Eastern Lemmon Cays (du 17 au 20 Janvier 2017)
Fidèles à nos habitudes, nous partons le matin, aussitôt le déjeuner avalé et le bateau rangé. Nos amis de So What nous suivrons un peu plus tard dans la matinée. Nous avons 17 miles à parcourir au travers ou bon plein dans une bonne brise de 15-18 nœuds. Dans ces conditions, ce fut une navigation agréable et rapide, surtout que la houle s’est beaucoup estompée ces derniers jours. Par contre, aucun poisson ne mordra à l’hameçon. Les Eastern Lemmon Cays sont un dédale de récifs, bancs de sable et autres hautfonds qu’il faut contourner par le Sud dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour aller se placer derrière la large barrière de corail qui protège de la houle du large. Rien de compliqué avec les cartes dont nous disposons mais il faut être vigilant. Nous continuons à la voile tant que nous pouvons. Ça va vite et il faut être attentif car les bancs de sables émergent de chaque côté à seulement quelques dizaines de mètres. Il faut ensuite remonter face au vent au moteur avant de rejoindre le mouillage où Naoha nous attend. Par endroit, nous passons entre 2 bancs de sable très rapprochés, certains formants de belles piscines d’eau turquoise où s’ancrent des bateaux-taxis qui y amènent des touristes à la journée. Lorsque nous mouillons l’ancre, nos amis de Naoha sont sur l’eau en kite. Le vent baissant à la mi-journée, nous n’irons sur l’eau qu’en fin de journée dans un vent tout juste assez fort. Par contre, nous nous faisons jeter de la plage par les Kunas qui vivent sur Yansaladup, la petite île à côté de laquelle nous sommes mouillés. Renseignement pris auprès de nos amis, eux aussi ce sont fait évincés et il semblerait que ce soit la pratique du kite au complet, même en partant du bateau qui soit prohibée par les chefs Kuna. Comme nous sommes assez proches de Porvenir, la grande île collée au continent où se tient l’état-major Kuna, ils viennent faire appliquer leurs règles. Évidemment, comme avec tout organe de pouvoir, cette interdiction est contournée par les bateaux de kite-charters qui payent les chefs Kuna pour que leurs clients puissent kiter. Le pouvoir et ses biais sont les mêmes dans toute société humaine. Rien d’étonnant finalement! Les habitués nous indiquent qu’ils contournent ce règlement en allant sur l’eau tôt le matin ou le soir. N’étant pas du matin et fidèle à l’apéro le soir, ce n’est pas un endroit pour moi…En fait, le vent décidera de ne pas se lever dès le lendemain matin et nous ne ressortirons pas les kites ici. Avec Greg de So What, nous en profiterons pour nous attaquer aux soucis techniques que nous avons à bord: Je vais l’aider à identifier des problèmes de pilote automatique et électriques alors qu’il me prête une carte électronique de frigo identique à la mienne. Après quelques tâtonnements, je finirai par refaire fonctionner notre frigo avec la pièce de So What. Comme il en a 2, il me laisse cette carte électronique et nous pouvons goûter à nouveau aux plaisirs des boissons fraîches. Quel soulagement! Pendant ce temps-là, les enfants en profitent pour jouer ensemble, comme d’habitude, soit à la plage, soit sur le bateau avec les Legos. Même si l’endroit est agréable, nous ne trouvons pas de bel endroit pour le snorkeling et ne sommes pas très à l’aise avec les interdits, nous partons donc sans grand regret vers Cayo Hollandeses où nous devons rejoindre Maïa qui sont arrivés de Bonaire le 19 dans la journée.
Les Photos
Cayo Hollandeses (du 20 au 25 Janvier 2017)
Nous partons le 20 au matin pour Cayo Hollandeses. Comme nous revenons sur nos pas vers l’Est, cette fois-ci, nous devrons tirer des bords dans un vent faible. Certes, cette navigation prendra plus de temps que prévu, mais c’est confortable et tout le monde en profite pour poncer, polir ou faire du macramé pour préparer quelques cadeaux pour la famille que Catherine rapportera au Canada après sa visite au Costa Rica. Vers 13 heures, le vent tombe encore un peu plus, nous parlons avec Maïa à la VHF. Les filles n’en peuvent plus! L’excitation est à son comble. On abrège les souffrances au moteur et en profitons par le fait pour faire un peu d’eau avec le dessalinisateur. C’est une bonne opportunité car nous devons désormais faire tourner le moteur à bien plus haut régime pour obtenir une eau de qualité correcte. Au mouillage, c’est assourdissant. Nous mouillons à côté de Maïa, derrière la belle île de Banedup et nous partons tous immédiatement rejoindre nos amis à la nage. Les filles disparaissent tout de suite avec Émilie et peu après, elles rentrent toutes les 3 à la nage vers Korrigan pour jouer aux Legos. Depuis le temps qu’elles en planifient ce moment! Nous passerons le reste de la journée ensemble à savourer nos retrouvailles.
