Distance parcourue sur 24h: 131 NM Distance parcourue depuis le départ : 668 NM (17.1%)
Vitesse moyenne sur 24 h: 5.45 noeuds Vitesse moyenne depuis le départ : 5.57 noeuds Observations: Quelques oiseaux, une chambre à air à moitié gonflée.
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Comme tous les matins depuis le début de cette traversée, le vent remonte en fin de nuit, se renforce au lever du soleil et commence à mollir à la mi-journée. Ainsi, nous avons encore une matinée rapide, un début d’après-midi plus lent. Nous sommes toujours au vent travers, voire même au bon plein, depuis le matin. Comme la mer est assez plate, cela reste confortable, même si nous gitons un peu. Vers 16 heures, le vent baisse vraiment et je décide de mettre le spi (qui est en fait un gennaker, donc permet de serrer le vent). Une fois établi, notre vitesse grimpe à nouveau allègrement au-dessus de 6 nœuds mais la vigilance est de mise. En effet, cette puissante voile de petit temps est à elle seule plus grande que la totalité de la voilure « normale »de Korrigan. Elle fait une centaine de mètres carrés. Il faut donc veiller à ce que le bateau ne parte pas au lof (se couche pour aller se mettre nez au vent) dans les surventes. Je barre ou me tiens à pro ximité
de la barre en permanence. Moins d’une heure après, autre conséquence de cette bonne vitesse, la ligne de pêche part à toute vitesse. Le moulinet chauffe! J’ai juste le temps de le bloquer avant la fin du fil quand Daphné arrive pour m’aider. Pendant que nous luttons à ramener la bête, Phoebé surveille l’angle et la vitesse du vent, histoire de ne pas « partir au tas »pendant que nous remontons notre prise. Pour faciliter la remontée, je me tiens sur la jupe et, avec des gants, remonte le fil à la main, pendant que Daphné l’embobine sur le moulinet. Il s’agit encore d’un thon, plus massif que le précédent et rayé. Le vrai combat commence une fois qu’il est sorti de l’eau: Il est très large et j’ai du mal à le tenir et encore plus de difficultés à lui verser l’alcool létal dans les ouïes. À la première goutte, le résultat est opposé à celui escompté: Il se débat comme un fou en frappant la queue à une fréquence inouïe. Je n’aurai jamais imagin é
qu’il puisse avoir une telle force. Finalement je le calmerai à grand coup de manivelle de winch pendant que Daphné lui plante un poignard dans le cerveau. La jupe est pleine de sang, d’écailles. Daphné commence aussitôt à l’ouvrir pour le saigner et retirer les organes. Là, ça devient vraiment « gore »car le cœur bat encore quand elle le retire. Trêve de scène d’horreur, une fois l’animal dépecé, nous avons au moins 4 kg de filets. Nous ne manquerons pas de protétines dans les prochains jours.
La journée se termine tranquillement, toujours sous spi à vive allure, alors que le soleil n’en finit pas de descendre. Ça commence à paraître que nous allons vers l’Ouest. Grâce à la pleine lune, nous pouvons garder le spi la nuit car nous voyons quasiment comme en plein jour. Jusqu’à plus de minuit, nous garderons une vitesse élevée, entre 6 et 7 nœuds, avec seulement 8 à 10 nœuds de vent. Pendant ce temps, Phoebé me tient compagnie dans le cockpit, nous jouons au backgammon avant qu’elle ne s’endorme. Cette belle glisse sous spi s’arrête brutalement à 0h30 avec un gros claquement et le spi qui pend au bout de sa drisse, subitement allongée d’un bon mètre. Daphné sort aussitôt, alertée par le bruit. La poulie de drisse de spi, située en tête de mât vient de casser. Nous arrivons tant bien que mal à l’enrouler et à le ranger avant de repartir sous génois, à une vitesse moindre évidemment. Même si nous avons une deuxième drisse de spi, il faudra quand
même que je monte en tête de mât avant de pouvoir le renvoyer afin de vérifier le tout. Daphné prend la suite de la veille de 1 heures à 5h30. Le vent remonte un peu et nous faisons un honnête 5.5 nœuds au près, certainement déjà aidés par le courant d’Ouest des Galapagos dont nous approchons.
À part cela, journée classique à bord: Ukulele la nuit pour Daphné, guitare et flûte en après-midi pour les filles, etc. Éléa se construit une cabane avec ses draps et couvertures dans l’entrée de sa cabine. Elle y lit puis y dort en boule. Ça n’a pas l’air bien confortable…
Cette nuit est, a priori, notre dernière nuit dans l’hémisphère Nord avant un bon moment. En effet, nous sommes à moins de 50 miles nautiques de la ligne symbolique de l’équateur à l’heure où j’écris ces lignes. Pour le moment, le ciel est toujours bien bleu et le vent bien établi. Espérons que cela continue et que le pot au noir soit court ou, rêvons un peu, inexistant. [end]
Sent from Iridium Mail & Web.
Bientot l’equateur. Sans doute une premiere. Whohoho… C’est excitant! Et le pot au noir. Quelle experience.
Et j’espere que vous avez emporte la caisse de champagne pour feter cela dignement avec les filles (qui devraient y gouter aussi). Seuls au millieu de l’ocean sur ce beau bateau filant a tout allure. Good Job 🙂
Je vous embrasse depuis l’emisphere Nord.