’exclusion à cause de l’activité volcanique. En outre, les éruptions récentes ont tellement remodelé l’île qu’aucune carte marine ne saurait donner les bonnes indications. Nous essayons d’abord « Rendez-vous Bay », le mouillage le plus au Nord où se trouvent 2 voiliers. Rapidement, nous abandonnons l’idée car les 2 bateaux roulent de façon spectaculaire….en étant dans le fond de la crique, à l’endroit le plus protégé. Nous allons donc voir juste à côté, « Little Bay », située devant une petite bourgade. Ici aussi, nous finirons par abandonner l’idée d’y ancrer: L’endroit est encombré par un quai commercial et surtout de nombreuses barques amarrés à des corps-morts. Cette rangée de petits bateaux barre l’accès à la baie. Une fois passés de l’autre côté, il y a peu de place car les fonds sont profonds et nécessitent donc de mettre beaucoup de chaîne. Ajoutez à cela un vent qui tourne dans tous les sens et une houle qui fait violemment rouler les bateaux d’un bord sur l’autre et nous avons assez d’arguments pour décider d’un commun accord de continuer vers la Guadeloupe. En effet, si nous décidons de rester, nous devrions certainement attendre plusieurs jours dans ce mouillage très inconfortable que le vent souffle à nouveau sous un angle favorable. Nous remontons donc la côte au moteur en hissant les voiles et repartons vers 3 heures du matin vers la Guadeloupe. Le vent est toujours bien établi et nous permettra de rejoindre en ligne droite, au près, le mouillage de Deshaies en 5 ou 6 heures seulement. Nous laissons derrière nous Montserrat qui, sous la lumière blanche de la pleine lune, ressemble à une immense forteresse de roche, plantée au milieu de la mer.
À notre arrivée à Deshaies, nous trouvons le mouillage encore bien fréquenté, mais beaucoup moins qu’en Février dernier. Nous pouvons alors mouiller assez proche du village à un endroit bien protégé. En fin de journée, nous partons à terre faire nos formalités d’entrée en territoire français. Par la même occasion, le propriétaire du magasin où l’ordinateur des douanes est installé nous trouve une location de voiture très abordable. Nous avons rendez-vous le lendemain matin pour récupérer une voiture pour les 3 prochains jours. Nous sommes tous contents de retrouver la Guadeloupe.
Excursions en Basse-Terre
Samedi matin, nous nous réveillons avec un vent à écorner les bœufs. Heureusement que nous avons parfaitement confiance dans notre mouillage que je suis allé vérifier hier en apnée. En effet, les rafales de vent descendent de la montagne et balayent le mouillage avec violence. Nous consacrons notre première journée avec la voiture à des choses utilitaires : Faire des courses au Décathlon et au magasin de jouets de Destrelland en prévision de l’anniversaire d’Eléa. Décathlon est, de toute façon, une halte incontournable dans tous pays où on en trouve….Nous rejoignons ensuite Sainte-Anne où nous devons récupérer plusieurs colis provenant de France et du Canada : Nous y attendons des médicaments envoyés par Patrick, le père de Daphné, des pièces que mon père m’a fabriqué pour le bateau ou encore des cartes de crédit provenant du Canada car les nôtres ne sont plus valides. Bref, plein de trésors qui nous attendent chez Jean-Jacques et Nadine. Après quelques difficultés pour se retrouver, faute de téléphone ou autre moyen de communication, nous retrouvons Jean-Jacques et nous avons la bonne surprise de voir que tous les colis attendus étaient arrivés. Ça va nous simplifier la vie. Les filles en profitent pour passer l’après-midi dans la magnifique piscine qui surplombe Sainte-Anne et la mer des Caraïbes vers le Sud. Nous faisons rapidement quelques provisions d’épices au marché de Sainte-Anne, un petit coucou à Anne et nous repartons pour de bon de Sainte-Anne, avec, quand même en souvenir, du bon poulet Nestor grillé à point. Il nous faudra attendre une bonne heure et de demie avant de le déguster, le temps de rentrer au bateau. Deshaies, c’est joli mais c’est vraiment loin de tout….
