Navigation de Mustique aux Tobago Cays
Comme à l’aller vers Mustique, nous revenons au près. Pourtant, cette fois-ci, le vent prévu était au Nord-Est et s’est avéré souffler du Sud-Est. Nous avançons donc péniblement au près dans un vent léger jusqu’à ce qu’un gros nuage orageux arrive vers nous du Sud et renverse complètement le vent au Sud-Ouest, fait extrêmement rare dans les Caraïbes. Avec des courants traversiers ou contraires assez forts, nous n’avons d’autre choix que de finir au moteur. L’entrée dans les Tobago Cays par le Nord-Est est très simple en suivant les zones d’eau profonde. On se dirige ensuite vers le Sud pour passer dans le pittoresque passage entre les îles de « Petit Rameau » et « Petit Bateau ». Partout autour de nous, l’eau est turquoise et complètement translucide à perte de vue. Nous continuons d’avancer vers la barrière de corail qui nous protège contre la houle Atlantique et, grâce à notre faible tirant d’eau mouillons tout devant, sans aucun obstacle entre nous et l’horizon sur lequel se détache la charmante île de Petit Tabac et le World End Reef. Welcome to paradise !
Petit séjour dans un aquarium
Les conditions de vent très calmes que nous avons à notre arrivée nous permettent de profiter pleinement de la baignade et du snorkeling dans l’aquarium géant dans lequel nous sommes installés. Sans même mettre la tête sous l’eau, nous voyons des raies sous le bateau, des tortues qui nagent ici et là. En s’approchant de la petite île de Baradal, nous voyons quelques bébés requins qui viennent se nourrir dans ces eaux très poissonneuses. Bref, c’est tellement beau qu’on a envie de rester la tête sous L’eau. Seule la raie qui est stationnée le soir sous le bateau réfrène les filles à plonger. Elles ont peur de se faire attaquer!
Le surlendemain de notre arrivée, le vent se lève à nouveau et nous promet une belle session de kite. Dès le matin. Daphné, Laurent, Arthur et moi-même sommes sur l’eau. Même si le lagon est bien protégé de la houle par la barrière de corail qui affleure la surface, le plan d’eau est assez clapoteux, de par sa taille. À ce niveau, le spot de Frigate Island était bien mieux car parfaitement plat. Par contre, ici, le kite nous offre un moyen extraordinaire de découvrir le lagon car les mini ailerons d’une planche de kite nous permettent de passer partout où il y a 5 centimètres d’eau. Arthur, qui a un excellent niveau en kite et en plongée, innove même en pratiquant le kite-snorkeling : Il part en kite et remonte au vent le long du récif, puis se laisse dériver, la tête sous l’eau et le kite dans les airs, le long du tombant. Ça a l’air génial mais nous ne sommes pas rendus là! Par contre, il nous propose de nous rendre à Petit Tabac tous ensemble. Nous commençons donc par une longue remontée au vent dans le lagon jusqu’au nord de Baradal pour y trouver une passe qui nous permet de sortir du lagon et de rejoindre le bras de mer qui passe entre les Tobago Cays et Petit Tabac. Le changement de décor est complet: Fini l’eau plate et turquoise, nous devons affronter de grosses vagues qui se brisent sur le récif de la passe avec un courant assez fort. Nous passons sans trop d’encombres (mais moyennant quelques chutes) avec Daphné et resteront un petit moment à s’amuser dans les vagues en attendant Laurent qui galère un peu plus. Une fois tout le monde rendu à l’extérieur, nous descendons avec le vent et les vagues vers Petit Tabac. Après s’être amusés un peu dans le lagon de Petit Tabac, nous atterrissons les kites tour à tour et faisons une petite pause sur l’île, avant de repartir et retrouver une passe qui nous permettra de rejoindre notre mouillage.
Belle expérience et belle première de navigation en mer, dans la houle, en kite. Les jours suivants, le vent étant plus faible, nous profiterons de ces conditions pour apprendre à partir et revenir au bateau en kite. Une fois maitrisée, cette technique s’avère très efficace car elle permet de décoller et atterrir seul et surtout de ne pas ramener un kite plein de sable. On se sent d’un coup beaucoup plus autonome et nous pourrons ainsi profiter des plans d’eau où il n’y a pas de plage sécuritaire pour partir ou revenir. Ce sera aussi l’occasion de continuer à explorer le lagon avec la Gopro pour vous partager quelques images que vous avez peut-être déjà vues dans notre dernière vidéo de kite (http://www.altitudezero.org/2016/09/kiteboard-aux-grenadines/).