Le lendemain matin, nous laissons les 3 filles ensemble sur Korrigan à jouer aux Legos, Émilie ayant dormi à bord avec ses amies. Avec Daphné, nous partons pour une grande randonnée palmée. Nous nous rendons tout d’abord jusque sur l’île de Banedup que nous traversons à pied. L’île est, étonnamment, couverte d’une cocoteraie. Très bien entretenue par une famille Kuna qui vit sur l’île voisine de Tiadup, elle est parcourue de petits sentiers le long duquel on trouve de gros bouquets de repousses de cocos. Une vraie nurserie de cocotiers. Nous rechaussons nos palmes de l’autre côté, dans ce grand lagon surnommé « The Swimming pool » où sont ancrés de nombreux bateaux. Nous nageons jusqu’á la barrière de corail et croisons plusieurs belles et grosses raies aigles, ainsi que des raies pastenagues, plus communes. Dans les 2 cas, elles sont de bonne envergure. En s’approchant du récif, nous voyons de nombreux barracudas ainsi que quelques balistes océaniques. Il semble y avoir une belle diversité de poissons ici. À notre grande surprise, dans un peu plus d’un mètre d’eau, sous une grosse tête de corail, nous voyons une grosse langouste complètement à découvert. Nous regrettons de rien avoir avec nous pour la ramener. Il aurait suffi de se pencher pour l’attraper! Sur le chemin du retour, en longeant le récif, nous en voyons d’autres. Nous décidons donc de revenir en fin de journée pour essayer d’en chasser. Michal se joint à nous et nous arriverons à en pécher deux, dont une que nous échapperons par maladresse. Je suis très fier d’avoir réussi à les capturer au lasso. C’est un bon début….et surtout un très bon souper.
Le lendemain, nous reprenons nos bonnes habitudes de vie avec Maïa: Les filles jouent ensemble à la plage toute l’après-midi, alors que Laurent et moi reprenons nos parties de Backgammon pendant que Daphné et Michal vont faire du yoga sur l’île, à l’ombre des cocotiers. Cela semble parfait, mais elles se feront dévorer par les yins-yins. Difficile la relaxation finale pendant que l’on se fait assaillir de toute part par ces minuscules insectes. Les filles joueront toute l’après-midi dans l’eau: La plage est superbe avec de l’eau cristalline, profonde de moins d’un mètre sur une très grande étendue. Malheureusement, je n’ai pas de photos d’ici car je les ai mystérieusement égarées.
Le 23 au matin, Maïa quitte le mouillage dans un calme plat total: Ils doivent aller à Porvenir faire quelques courses et organiser l’arrivée d’Amit et Arthur, leurs amis kiteurs avec qui nous étions aux Grenadines.
Nous quittons aussi le mouillage pour en essayer un autre, toujours dans les Hollandes Cays. Nous avons passé une mauvaise nuit à cause de l’absence de vent: Les yins-yins se sont rendus jusqu’au bateau et nous ont dévorés: Nous devions être emmitouflés jusqu’au cou sous les couettes malgré la chaleur étouffante pour échapper à leurs morsures. Nous voulons profiter de ce calme plat pour rentrer dans le grand lagon « Los Bajos » situé au centre de Cayo Hollandeses. C’est une immense étendue d’eau où la profondeur varie entre 0 et 4 mètres de profondeur. On l’atteint par une toute petite passe où il n’y a pas plus que 2 mètres d’eau et nous zigzaguons ensuite entre les massifs de coraux pour nous rendre sur une belle étendue de sable où notre ancre accrochera sans peine. Comme nous avons une bonne lumière, ce genre de navigation se fait sans trop de problèmes. L’endroit est magnifique et quelque chose me dit que les langoustes doivent être nombreuses ici, en particulier à proximité de l’entrée du lagon où le courant est plus important et les coraux peu profonds. Avec Daphné, nous nous rendons donc en annexe vers la barrière exposée au large, alors que les filles préfèrent rester jouer sur le bateau et se baigner à l’arrière. Nous ferons une très belle promenade en snorkeling, croisant de nombreuses raies, aigles et pastenagues. Certaines nous suivent même à distance, restant au-dessus du sable alors que nous longeons le récif. Il y a beaucoup de vie sur ce récif et le corail semble en bonne santé, en particulier le corail de feu qui semble proliférer. Nous verrons à nouveau de nombreuses balistes océaniques d’une belle