Dimanche matin, nous partons en direction du Sud, en longeant la côte de la Basse-Terre. Nous nous arrêtons brièvement à Bouillante pour tremper l’orteil dans une rivière d’eau bouillante, avant de continuer notre route jusque dans les environs de Basse-Terre où nous allons aller nous baigner dans une rivière. L’endroit s’appelle « Les bassins bleus » et est très peu connu. Nous y étions déjà allés plusieurs fois avec Daphné et voulions faire découvrir aux filles ce petit coin de paradis. Le départ du chemin se trouve à la sortie du village de Palmiste, situé dans la montagne, au-dessus de Gourbeyre. On atteint la rivière après une courte marche d’une demi-heure dans la forêt. Après un petit peu d’escalade dans les racines des fromagers géants qui surplombent la rivière, on arrive dans un enchaînement de petits bassins creusés par la rivière dans la roche granitique. Il y a même des toboggans, dont un qui fait environ 5 à 6 mètres de long. C’est tellement agréable de pouvoir se rafraîchir en jouant dans l’eau ! Le cadre est magnifique et nous sommes quasi-seuls. Que demander de mieux ? Phoebé et moi nous risquons à dévaler le grand toboggan qui finit par un virage à 90 degrés et nous projette en vrac dans le bassin d’arrivée. Sensations garanties ! Après une bonne baignade et un lunch sur les roches de la rivière, nous repartons pour la vallée de Beaugendre, située entre Vieux-Habitants et Bouillante. En s’engageant dans cette étroite vallée qui descend les pentes des contreforts de la Soufrière, nous nous retrouvons rapidement dans la forêt et la route devient rapidement une piste peu carrossable. Nous continuons à pied, dans la forêt, sous les fougères géantes, les manguiers surchargés de fruits, les fromagers et leurs imposantes racines. Ici et là les fleurs des balisiers ou hibiscus émaillent toute cette verdure de leurs couleurs vives. Nous avons beaucoup de plaisir à retrouver des paysages de forêt comme celui-ci, après plusieurs mois passés su des îles sèches ou carrément arides. Ici et là, sont plantées des petites cases dans lesquelles vivent probablement quelques vieux rastas. Nous nous arrêtons à nouveau près d’une rivière où Eléa se baigne pendant qu’avec Daphné et Phoebé, nous cherchons des bambous et des graines pour divers petits projets. En repartant en fin d’après-midi, encore une longue route, toute en virages, nous attend pour rentrer à Deshaies.
Lundi, pour notre dernière journée de visite en voiture, nous allons d’abord dans la zone industrielle de Jarry, située à proximité de Pointe-à-Pitre pour faire quelques courses de matériel de bateau et de pêche. En particulier, nous trouvons un magasin d’accastillage énorme, Captain Nautic, très bien achalandé et offrant de bons prix. À conseiller à quiconque qui fait escale en Guadeloupe et peut disposer d’une voiture. Nous trouvons aussi de quoi réparer notre harpon, quelques bons conseils et des harpons hawaïens (une sorte de harpon-lance-pierre…) pour la pêche à la langouste. Une fois ces quelques emplettes terminées sous une chaleur terrible, nous partons au plus vite vers le Sud de la Basse-Terre pour nous rendre aux chutes du Carbet. La troisième de ces 3 grandes chutes très connues en Guadeloupe est accessible après une marche d’environ une heure. Tout comme la veille, nous nous remplissons des odeurs, des sons et des lumières si propres à la forêt tropicale. Pour atteindre la chute, nous devons descendre un mur de racines, en s’aidant d’une corde. Les filles font cela comme des chefs, sans se plaindre. Bravo ! La baignade dans la grande piscine en bas de la chute est une fois encore la récompense idéale après une bonne marche dans la chaleur humide. Nous jouons longuement dans l’eau, au pied et sous la cascade avant de se faire dorer sur les roches. Et oui, l’eau est assez froide pour bien nous refroidir avant de transpirer sur le chemin du retour. Celui-ci se fait assez rapidement car le temps passe et nous devons rendre la voiture ce soir. D’ici aussi, nous avons au moins une bonne heure et demie de voiture pour rejoindre Deshaies, décidément, vraiment loin de tout ! Cependant, quel que soit l’itinéraire emprunté, se rendre à Deshaies est de toute beauté, que ce soit la route du Nord qui longe les plages désertes du grand-Cul de Sac marin et les immenses champs de canne à sucre ou la route de la côte qui zigzague dans la forêt d’une crique à l’autre. Nous nous remplissons les yeux de cette Guadeloupe rurale ou sauvage que nous apprécions d’autant plus après avoir visité le nord des Antilles. La Guadeloupe, malgré son développement galopant, garde indéniablement son authenticité et son identité propre. Autant de qualités que les îles trop développées touristiquement perdent, comme notamment aux BVIs ou à Antigua.
