Petit arrêt à Union
Nous repartons mardi 16 Août de Mayreau pour faire nos papiers de sortie à Clifton, sur Union Island. De plus, avec 2 kites hors service, nous n’avons plus trop de raisons de rester aux Grenadines. Nous mouillons à nouveau à Clifton et allons rapidement à terre pour accomplir diverses missions : Faire la sortie auprès des douanes, quelques courses, trouver le gars qui répare les kites et faire de l’internet. Les douanes sont gérées rapidement, nous devons maintenant partir au plus tard demain. Je trouve après quelques déboires Didier, un Français voileux exilé aux Grenadines qui répare les kites. Il me promet une réparation sérieuse pour demain midi. Nous rencontrons ensuite Jérémie, le patron du club de kite JT Pro Center. Comme le hasard fait bien les choses, il a un kite personnel à vendre comme celui que Daphné recherche. Nous l’essayons avec lui et concluons l’affaire avec un virement sur le téléphone. Tout cela change un peu nos perspectives car nous avons désormais du matériel pour kiter ici….D’autant plus que nos amis de Maïa et la Cruisa Nostra ne semblent pas presser de partir. Nous partons en fin de journée mouiller à Frigate Island, mouillage que nous préférons à celui de Clifton.
Le lendemain matin, le vent est au rendez-vous et Daphné peut essayer son nouveau kite. Quant à moi, je repars en annexe vers Clifton pour récupérer mon kite. Il faut d’abord zigzaguer dans la mangrove et entre les terrassements du projet de marina abandonné avant de rejoindre le lagon qui me mènera presque jusqu’à Clifton. Il faut trouver une passe et sortir temporairement en mer pour rejoindre le mouillage de Clifton. Je récupère rapidement ma voile et repars. Le retour est plus facile car j’ai localisé la passe pour retrouver le lagon et la position des hauts fonds. Une fois le lunch avalé, nous voilà à nouveau sur le spot de Frigate Island où nous retrouvons nos amis de Maïa et Cruisa Nostra mais aussi ceux que nous avions connu ici lors de notre premier passage. Certains bateaux ne bougent vraiment pas beaucoup! Nous voilà repartis dans le rythme « Vacances de kite à Frigate Island » pour quelques jours. Nous faisons la connaissance d’un gros catamaran de 62 pieds, Makena à bord duquel navigue un couple franco-américain. Un soir, ils invitent tout le mouillage à venir boire un verre à bord pour que tout le monde se connaisse. Sympathique… Surtout sur un bateau aussi énorme. Le lendemain, ils emmènent les filles faire du ski nautique avec leur grosse annexe. Phoebé arrivera à sortir de l’eau et bien tenir sur les skis. Elle est super fière, tout comme Éléa qui s’est super bien débrouiller sur le SUP. Dans ce contexte où tout le monde s’amuse, il est difficile de se résoudre à partir mais nous n’avons plus le choix : Nous sommes supposés être partis de Clifton depuis 3 jours. Il va falloir expliquer cela aux officiels de Cariacou que l’on rejoint en général en 2 ou 3 heures…. Nous partons finalement vendredi 19 en fin de matinée, après une ultime session de kite matinale! Nos amis nous rejoindront dans les prochains jours à Cariacou.
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Hillsborough et Sandy Island
Cette mini navigation effectuée, nous mouillons devant Hillsborough pour y faire les formalités. Il faut visiter 4 bureaux (douanes, immigration, Capitainerie du Port et une fille à qui il faut payer 40 EC$ (on n’a jamais su pourquoi). J’ai dû solidement argumenter une histoire de pêche en mer pendant 3 jours et demi face à l’officier des douanes qui avait sourcillé sur le cas précédent: Un couple qui avait mis 5 heures au lieu de 2 pour venir de Union! Finalement, il me tamponne mes passeports et pouvons procéder aux autres étapes. Ça aide les enfants… À Hillsborough, Cariacou se montre un peu moins pauvre que sa voisine du Nord. On y trouve le même genre de commerces, mais mieux achalandés. Malgré le non intérêt du mouillage, nous décidons d’y passer la nuit avant d’aller à Sandy Island, située juste à la sortie Sud de la baie.