taille et même un beau requin nourrice d’environ 1.5 mètres. Seules les langoustes se font attendre….jusqu’à ce que nous revenions proches de notre point de départ et commencions à en repérer plusieurs sur le dessus du massif corallien, par moins de 3 mètres de fond. Idéal pour les débutants que nous sommes. Avec le soleil qui décline, l’heure semble propice et nous commençons la chasse. Arriver à attraper ces bestioles par la queue avec le lasso alors qu’elles sont dans leur trou, plus ou moins profondément requiert une grande adresse. En particulier, il ne faut pas toucher leurs antennes avec le lasso en le passant derrière elle, sinon, elle s’effraie aussitôt et va se terrer au plus profond de sa grotte. Nous faisons encore l’erreur de relâcher notre première prise, la jugeant trop petite alors qu’elle était quand même de taille correcte. Il faut dire que lorsqu’on a la bestiole dans la main, elle semble toujours plus petite que dans son trou. L’honneur sera sauf car j’arrive à en attraper une seconde, de taille moyenne. Nous rentrons fatigués et bien refroidis, mais fiers de nous. La malheureuse sera ébouillantée et mangée avec une bonne purée de fruit à pain.
Le 24 Janvier, nous nous réveillons dans un calme tel que nous avons rarement vu depuis que nous vivons sur le bateau. Le lagon et l’océan ne font qu’un, aucune ride sur l’eau, nous sommes sur un lac. L’ombre du bateau se découpe sur les 4 mètres d’eau parfaitement transparente sur laquelle nous semblons léviter. Avec toutes les étoiles de mer sur le sable en dessous de Korrigan, Éléa remarque poétiquement que nous flottons sur un ciel étoilé. Il n’y a pas un bruit, pas un bruissement d’air. Étonnant sur un bateau! Pendant la matinée, nous avons la visite de Martin et Karline que nous avions rencontrés à Green Island. Ils sont ancrés pas très loin et viennent avec leur petit chat Juana. Les filles exultent et jouent un bon moment avec le petit minou qui trouve des tonnes de cachettes intéressantes sur le bateau. De plus, le hasard veut que ce petit chat soit des mêmes couleurs que Caramelle, notre gros minou qui coule désormais des jours heureux de retraité sous le soleil de Montpellier, en Méditerranée. Avec Martin, nous retournons vers l’endroit où hier nous avons capturé nos langoustes. Il y a 2 pirogues Kunas avec des plongeurs qui cherchent des langoustes. Bonne nouvelle, cela confirme que c’est un bon spot. Par contre, comme la capture de langoustes est en principe interdite aux étrangers, nous ne pouvons y aller maintenant. On en profite cependant pour snorkeler un peu dans l’eau cristalline que toujours aucun souffle de vent ne perturbe. Je ferai ensuite une petite excursion palmée vers le fond du lagon où je découvre de beaux petits récifs dans moins de 2 mètres d’eau qui sont de véritables nurseries de langoustes et de petits poissons. Sous chaque anfractuosité de corail, je trouve 2 ou 3 bébés langoustes, que je ne touche pas, évidemment. Au retour, par contre, je trouve un beau lambi. Cela sera l’occasion d’apprendre à les ouvrir. En après-midi, alors que les filles alternent entre Lego et baignade, nous repartons nager avec Daphné. Elle trouve un autre lambi. Nous avons déjà la moitié de notre souper! Nous retournons ensuite à notre spot à langoustes et, notre œil s’aiguisant, nous en découvrons plein. Par inexpérience, maladresse, etc… nous en raterons plusieurs, dont une grosse que je ne peux finir de capturer car je n’ai qu’un seul gant. Rageant! Par contre, nous arriverons à en attraper 3 moyennes et une petite. Nous ferons griller tout cela au barbecue ce soir. À notre retour, nous avons l’agréable surprise de voir arriver notre ami Charles-Henri, que nous avions laissé en piteux état à Santa Marta… Il est en pleine forme et est venu nous rejoindre grâce aux instructions données par Phoebé à la VHF. Bravo! Nous allons donc prendre l’apéro sur son beau catamaran. Nous rentrons à notre bord un peu tard et je prépare un barbecue pour griller notre butin de la journée. Nous nous régalons de notre pèche. Depuis que je les pèche, les petites filles aiment les langoustes. C’est encourageant!
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