Distance parcourue sur 24h: 110 NM Distance parcourue depuis le départ : 4003 NM (102.7%)
Vitesse moyenne sur 24 h: 4.58 nœuds Vitesse moyenne depuis le départ : 5.21 nœuds Reste à parcourir théorique : 168 NM
Observations: Un Ketch Swan 65.
Ce matin, comme d’habitude, peu avant le lever du soleil, je fais mon exercice matinal, un empannage car notre allure actuelle, tribord amure et voiles en ciseaux nous fait aller plein Ouest. Toujours avec les voiles en ciseaux sur l’autre amure, nous voilà sur la route directe vers Fatu Hiva. La vitesse approxime les 5 nœuds, la journée s’annonce belle! Elle le sera à bien des égards si on oublie le vent: En effet, après un bon début, celui-ci s’essouffle rapidement dans la matinée et notre vitesse ne fait que décroître. C’est assez déprimant car cela faisait plusieurs jours que nous attendions cette journée, supposée être celle du retour des alizés. Certes, ils sont là mais soufflent à un maximum de 10 nœuds. Quitte à me répéter, c’est insuffisant pour notre bateau. Quand je regarde notre vitesse, notre trajectoire sur l’ordinateur et les efforts déployés pour arriver à cette piètre performance, une image de mon enfance me vient à
l’esprit: Les courses d’escargots que mon père nous avaient organisées pour ma sœur et moi lorsque nous étions tout petits. Le principe est très simple: Il suffit d’un escargot par personne, autant de pétales de géraniums de couleurs différentes pour identifier les bolides et un seau d’eau. On aligne les gastéropodes sur la ligne de départ et on verse le seau d’eau sur le ciment de la cour et c’est parti. Les bestioles, qui ignorent complètement ce que l’on attend d’elles, vont rarement en ligne droite et leur coach doit fréquemment les réaligner sous l’œil sévère de l’arbitre qui vérifie qu’on n’en profite pas pour gagner un peu de terrain. De toute façon, comme nous sur notre logiciel de navigation, ils laissent une trace… La comparaison ne s’arrête pas là. Certes, nous savons, a priori, où nous allons mais notre vitesse semble du même ordre de grandeur et notre trajectoire a l’air, avec du recul et sans fichiers météo p our la
justifier, aussi erratique que celle d’un escargot errant dans l’immensité d’une cour de ferme. Notre escargot essaye cependant de tromper les juges en abhorrant tantôt une voile blanche, tantôt une orange.
À notre vitesse, il n’est pas étonnant de nous voir rattrapés, encore, par un autre bateau. Cette fois-ci, ce n’est pas un catamaran, mais un grand ketch. En parlant avec l’équipage à son bord, il s’agit d’un Swan de 65 pieds. Pour les non-voileux, les Swan sont de magnifiques bateaux de très haut de gamme aux lignes classiques et intemporelles. Pendant que je fais la sieste, Daphné le suit visuellement et avec le radar. À mon réveil, Emma, l’amie Anglaise du capitaine Allemand nous appelle à la VHF. Il semblerait qu’elle soit aussi bavarde que moi car nous resterons une heure et demie à papoter! On parle de voile, des Galapagos, de pêche, mais aussi de connaissances communes et de politique. Tout y passe, Donald Trump, le Brexit, Marine Le Pen, etc… Malheureusement, il y a peu de chances que nous les rencontrions aux Marquises car ils traverseront rapidement la Polynésie Française pour rattraper le rallye « World ARC » auquel ils participent e t
qu’ils ont dû laisser partir devant pour cause de problèmes techniques.
En fin d’après-midi, nous aurons à nouveau une touche sur la canne à pêche, mais nous ne remontrons rien. Si j’en crois notre expérience et celle des autres bateaux qui suivent la même route que nous, il y a beaucoup de poisson dans l’Est du Pacifique mais plus grand-chose ici. Quand on voit à quelle distance de toute civilisation nous sommes, cela donne un bien triste bilan de l’état de nos Océans…
En soirée, un grain nous passe juste à côté, nous donnant un peu plus de vent pendant une demi-heure et nous laissant, penauds, dans son sillage, à chercher le vent pendant une heure et demie. Le reste de la nuit sera lent mais agréable. La lune, bientôt pleine, nous éclaire toute la nuit et nous rappelle que nous sommes en mer depuis plus de 28 jours. Cette nuit, Phoebé qui se réveille d’un mauvais rêve ira rejoindre Daphné dans le cockpit qui pratique son ukulélé.
Le soleil se lèvera avec le même vent anémique, encore bien en deçà des prévisions. Est-ce que la nuit prochaine sera la dernière ou l’avant-dernière en mer? [end]
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Je reconnais bien là, la mauvaise foi du pécheur..un coup c’est la faute du moulinet de Patrick qui est trop vieux ( le moulinet) et maintenant c’est qu’il n’y a plus de poissons dans la mer…ce sont les memes arguments que j’entends ici des pêcheurs Marseillais …
Bon vent à tout l’equipage ,
Eh, 168 nm, C’est rien… Si tu commençais par donner ce chiffre de la distance restante, je suis sûr que le moral de l’équipage verrait les choses sous un autre angle et disserterait sur la fable de La Fontaine du lièvre et de la tortue plutôt que de cette course d’escargots…
Pfft, anxiogène cette finale! Allez, une bourrasque de 20 heures que vous en finissiez!