Le 20 Août au matin, nous rejoignons rapidement Sandy Island où nous mouillons en arrière d’un champ de mouillage sur bouées. En allant à terre, nous apprendrons le lendemain que nous devons prendre une bouée… et la payer. Ceci dit, ils ne travaillent pas le week end, donc nous payerons qu’à partir du troisième jour. En effet, nous sommes quand même restés 4 jours complets sur cette minuscule mais magnifique petite île de sable. C’est le territoire de centaines d’oiseaux de mer qui se régalent dans le long des plages de l’île: Les eaux peu profondes et chaudes regorgent de poisson. On nage littéralement au milieu de bancs de poissons. Nous assisterons à une scène étonnante où les Phoebé et Éléa se sont retrouvées au milieu d’un banc de poissons dans lequel piquaient les oiseaux. Les poissons en panique leur sautaient dessus dans tous les sens ! Nous sommes quasiment seuls ici et nous nous sentons bien sur cette petite île. On a cette sérénité qu’inspire les endroits éloignés (ou les belles nuits en mer). Phoebé fait de beaux progrès dans la manipulation du petit kite d’entrainement (moins de 2 m2). La prochaine étape sera maintenant de commencer la manipulation d’un vrai kite. Il faudra trouver le bon endroit, sécuritaire. Maïa et la Cruisa Nostra nous rejoignent ici quelques jours après. Nous avions quelques inquiétudes vis-à-vis de la météo avec la formation d’une belle tempête tropicale sur l’Atlantique. Ce risque semble se dissiper. Nous sommes maintenant en plein dans la période à risque cyclonique. Il faut donc surveiller sur internet ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, le long des côtes africaines. C’est là où se forment les dépressions tropicales qui, suralimentées par les eaux chaudes qu’elles traversent peuvent se transformer en cyclone. Nous surveillons donc les trajectoires et espérons toujours être assez au Sud de l’arc Antillais.
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Tyrrel Bay et Salines Island
Nous partons vers Tyrrel Bay le 24 Août au matin, distante de quelques miles seulement. Nous la rejoignons au moteur sous une chaleur accablante. Le vent qui rend la chaleur des Antilles supportable devient de moins en moins fréquent à cette époque de l’année. Nous ne faisons qu’un court arrêt à Tyrrel Bay, purement logistique : Lessive et remplissage de bouteilles de gaz. En négociant avec la vieille et mal commode dame de la lingerie, je négocie d’avoir mon linge le lendemain matin. Les suivants auront moins de chance…. Par contre, pour le gaz, ils ne remplissent pas ce type de bouteille. Je sais depuis un moment que cela va devenir un problème récurrent et nous devons trouver une solution pour adapter sur le bateau d’autres bouteilles, plus universelles. Tyrrel Bay n’offre pas trop d’intérêt. Peu de magasins, fruits, légumes. Nous repartirons d’ailleurs avec des œufs pourris. Nice! Nous faisons cependant connaissance par hasard avec un couple Québécois qui tient le club de plongée local. Ils sont très sympathiques, nous indiquent de beaux endroits à Salines, notre prochaine étape et intéressent beaucoup Phoebé à la vie sous-marine. Phoebé aimerait apprendre à plonger et nous, ça nous manque parfois. On se sent tellement limité en snorkeling quand on fait de la plongée en bouteilles. On compte sur Bonaire pour renouer un peu avec la plongée. En attendant, les Salines vers lesquelles nous partons le lendemain matin, s’avèreront être une fabuleuse destination pour le snorkeling. Nous y avons trouvé une meilleure visibilité et une plus grande richesse de vie sous-marine qu’aux Tobago Cays. Il faut dire aussi que le courant y est très fort. Nous avons dû batailler assez fort, avec le moteur, pour atteindre ces petites îles qui débordent la pointe Sud de Cariacou. Nous