Les Photos
Mayreau et la magnifique Salt Whistle Bay
Nous repartons des Tobago Cays après 4 jours passés sur place, par nécessité: nous devons aller faire un petit approvisionnement en produits frais à Union Island. En sortant des Tobago Cays, nous allons donc à Clifton pour y passer la nuit, faire quelques courses le lendemain matin et repartir vers Mayreau en après-midi. Toutes ces îles sont dans un rayon de 5 miles, soit environ une heure de navigation. Nous arrivons à Salt Whistle Bay en même temps que plusieurs bateaux de charter et le mouillage se remplit rapidement. Nous prenons donc, exceptionnellement, un mouillage sur bouée pour cette nuit. La particularité de Salt Whistle Bay vient de son petit isthme de sable large de quelques mètres seulement et qui permet d’avoir un mouillage super protégé, calme comme un lac, mais bien ventilé par les Alizés. De l’autre côté de cette fine bande de sable, un beau spot de kite avec un mélange d’eau plate et de vagues nous attend. Le lendemain, un peu d’espace s’étant libéré dans le mouillage, nous quittons notre bouée et venons mouiller l’ancre à proximité de la plage dans un peu plus d’un mètre d’eau. Plus besoin d’annexe pour aller à terre, quelques minutes de natation / marche dans l’eau suffisent!
Notre première session de kite à Mayreau débute bien, malgré la difficulté supplémentaire qu’apportent les vagues, mais finira mal : En nous croisant sans être très attentifs, Daphné et moi-même emmêlons nos lignes de kite. Quand cela arrive, si on n’arrive pas à se séparer rapidement, un des 2 kites, bridés devient vite incontrôlable et part en kite loop. C’est ce qui arriva cette fois, nous traînant rapidement vers la falaise hérissée de coraux. Malgré l’assistance d’Arthur, Laurent et Richard qui accourent à terre, nos 2 voiles viendront s’échouer sur les coraux. Celui de Daphné en ressortira indemne alors que le mien finira déchiré sur toute la longueur. Grosse déception. Cette mésaventure me pousse donc à naviguer avec mon petit kite le lendemain et Arthur en profite que je sois sous-toilé pour m’apprendre de nouvelles techniques (virage avec un kite loop vers le bas). En pratiquant cette technique, Daphné crashe violemment son kite et celui-ci…..explose en 2. 2 kites en 2 jours. Beau record. Autant mon kite sera réparable, celui de Daphné sera probablement recyclé en sacs ou autre. En effet, il est assez ancien et le tissu est brûlé par les UVs. Nous utiliserons donc tous les 2 mon petit kite pour les prochains jours. Nous aurons par ailleurs une belle frayeur lors du passage d’un très gros grain le lendemain matin: Je suis sur l’eau en kite et profite bien du surplus de vent amené par le grain que je surveille de près. Daphné est sur la plage. En l’espace d’une minute, la température chute de quelques degrés et le vent monte brutalement. C’est le temps de sortir de l’eau! À peine le kite posé et sécurisé à terre, les rafales deviennent ultra violentes et Korrigan, malgré le peu de fond dans lequel il est mouillé, tire sauvagement sur son ancre, avec aucun adulte à bord, seules Phoebé, Émilie et Éléa sont sur le bateau. Nous nageons le plus vite possible pour atteindre le bateau alors que Phoebé a le réflexe de démarrer le moteur au cas où l’ancre décroche. À ce moment-là, les rafales atteignent 45 nœuds. Après une petite heure de pluie, le temps est revenu au grand beau. C’est encore une belle illustration de la vigilance que l’on doit avoir en permanence en bateau. Le cadre idyllique de ce mouillage est devenu en quelques minutes un piège potentiel si notre ancre avait due déraper. Cette perturbation ayant complètement aspiré le vent, nous changeons d’activité et allons explorer les fonds sous-marins. On découvre, non loin du mouillage, un petit tunnel sous-marin que nous empruntons. Fidèle à ma réputation, je m’enfile une aiguille d’oursin dans un doigt de part en part : L’extrémité de l’aiguille a atteint le dessous de l’ongle! Elle finira par partir seule….après presque 3 mois. À part cette mésaventure, nous découvrons une faune sous-marine très riche à cause du courant important. Je vous invite à découvrir quelques images de cette excursion sous-marine dans la vidéo ci-dessous qui présente aussi des images filmées à Mustique et dans les Tobago Cays.
Le 15 Août au soir, Laurent me fait réaliser (entre 2 parties de Backgammon!) que cela fait déjà un mois que nous sommes dans les Grenadines. Corolaire de cette observation : Notre visa de séjour est expiré! Nous décidons donc de partir dès le lendemain pour Union Island où nous ferons notre sortie et essayerons de faire réparer mon kite.
C’est super beau pour faire du kite. L’eau est magnifique. Bravo aussi a Phoebe pour le reflexe de demarrer le moteur. Elle commence a avoir de l’experience, incroyable pour son age. Au fait quelle age puisqu’elle grandit, et Elea n’est plus un bebe 🙂
j’ai beaucoup aime la video.