Distance parcourue sur 24h: 123 NM Distance parcourue depuis le départ : 926 NM (23.8%)
Vitesse moyenne sur 24 h: 5.13 noeuds Vitesse moyenne depuis le départ : 5.51 noeuds
Observations: Des barques de pécheurs…et leurs filets, des dauphins et des oiseaux curieux
Cette journée fut aussi mouvementée et occupée que les précédentes furent relax. L’action commence dès le matin lorsque, avant de préparer le déjeuner, je m’occupe de la navigation et entend un bruit de moteur. En sortant, je vois de suite une barque avec deux hommes foncer à vive allure droit sur nous. Ce sont deux pécheurs, a priori, qui viennent à côté de nous et commencent à me parler en Espagnol. Je ne comprends pas grand chose de ce qu’ils me racontent, mais il est clair que nous fonçons droit vers des filets et ils me demandent de me dérouter. Le temps de se comprendre et de faire la manœuvre, il est un peu tard et nous attrapons le filet, quelques dizaines de mètres avant la dernière bouée. On relève la dérive et le safran pour tenter de le libérer mais le cordage du filet est pris dans l’articulation du safran. Le pécheur n’hésite pas et coupe, sachant qu’il n’est qu’à quelques mètres de l’extrémité de son filet, toujours tenu à la dern ière
bouée. On remet en route tant bien que mal et on passe à la prochaine étape, le déjeuner, alors que Daphné repart se coucher. La pauvre s’est faite réveillée quelques heures seulement après être allée se coucher. Moins d’une heure plus tard, rebelote: Alors que je bois tranquillement mon café sur le pont avant avec Éléa, j’aperçois une autre barque de pêche non loin et j’essaye de trouver des bouées sur l’eau. Quand je les trouve, il est déjà trop tard: Le temps de border les voiles, loffer et remonter le safran, nous sommes à nouveau pris au piège. Cette fois-ci, les pécheurs ignorent superbement l’incident et continuent de s’occuper de leur filet, à quelques centaines de mètres. Nous essayons plusieurs manœuvres pour nous dégager: tout d’abord en virant de bord mais le bateau refuse, freiné dans son élan. Nous abattons donc en grand pour empanner et revenir sur nos pas. Comme je ne vois rien en arrière du bateau, à part des remous et des grosses
bulles, je mets mon masque et… pique une tête dans le Pacifique. Enfin, seulement la tête, allongé sur la jupe arrière. Je ne vois plus rien et le bateau semble reprendre de la vitesse. Ouf! Pendant ce temps, les propriétaires du filet nous snobent toujours. Nous reprenons notre route et peu après, les risques de filet de pêche sont écartés car nous entrons dans la zone protégée des Galapagos. Un peu plus tard dans la matinée, une autre barque vient à notre rencontre, cette fois-ci, c’est juste pour nous montrer les beaux requins qu’ils ont péché, tout comme les premiers que nous avions rencontrés.
Comme le vent doit faiblir, nous devons nous préparer à renvoyer le spi. Pour cela, je dois monter en haut du mât pour vérifier que la deuxième drisse de spi est bien fonctionnelle et éviter une deuxième casse. Même si la mer est calme, il y a un peu de houle et ça secoue vraiment quand on commence à prendre de l’altitude. Autant dire que je ne suis pas fier et je me cramponne de toutes mes forces au mât. J’arrête ma montée à 2 ou 3 mètres du sommet car je peux vérifier d’ici que la poulie est bien positionnée. Je redescends et nous pouvons renvoyer la grand-voile, affalée pour l’occasion. Le spi s’est enroulé n’importe comment lorsque la poulie a cassé il y a deux jours. Nous n’arrivons pas à le dérouler car il est complètement emmélé. En le descendant, nous manquons de le déchirer dans les barres de flèches. La seule solution qui nous reste est de le déméler sur le pont et l’envoyer « à l’ancienne », c’est à dire attaché avec des brins de laine
qui casseront lorsque nous tirerons sur l’écoute. Ça prend un peu de temps, mais nous arrivons à nos fins et pouvons à nouveau glisser à plus de 6 nœuds dans autant de vent, tirés par notre puissante voile orange.
L’après-midi, Daphné modifie le cordage qui sert à l’enroulage de la voile pendant que j’essaye, en vain, de faire la sieste. Des petits cris se font bientôt entendre: C’est un groupe de dauphins qui viennent jouer pendant un quart d’heure autour de l’étrave du bateau. Ils nous quittent rapidement, lassé par ce bateau trop lent pour eux. En effet, le vent ne cesse de baisser et notre vitesse avec. Cependant, les performances de cette voile restent époustouflantes car au vent travers, notre bateau surchargé de victuailles avance tout de même presque à la vitesse du vent: 5 nœuds dans 6 nœuds de vent. Pas mal, surtout que cela permet d’économiser notre vieux moteur (et nos jeunes oreilles). Pendant le souper (des pâtes au thon, tomate et olives), le vent remonte et nous retrouvons des vitesses supérieures à 6 nœuds. On rêve alors à une nuit rapide et tranquille. Malheureusement, cet espoir sera de courte durée car le vent retombe pendant que Phoebé et moi n ous
affrontons au Backgammon, sous un ciel étoilé. La lune ne se lèvera que plus tard, alors que vers minuit, le vent, lui, se couche pour de bon. Je démarre le moteur, enroule le spi et vais me coucher, laissant Daphné reprendre les rennes. Elles les tiendra pour le reste de la nuit en faisant quelques siestes. [end]
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