Après ces trois folles journées, une journée de repos au calme sur le bateau n’est pas de trop. Malheureusement, nous n’arriverons jamais à avoir de l’internet à bord contrairement à notre dernier passage. N’ayant pas de nouvelles de Corrine et Jean-Maurice qui doivent nous apporter mon nouveau téléphone, nous décidons de partir le lendemain, mercredi, pour le Grand Cul-de-Sac Marin.
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Ilet Caret
Mercredi matin, nous partons au moteur et sous génois vers le Nord, en direction du minuscule îlet Caret, situé sur la barrière de corail qui garde le Grand Cul-de-Sac Marin. Nous devons rapidement compter que sur le moteur pour contourner cette immense barrière de corail vers l’Est. Celle-ci déborde très largement la côte Nord de la Guadeloupe avec de rares passes pour y rentrer. Après une quinzaine de miles nautiques, nous arrivons devant la minuscule passe de l’ilet Caret. Celle-ci est très étroite, à peine de quoi se croiser à 2 bateaux, mais très profonde, environ 12 mètres. Par conséquent, avec le grand soleil que nous avons aujourd’hui, la navigation à vue est très facile : Cela consiste, en gros, à rester dans le bleu le plus foncé et à éviter les zones les plus claires où le corail affleure la surface. Nous ne sommes que 3 voiliers au mouillage et bientôt que 2. Par contre, nombre de petits bateaux à moteurs font l’aller-retour depuis Sainte-Rose pour y amener des touristes. L’ilot en lui-même est minuscule (100 m sur 50 m) et se déplace vers l’Ouest, le sable étant poussé sur la barrière de corail dans le sens du vent et du courant. Nous passons l’après-midi en kite pour les adultes, sur la plage pour les enfants. Nous faisons connaissance d’Inge, une Suisse qui voyage seule avec ses 2 enfants de 6 et 10 ans sur un beau bateau en aluminium. Cette femme étonnante qui a grandi sur un voilier et a toujours voyagé nous impressionne beaucoup sur sa capacité à tout faire, capitaine, maman, professeur, etc. Elle cherche en ce moment un abri dans la mangrove dans le secteur pour pouvoir y passer la saison cyclonique.
