Navigation vers les 5 Baies
Nous sommes finalement prêts à partir pour les 5 Baies, le 6 Décembre, non sans avoir attendu 2 jours supplémentaires pour obtenir notre cruising permit que l’agent de la marina tardait à nous fournir. Le document que nous devions obtenir la veille, puis tôt le matin, nous est finalement fourni à la mi-journée. Cela nous oblige donc à partir en après-midi, ce que nous n’aimons pas trop car cela laisse peu de marge pour arriver à destination avant la nuit. Après avoir eu des semaines sans vent et une chaleur étouffante, maintenant que nous sommes prêts, le vent souffle copieusement du Nord-Est, direction dans laquelle nous allons. Cet après-midi-là, nous allons goûter à la réputation de ce grand cap montagneux au Nord de Santa Marta où la Sierra Nevada, cette haute chaîne de montagnes, se jette dans la mer. Ici, la mer devient rapidement très grosse. Nous avons entre 25 et 30 nœuds de vent dans le nez et devons tirer des bords au près, dans une grosse houle qui déferle par endroit. Cela rappelle la Bretagne ou le Cap Finisterre en Galice. C’est assez impressionant de tirer des bords non loin de ces immenses falaises noires hérissées de récifs. Dans ces conditions, nous devons souvenet barrer, parfois nous appuyer au moteur et veiller en permance au cap car la mer forte nous pousse inexorablement vers la côte. Finalement, nous arrivons à l’entrée de la baie de Gayraca, la troisième des cinq baies vers 17 heures. Nous avons choisi celle-ci car elle est étroite et profonde et devrait nous offrir un bon abri de la houle. Nous sommes seuls dans cette baie : Maintenant qu’il y a une marina à Santa Marta, peu de bateaux s’arrêtent ici et encore moins retournent en arrière contre vent et mer pour aller les visiter. Rapidement, nous nous rendrons compte que les mouillages des 5 baies sont, eux aussi, fidèles à leur réputation, celle d’être sujettes à de violentes rafales de venet qui descendent des montagnes, dans n’importe quelle direction. Au bour de 5 jours, nous ne supporterons plus et quitterons à cause de cela. En effet, on passe, en moins de 5 secondes, du calme plat à plus de 35 ou 40 nœuds de vent. Comme ces rafales arrivent dans tous les sens, le bateau commence par glisser en prenant de la vitesse jusqu’à ce que la chaîne se tende violemment. Difficile à croire, mais, en 5 jours, nous parcourons ainsi plus de 10 miles nautiques en dansant ainsi autour de nos 50 mètres de chaîne! La photo ci-contre pourrait être une œuvre exposée au MOMA à New York mais nést que celle de notre trace pendant les 5 jours que Korrigane st resté au mouillage dans cette baie. Comme le mouillage avait résisté aux assauts des rafales,nous n’avions pas envie de prendre le rsique d’en essayer un autre et avons préféré nous promener à pied dans les environs. Nous reviendrons quand même avec un bimini déchiré et plusieurs items envolés (seaux, chaussures, etc.). Pas reposant la Colombie en bateau !
Balades et rencontres dans les 5 Baies
Nous sommes arrivés ici à 4, Pauline et Plume ayant décidé de partir en sac à dos vers ici la semaine précédente. Nous n’avions pas convenu de date exacte pour se retrouver mais nous leur avions indiqué cette baie comme point de rencontre. Effectivement, le lendemain de notre arrivée, à la mi-journée, nous les voyons arriver…à la nage vers Korrigan! Elles semblent bien contentes et soulagées de nous retrouver, après une semaine à dormir dans leur hamac, devant trouver chaque soir un abri, étant donné qu’il pleut quotidiennement ici. Elles semblent avoir eu une très belle expérience, ne rencontrant que des gens bienveillants et curieux de ces 2 voyageuses. Il faut dire aussi qu’elles parlent toutes 2 parfaitement Espagnol et ont un très bon sens du contact. Nous passerons le reste de la journée sur le bateau, le ciel étant toujours entre gris et noir et les pluies fréquentes.
