Distance parcourue sur 24h: 112 NM Distance parcourue depuis le départ : 1038 NM (26.6 %)
Vitesse moyenne sur 24 h: 4.67 nœuds Vitesse moyenne depuis le départ : 5.41 nœuds Observations: du bleu, puis du gris.
Après cette nuit au moteur, la journée qui vient ne s’annonce guère mieux. Le vent ne daigne pas se lever en même temps que le jour, tel que c’est le cas habituellement. Le ciel est complètement bleu et il fait, dès le lever du soleil, une chaleur accablante. Au moins, le soleil sèche rapidement l’humidité de la nuit car le bateau est trempé à l’extérieur, collant à l’intérieur avec cette humidité extrême.
Après le déjeuner avec les filles, comme j’aperçois une risée sur l’eau et veux donner un répit au moteur (et à nos oreilles), je déroule le spi et part au vent travers, pour générer du vent vitesse. Cela nous emmène droit vers le Sud. Dans ces conditions de vent très faible, le pilote automatique n’est pas efficace. En effet, il faut sans cesse faire faire des zigzags au bateau pour le faire accélérer: On monte vers le vent pour générer plus de vent apparent dont on tire profit pour abattre et accélérer. Répéter l’opération jusqu’à ce que la concentration du barreur fasse défaut….ou que le vent retombe. Sous ce soleil équatorial, je dois m’emmitoufler de la tête au pied dans des pagnes et Tee-shirt à manches longues pour rester à la barre. 3 heures plus tard, nous devons redémarrer le moteur pour soutenir notre marche car le vent est retombé. Il faut dire qu’il n’a jamais dépassé les 5 nœuds, principalement à cause de petits cumulus
qui faisaient un peu de vent localement.
Après avoir téléchargé et analysé un nouveau fichier météo, je dois me rendre à l’évidence que nous sommes un peu coincé : En effet, si nous restons à la même latitude, nous sommes condamnés à la pétole et donc au moteur pour les 72 prochaines heures au moins. Si nous allons vers le sud, nous rentrons dans une zone qui est une extension du pot au noir où le vent est aussi absent…sauf sous les gros grains orageux. Je tiens cette information du livre « Routes de grande croisière » de Jimmy Cornell, information confirmée par nos amis Victor et Julie sur Happy Squid (www.nantesaleau.com) qui nous précèdent et nous communiquent régulièrement par Iridium les conditions qu’ils ont rencontrées sur leur route. Je décide de continuer vers le sud, quitte à devoir endurer 48 heures difficiles pour passer cette zone instable. Au moins, derrière ce rideau de nuages gris et bas se trouvent les alizés, c’est-à-dire l’autoroute vers les Marquises.
Pendant ce temps-là, nous avons une journée d’école difficile, pleine de mauvaise volonté et entrecoupée de pleurs. Ça s’éternise jusqu’en après-midi. Quelle journée charmante !
Plus nous descendons vers le Sud, plus le ciel se voile et la houle augmente. Vers 17h, nous rangeons le spi car il ne sert plus à rien et je souhaite préparer le bateau pour la nuit en prévision d’éventuels grains. On range, on amarre ce qui doit l’être et on continue… au moteur. Pendant l’apéritif, je donne un petit cours de nœuds aux filles avant notre délicieux souper : Tarte à la tomate et au thon préparée par Daphné, suivie d’un pain au citron et au pavot, préparé par Phoebé, notre pâtissière officielle.
Hier, nous avons changé d’heure pour rester plus en phase avec le soleil. Nous sommes désormais à l’heure des Galapagos (UTC-6). Nous décalerons ainsi 3 autres fois nos montres avant d’arriver aux Marquises.
Comme la veille, le vent nous donne un faux espoir en fin de journée. Pendant deux heures, nous avançons au près avec le génois. Deux petites heures de répit de moteur, après lesquelles, il faut remettre en boucle la symphonie Yanmar. Nous gardons cependant le génois qui aide un petit peu et permet de gagner un demi-nœud. Pendant la nuit, vu l’absence de vent, j’essaye brièvement d’aller plein Sud, histoire de raccourcir au maximum la route avant de toucher les alizés. Cette tentative fut très brève car nous nous retrouvons alors directement face au courant de Humboldt qui fait chuter notre vitesse sous la barre des 3 nœuds. Nous devrons donc continuer vers le Sud-Ouest et traverser cette zone en diagonale.
Ce matin, pendant que j’écris ces lignes, nous sommes toujours dans le même scénario et espérons toucher les alizés dans les 36 prochaines heures. Peut-être y trouverons nous aussi des œufs de Pâques en récompense ? [end]
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Plein d’œuf virtuels à vous partager ! Les filles n’étant pas à La Buse c’est mononc Michel qui devra trouver son oeuf !
Le sirop touche à sa fin, le processus de transformation est aussi long que votre manque de vent mais nous vaincrons !!
Biiiiises !