mouillons tout d’abord à proximité de la petite White Island. La houle arrive à contourner les îles et passer outre la petite barrière de corail et nous fait rouler sauvagement. Espérons que ça se calme. En attendant, nous allons sur l’île pour aller découvrir le grand lagon qui la déborde vers l’Est. Il est 5 fois plus grand que l’île et peu profond. On y nage au milieu de grosses formations de corail que l’on contourne en observant toute la vie qui s’y développe. Du fait de la faible profondeur (moins de 3 mètres), l’observation est facile et les rencontres surprenantes : Raies, un requin nourrice, bancs de balistes, tortues, etc. Heureusement, la houle se calme pour la nuit et nous décidons de passer la nuit ici. Le lendemain matin, nous retournons nager dans la même zone et seront bons pour une bonne frayeur : Le courant est très fort dès que l’on sort du récif de corail. Au bout de 15 minutes, je constate qu’Éléa n’est avec aucun d’entre nous. Je nage à toutes palmes vers l’annexe où je la retrouve: Ses nouvelles palmes lui faisaient mal. Pour cause: Elle avait laissé les morceaux de plastique dedans! Après cette sortie mouvementée et infructueuse du côté des langoustes, nous rejoignons Korrigan et partons pour Salines Island, située juste derrière le récif de corail sur lequel nous nagions. Salines présente une petite baie, peu profonde où nous serons bien mieux abrités de la houle. Il n’est pas évident de trouver une place où mouiller l’ancre car la baie est très peu profonde mais le fond tombe brutalement à l’entrée. Après 2 tentatives, nous voilà mouillés dans 2.5 mètres d’eau translucide. C’est tout simplement magnifique. On peut se tenir debout sous le bateau, les pieds dans le sable et regarder les poissons dans la baie et les prédateurs qui rôdent le long du tombant. J’en profiterai pour faire un petit nettoyage de coque qui attire toujours autant de gourmands… Il faut tout de fois être prudent car le courant est très violent dès que l’on sort de la baie. Maïa et la Cruisa Nostra, tous 2 mouillés sur l’extérieur de la baie sont aux prises avec un violent courant 2 fois par jour. Nous n’explorons pas trop l’île car aucun sentier ne semble tracer au milieu des arbustes épineux et les moustiques sont nombreux. Par contre, nous faisons plusieurs essais de pêche à la traine avec les annexes. Laurent et Arthur ramèneront … presque un beau thon qui s’est décroché à l’arrivée au bateau. Nous retournerons aussi à la chasse aux langoustes sur le récif. J’en repère plusieurs mais n’arriverai à en attraper aucune. C’est le fort courant qui les rend nombreuses et complique leur capture : Il faut se tenir en permanence à une roche et se protéger du courant. Cependant, c’est le prétexte pour aller admirer les coraux et la richesse de la faune sous-marine ici. Il n’est pas rare d’être suivi par un gros barracuda ou de traverser un banc de 100 poissons chirurgiens, par exemple. Après avoir été séduits par Union pour le kite, c’est la tête sous l’eau que Cariacou nous a séduits. Même pas Cariacou en fait, mais tous ces petits îlots qui l’entourent et que nous avons visités.
Il est maintenant le temps de descendre vers Grenade : Avec Maïa, nous avons à peu près le même planning : Récupérer des invités à Bonaire à la mi-Octobre. Ça arrive vite. Surtout que nous anticipons passer pas mal de temps à Grenade, d’après tout le bien que d’autres cruisers nous ont dit de cette île, très accueillante avec les plaisanciers. Après 4 jours à Salines, nous levons l’ancre le 29 Août au matin pour Grenade. La météo est clémente et le vent, a priori, suffisant pour couvrir les 16 miles qui nous séparent de Saint-Georges, la capitale et notre premier mouillage.
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