Distance parcourue sur 24h: 135 NM Distance parcourue depuis le départ : 803 NM (20.6%)
Vitesse moyenne sur 24 h: 5.63 noeuds Vitesse moyenne depuis le départ : 5.58 noeuds
Observations: Une étrange ligne rouge sur l’eau marquée « 0 » 😉 et quelques poissons volants
Cette journée au cours de laquelle nous traverserons cette ligne imaginaire mais hautement symbolique qu’est l’équateur est, de loin, la plus régulière et relax depuis notre départ. Pourtant, nous nous attendions à rencontrer des conditions instables liées au pot au noir, cette zone chaotique située plus ou moins au niveau de l’équateur. Au contraire, aujourd’hui, le ciel est parfaitement clair, parfois clarsemé de quelques petits cumulus qui renforcent localement le vent orienté au Sud-Est. Nous ne crions pas victoire pour autant car cette zone est peut-être décalée un peu au Sud en ce moment. Pour le moment, nous tirons avantage de la route que j’ai fait et qui passe à proximité des Galapagos pour bénéficier des courants qui poussent vers l’Ouest.
Toute la journée, nous garderons plus ou moins la même allure et donc les mêmes réglages de voile. Nous sommes entre le près et le vent travers. Le bateau ne gîte presque pas dans ce vent léger et la mer est calme. C’est du grand confort. Pendant ce temps, l’école se passe bien le matin pour les 2 filles qui se mettent d’elles-même au travail le matin pendant que Daphné dort. Pour ma part, la matinée est bien occupée: Vaisselle, déjeuner, préparation de celui des filles, écriture du journal, navigation, ménage, dessalinisateur. Le temps passe à la vitesse de l’éclair! Les filles aussi trouvent que les journées passent vite. Heureusement, car nous sommes loin d’être arrivés.
L’après-midi, pendant que je fais une sieste, Daphné fabrique un nouveau bracelet en macramé ainsi qu’une petite boucle en Dyneema pour donner une seconde vie sur le pont à la poulie de spi dont la fixation s’est cassée en tête de mât. Lorsque je me réveille, c’est le moment de préparer les déguisements pour le passage de l’Équateur. Éléa se déguise en chat, Phoebé en sirène, Daphné en thon (!) et moi-même en Neptune. Il faudra par contre patienter quelques semaines avant de vous partager les photos de nos acoutrements. Les offrandes pour Neptune, une bière Panaméenne et un peu d’herbe des Grenadines sont préparées sur un plateau. Nous sommes fin prêts pour le décompte final qui se passe face à l’écran en écoutant Renaud. Éléa, d’ailleurs, ne comprend pas tout de suite pourquoi nous nous aglutinons tous autour de l’ordinateur. Nous lui expliquons que nous passerons dans l’hémisphère Sud lorsque les chiffres de la latitude atteindront 0° 00′ 000 0 ».
Une fois le 0 magique atteint, que j’immortalise par une copie d’écran, nous passons à la cérémonie au cours de laquelle nous remercions Neptune de sa clémence et lui offrons nos modestes offrandes (en général, les navigateurs lui offrent pluôt du champagne…). Nous enchaînons ensuite avec un apéro dans le cockpit, le premier depuis notre départ.
Pour notre première soirée dans l’hémisphère Sud, nous avons un magnifique coucher de soleil pendant lequel le ciel et la mer deviennent complètement roses. Nous nous régalons encore le soir avec des steaks de thon au sésame accompagnés d’un sauté de légumes. La lune se lève peu après la fin du souper, jaune et énorme sur l’horizon. Daphné part dormir, Éléa s’allonge dans le cockpit, les yeux dans les étoiles, les oreilles dans les écouteurs, alors que Phoebé et moi commençons nos parties quotidiennes de Backgammon. C’est en train de devenir une routine agréable de début de nuit. À 22 heures, tout le monde est couché, alors que le vent mollit. Nous avançons désormais autant grâce au vent qu’au courant. Pendant mon quart, jusqu’à 1 heure du matin, je continue à préparer un permis de conduire d’annexe pour jeunes conducteurs. Composé de 4 niveaux, chacun nécessitant l’acquisition de 7 compétences, je présente le tout sous forme d’un petit livre t que
je crée dans Word sur l’ordinateur. Nous ferons les cours et les épreuves en Polynésie. Cela permettra, je pense, d’apprendre des nouvelles choses aux filles en les responsabilisant, le tout de façon ludique. De plus, cela donnera l’occasion à Éléa de vraiment apprendre à conduire l’annexe. Avec une grande sœur qui se débrouille bien, elle a peu l’occasion de conduire.
Le vent est toujours faible au lever du soleil et ne nous permet pas de passer aussi près que nous le souhaiterions des Galapagos pour rester dans les courants porteurs et éviter des courants contraires situés plus au Sud. Je pense que je n’aurai pas le choix d’aller faire un tour en haut du mât aujourd’hui pour pouvoir renvoyer le spi et faire la route souhaitée à une vitesse convenable. [end]
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La petite ligne rouge ? Ça devait être la ligne de l’équateur . C’était très émouvant de vous lire et je suis très pressée de voir les photos . Est-ce Daphne a gardé la peau du thon massacré pour son déguisement?
XXX
La ligne rouge m’intrigue …!
Bon vent dans l’hesmisphere sud bises à tous les quatre