Le lendemain, après un peu d’école, on remet ça le matin et l’après-midi : Kite pour les parents, plage pour les filles. Le cadre est magnifique et nous ne nous lassons pas d’avoir pour nous tous seuls- ou presque – cette petite île de Robinson entourée d’eau turquoise. En outre, le mouillage est très confortable car nous sommes complètement abrités de la houle par la barrière de corail. Nous pourrions rester ici des jours et des jours…
Vendredi matin, nous partons tous en apnée découvrir un peu la barrière de corail et essayer de pêcher des langoustes. Nous ne mangerons pas de langoustes aujourd’hui mais commençons à bien les repérer et comprendre leur comportement lorsqu’on essaye de les atteindre dans leur trou. En tout cas, nous nous prenons vite au jeu et passons beaucoup de temps à essayer de repérer des antennes qui dépassent d’un trou ! Après le lunch, nous décidons de rejoindre Deshaies, au cas où Sarpedon, le bateau sur lequel mon colis des USA doit désormais être, soit arrivé à Deshaies. Le retour est bien plus agréable que l’aller car nous avançons tranquillement au portant, sous génois seul, pendant que nous profitons de la belle eau limpide pour faire de l’eau en chemin. Notre ancrage à Deshaies sera pas mal plus compliqué que la semaine dernière, voire même un des plus longs que nous n’ayons jamais fait : Le mouillage s’est beaucoup rempli. Nous trouvons tout d’abord un trou où nous avons la place de dérouler nos 25 mètres de chaîne et tourner librement. Malheureusement, un des bateaux autour abrite un vrai « casse-couilles » des mouillages : Le genre qui bondit hors de son bateau dès qu’un autre bateau approche en hurlant qu’il n’y a pas la place et que les bateaux tournent etc. Bref, comme ce genre d’énergumènes a tendance à nous gâcher le plaisir, nous décidons d’ancrer un peu plus en arrière, assez proche de la falaise. L’ancre finit par accrocher mais quand je plonge, je découvre qu’ici, il n’y a que de la roche et du corail et nous tenons par chance. Nous remontons l’ancre et visons un coin en plein centre de la baie. Après 2 tentatives, nous abandonnons car l’herbe au fond est tellement dense que l’ancre refuse complètement de s’accrocher. Nous finirons par nous ancrer à l’entrée de la baie dans plus de 13 mètres de fond. Avec le vent qui tourne dans toutes les directions pendant la nuit, les rafales qui descendent de la montagne et la houle qui rentre de temps à autre, la nuit fut assez désagréable. De plus, plus on a de chaîne à l’eau, plus les mouvements sont amplifiés.
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La course au téléphone et l’ilet Gosier
Avec un mouillage aussi peu confortable, Sarpedon qui n’est pas dans les environs mais, a priori, déjà à l’ilet Gosier, à proximité de Pointe-à-Pitre, nous décidons de ne pas rester plus longtemps à Deshaies et quittons le mouillage en début d’après-midi. Après une quinzaine de miles, nous rejoignons le mouillage de l’anse aux 3 tortues pour y passer la nuit. Celui-ci est situé juste au Nord de l’Anse à la barque où nous avions passé quelques jours en Janvier. Ces mouillages sont tous un peu rouleurs. Nous nous ancrons assez proche de la falaise et d’un autre voilier pour être protégés de la houle. Ce sera acceptable pour une nuit. Éléa est à nouveau malade : Fièvre et grosse fatigue depuis ce matin. Après une rapide auscultation, Daphné décèle une nouvelle otite qu’elle commence à traiter avec des gouttes. Si ça ne fonctionne pas, nous devrons à nouveau compter sur Corrine pour avoir des antibiotiques… Le lendemain matin, nous repartons pour rejoindre l’ilet Gosier et, éventuellement, s’arrêter à la marina de Basse-Terre où se trouve Fangorn, un bateau que nous avions rencontré à l’Anse à la Barque en Janvier dernier. En route, nous abandonnerons rapidement cette idée car nous devons faire face à 25 – 30 noeuds de vent en rafale et de la houle qui commence à rentrer de face comme en arrière. Bref, ce sont des conditions assez chaotiques et désagréables pendant lesquelles il faut faire preuve de patience quand le bateau bute dans chaque vague et que la vitesse ne cesse de baisser. Après quelques heures ainsi au moteur jusque dans le milieu du canal des Saintes, nous pouvons finalement arrêter le moteur et progresser à la voile. D’abord difficilement, au près serré dans une mer courte et hachée, puis progressivement le vent nous devient plus favorable au fur et à mesure que nous obliquons vers le petit cul de Sac Marin en direction de Gosier. Nous avançons alors rapidement, entre 7 et 8 nœuds jusqu`à ce qu’un gros grain nous freine brutalement dans notre progression : Alors qu’une très forte pluie s’abat sur nous, l’anémomètre monte à 35 nœuds. Génois rentré, nous prenons 2 ris et déchirons un peu notre vieille grand-voile usée à la corde dans la manœuvre. Il faut aussi savoir que pendant les grains, le vent change significativement de direction et nous nous retrouvons à nouveau au près, juste avant que le vent meure complètement en arrière du grain. On comprend pourquoi le mieux est de les éviter ou de rester sur le côté de ces systèmes quand on le peut. On arrive finalement en fin d’après-midi à l’ilet sous un ciel toujours aussi gris et nuageux depuis ce matin. Malheureusement, pas de Sarpedon ici non plus! Nous allons donc à terre avec l’Ipad pour trouver une connexion et essayer de les retrouver et récupérer finalement ce maudit téléphone. Nous apprenons par email qu’ils sont en fait à la marina de Bas-du-Fort. J’emprunte un téléphone et nous convenons de se rejoindre ici à Gosier avant qu’ils partent pour la Dominique. Quand on a un téléphone portable, on ne se rend plus compte que les cabines téléphoniques ont disparu de nos rues et qu’il devient très difficile alors de communiquer….