Heureusement, le lendemain matin, nous nous réveillons sous un beau ciel bleu et pouvons aller à terre tous ensemble faire une randonnée jusqu’à la prochaine baie, la grande Ensanada Nenguage. C’est étonnant d’être dans un décor de montagnes…en bateau. La mer et les plages n’ont aussi rien à voir avec celles des Caraïbes auxquelles nous étions habitués depuis un an. Ça ressemble plus aux côtes de l’Atlantique, la chaleur en plus. L’étonnement en est encore plus grand lorsque nous mettrons la tête sous l’eau et découvrirons quelques beaux récifs coralliens au pied de ces montagnes. Quelle combinaison ! Montagnes, forêt tropicale, coraux. Dans un autre genre, le contraste est aussi saisissant lorsque nous atteignons l’autre côté de la grande baie de Nenguage et arrivons sur une grande plage touristique, pleine de monde, avec location de transats, restaurants de plage, etc. Nous ne nous attendions pas à cela au cœur d’un parc naturel comme celui-ci. La clientèle est essentiellement Colombienne et arrive par bus puis en lancha car la route ne se rend pas jusque-là. Pour notre part, nous arrivons à nous y rendre à pied en longeant la côte, non sans avoir à faire un peu d’escalade par moment ou passer sur les roches dans l’eau. Pas évident pour Éléa, mais elle se débrouille super bien et est courageuse. Nous ferons cette marche une deuxième fois, sans les (grandes) filles et nous rendrons jusqu’à chez Sylviño, chez qui Pauline et Plume avait accroché leurs hamacs pour une nuit. Ce vieil homme tient une sorte de restaurant sous sa grande hutte perchée à flanc de montagne. Nous y mangerons un bon plat de poisson grillé, avant de repartir vers notre mouillage. Tout le long de la côte, on trouve de petites cases en branchages ou en tôles ou en n’importe quoi qui protège de la pluie. Bien qu’il s’agisse d’un parc, les personnes qui y habitaient avant que le lieu change de vocation y sont tolérées. Ils vivent d’un peu de pèche, du transport de touristes en lancha ou tiennent de petits restaurants. Ils vivent chichement mais en pleine nature et sont on ne peut plus accueillants et sympathiques. En allant vers une plage dans la baie où nous sommes ancrés, nous ferons brièvement la connaissance de Reinaldo, un vieil homme avec qui avait sympathisé l’équipage de « Étoile de Lune », un voilier passé ici il y a 8 ans et dont le blog nous sert de référence tant il est complet (http://etoile-de-lune.net/edl/colombie/menu_5_baies.html). Il collectionne les cartes de visite et autres souvenirs que les voiliers de passage lui laissent. Il nous confirme qu’ils sont de moins en moins nombreux à venir. Lui aussi pourrait ne pas rester ici très longtemps car les autorités du parc cherchent à déloger tous ceux qui habitent dans le parc. Nous trouvons ça idiot car ils assurent une présence et font vivre le lieu, ce qui présence bien des avantages en termes de sécurité, contrôle de la pèche et braconnage ou tout simplement pour nous, humanise noter visite dans le parc. Nous trouverons aussi quelques maisons qui sont louées pour les week-ends ou vacances à de plus riches Colombiens de Santa Marta. C’est ainsi, que la curiosité de Plume nous mena tous deux vers une de ces maisons où nous fûmes immédiatement invités à boire un verre avec eux et partager deux énormes langoustes grillées et farcies. Qui a dit que la curiosité était un vilain défaut ?
Après cette petite semaine dans la nature, nous rebroussons chemin vers Santa Marta, à nouveau 6 à bord. Certes la navigation fut beaucoup plus aisée pour revenir, le vent nous poussant, mais il n’en fut pas de même pour la sortie de la baie. Vu la taille de la houle à l’extérieur (Et par sécurité), nous hissâmes notre grand-voile avant de sortir de la baie, lorsque nous pensions déjà toucher du vent frais et être à l’abri des rafales qui sévissaient sans arrêt dans le fond de la baie. Il n’en était rien, à deux reprises, nous reçûmes des rafales à plus de 30 nœuds d’un côté et de l’autre, faisant empanner très violemment la grand-voile malgré notre frein de bôme. Notre vieille grand-voile n’y résista pas et déchira `deux endroits. C’est ainsi que, dès notre retour à la marina, Daphné sortit la machine à coudre et se mit à réparer le bimini et son extension dont les fermetures éclair avaient arrachées et ensuite la grand-voile. Une machine à coudre (et une couturière) sont définitivement essentielles à bord ! À notre arrivée, nous apprîmes aussi que notre ami Charles-Henri avait été amené en urgence à l’hôpital. Quelque chose me dit que nous ne partirons pas si vite que cela de Santa Marta…
C’est bon quand il y a une bonne connexion , on a des articles plus souvent ! :))
J’adore les sculptures en forme de poissons …C’est super de vous lire de nouveau .
Bon vent .
Eve et Christian .