Minca
Pour se rendre à Minca, nous nous attendions à prendre un bus. En effet, le village est situé à 45 minutes de Santa Marta par la route et semblait populaire, chez les étrangers tout au moins. En fait, Minca est desservie uniquement par des véhicules 4×4,soit une compagnie qui opère une liaison régulière comme celle que nous avons utilisée, soit un taxi ou une agence de tourisme privée. Le départ se fait à côté du grand marché de Santa Marta. C’est une occasion pour faire une belle marche dans la ville, non sans passer proche d’un quartier complètement insalubre ou se tiennent encore des échopes de boucher et poissonier sous de cabanes de tôles, à même la terre battue, sans réfrigération. Tôt le matin, les seaux remplis d’abats et de boyaux, ça décoiffe ! Le trajet est agréable et monte régulièrement dans la montagne. Nous découvrons Minca comme étant un petit village qui n’a pas l’air si touristique que cela, tout au moins à en juger le nombre de personnes dans les rues. On monte tout d’abord au-dessus du village via une petite centaine de marches jusqu’à un hostel qui nous avait été recommandé pour sa vue. Fait avéré : De ce bel endroit, tout en bois, on découvre un superbe panorama jusquà Santa Marta d’un côté et sur les montagnes à perte de vue de l’autre. Malheureusement, l’hébergement se fait sous des sortes de toits en bois dans lequels ne loge qu’un seul lit double, le tout fermant par une grande moustiquaire. Malheureusement, il ne reste qu’une seule chambre. À 2, ça aurait été génial de dormir à la belle étoile avec le confort d’un lit. On nous conseille donc une autre endroit, dans le village. Le charme est moindre mais l’endroit agréable, en particulier la cour arrière. Nous disposons d’une grande chambre et surtout d’un acceès à la rivière située juste en contrebas. Nous allons nous y rafraîchir aussitôt. Ça fait tellement longtemps que nous ne nous sommes pas baignés dans une rivière ! Elle est bien froide, comme celles dans lesquelles nous nous étions baignés pendant notre trekking. Ici l’eau descend des montagnes en altitude, non pas de volcans de quelques centaines de mètres seulement comme dans les Antilles. Nous allons ensuite luncher dans un petite restaurant que nous choisissons à l’écart du centre du village pour quíl soit le plus roots possible. Nous sommes servis : Un menu unique : Soupe, plat de viande grillée avec plantains et riz et une sorte de lait de céréales en boisson. Nous mangeons copieusement pour 2 dollars par personne. L’après-midi, nous allons nous promener dans les alentours jusqu’à une grande cascade que nous atteignons après une bonne heure de marche. C’est une marche agréable, dans la forêt, sur un chemin, en famille. Au moins, il n’y a pas de trop de difficultés et les filles prennent du plaisir en découvrant la forêt Colombienne. La cascade est un peu froide pour se baigner bien longuement et nous revenons vers le village. Nous avons entendu parler d’une brasserie locale, alors nous voulons absolument découvrir ce breuvage qui nous changera certainement, en mieux, des bieres légères des Caraïbes que nous buvons à bord, faute de mieux. Nous nous attablons chez Kakaw qui semble est un petit bar en même temps qu’un musée du cacao, à en juger à la décoration. Nous y passerons le fin de la journée au complet : Son propriétaire est très gentil et éloquent sur tous les produits locaux qu’il offre. Il semble que nombre d’étrangers se sont installés dans le coin pour y fabriquer des liqueurs pour les italiens, de la bière pour un Allemand et un Canadien, du pain et viennoiserie pour une Française, etc. Kakaw, lui, propose des excellents cacaos dont il propose plusieurs produits dérivés. Idem pour le cannabis qui semble être pas mal cultivé ici. Il en vend aussi de multiples produits dérivés. En même temps, nous voyons redescendre de la montagne quelques hommes et leurs mules avec les premiers grains de café de la saison. Pendant qu’il nous montre et nous fait déguster certains de ses produits, les filles fabriquent du cacao à côté et s’en empiffre. Ce charmant homme nous conseille finalement un bon restaurant italien pour notre souper. En nous y rendant, nous sommes surpris car ça ressemble à un petit bar en plein air avec une carte bizarre qui ressemble à celle d’un snack. Au final, les pizzas et surtout les pâtes seront excellentes : Cet endroit est tenu par un vrai chef italien. Décidément, Minca semble cosmopolite et pleine de bonne surprise. Le lendemain, en revenant de Victoria, nous retournerons chez Kakaw déguster des bonc cacaos chauds, non sans avoir acheté au préalable des bonnes brioches au chocolat à la boulangerie française. Un délice ! Minca est un endroit où nous resterions volontiers quelques temps. Seulement, à 4 et avec les enfants, ça devient vite cher. Je suis certain que cet endroit, déjà populaire chez les backpackers va continuer à se développer sur un mode alternatif dans les années à venir.
Les Photos
Victoria
Outre le village de Minca que nous voulions découvrir, nous voulons aller voir la petite usine de café organique qui est dans les environs. Le chemin étant assez long, nous décidons de faire l’aller en moto-taxi et le retour à pied. C’est le seul moyen de transport dans le coin, vu comment les chemins dont défoncés, à moins de posséder un solide 4×4. Nous embarquons donc chacun sur une moto. Éléa adore ça et descendra avec un grand sourire accroché aux oreilles. Pourtant, c’est rock’n roll dans la boue et ça dérape tout le temps. Victoria est un petit hameau niché dans une vallée dont les pentes sont un mélange de forêt et de caféiers. L’ensemble de la petite population travaille ici pour le café. Autant la récolte requiert du personnel extérieur, autant la culture est faite entièrement par ces gens. Nous ne pourrons malheureusement pas visiter la petite brasserie qui s’est établie dans une ancienne petite église. Dommage, nous nous contenterons de la dégustation de leur excellente bière pendant notre weekend end. Par contre, nous pourrons visiter l’usine de café avec une guide anglophone. L’usine fonctionne encore comme il y a un siècle, entièrement alimentée en énergie par une cascade canalisée et qui alimente une turbine. Celle-ci fait alors soit tourner directement les machines de l’usine par un système de courroies et poulies ou entraîne une génératrice qui fournit le village et le reste des équipements de l’usine en électricité. Vous découvrirez notre visite et le processus de fabrication du café dans le prochain article.
Après la visite et maintes dégustations de café, j’achète une bonne réserve de café moulu pour les prochains mois. Sur le chemin du retour, nous serons accompagnés tout du long par un beau chien noir qui sera un joyeux compagnon pour cette marche qui se termina sous la pluie. Sur le chemin, nous ramassons environ un kilogramme de grains de café pour essayer de faire notre propre production sur Korrigan, comme nous avions fait avec le cacao en Dominique et à Grenade.
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