Lundi matin, la semaine commence sous la même grisaille et pluie intermittente que la veille. Nous bricolons à bord en attendant Sarpedon qui arrive en fin de matinée. Après avoir récupéré mon précieux colis, nous convenons de nous retrouver le soir sur Korrigan pour le souper. Éléa n’a plus de fièvre depuis hier mais Corrine nous donne des gouttes antibiotiques pour traiter son oreille. Elle ne pourra pas se baigner pendant une bonne semaine. L’après-midi, nous continuons nos travaux (toilettes pour moi, voiles pour Daphné). Elle doit réparer un peu le génois que nous déroulons pour l’affaler et pouvoir ainsi le recoudre. Malheureusement, nous n’arriverons jamais à l’affaler ce jour-là. Quelque chose doit être coincé en tête de mât. Pendant que nous essayons d’affaler la voile, celle-ci fait éviter largement Korrigan à gauche et à droite en tirant sur l’ancre. Cela sera assez pour que celle-ci se décroche quelques heures plus tard du fond de sable et herbes sur lequel elle était plantée, quand un grain se mit à souffler assez fort sur le mouillage. Nous ne nous sommes rendus compte de rien mis à part les cris de tous nos voisins qui cherchaient à nous alerter. Nous nous sommes retrouvés ainsi très proche d’un catamaran qui était ancré en arrière de nous avec notre ancre à nouveau solidement ancrée. Après un bon quart d’heure d’efforts sous le grain qui soufflait à un bon 25 noeuds, nous avons réussi à nous dégager sans collision. Ouf ! Belle frayeur quand même. Le soir, nous passons une très agréable soirée en compagnie de Corrine et Jean-Maurice qui, en manque de petits-enfants après plusieurs mois sur le bateau, sont bien contents de chouchouter les petites filles qui n’en demandent pas moins !
Mardi, je pars en annexe avec Phoebé à la marina de Bas-du-Fort, distante de 5 à 6 kilomètres pour y faire les formalités douanières de départ. Heureusement, notre annexe se comporte à merveille dans les vagues. Le temps est toujours gris et bouché, la mer agitée. Au retour, nous passons plus de 2 heures dans le petit café de Gosier où nous avons une connexion internet pour tout réinstaller sur mon nouveau téléphone qui ne quitte plus le bateau que dans une pochette ultra étanche ! L’après-midi, le ciel se dégage enfin un peu et nous pouvons profiter un peu de la plage de l’ilet Gosier. En fin de journée, nous faisons connaissance de l’équipage de Maïa, le catamaran que nous avons failli heurter la veille. Cette famille franco-israélienne est aussi sur le chemin du Pacifique, comme nous. Ils ont déjà visité le Sud des Antilles et nous partagent quelques conseils pendant la soirée que nous passons ensemble. Pour la première fois, nous rencontrons une famille qui fait pas mal de chose manuelles et de petits bricolages. Ça nous donne plein d’idées et surtout l’envie de se revoir, plus loin en Martinique.
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