Distance parcourue sur 24h: 60 NM Distance parcourue depuis le départ : 4182 NM (107.3%)
Vitesse moyenne sur 24 h: 5.5 nœuds Vitesse moyenne depuis le départ : 5.22 nœuds Reste à parcourir théorique : 0 NM
Observations: La côte au vent et la magnifique côte Sud de Fatu Hiva
Le bon alizé qui a suivi les grains de la nuit ne faiblit pas au lever du soleil et continue de nous propulser entre 5.5 et 6 nœuds au vent arrière. Pour cette dernière nuit, Daphné a fait un grand quart et le soleil est déjà bien levé quand j’émerge. Si on ne veut pas faire de la distance en trop, ce dont nous n’avons vraiment pas besoin, il est temps de tourner! Pour la dernière fois, je répète mon rituel matinal de l’empannage. En partant tribord amure, au grand largue, nous allons directement sur Fatu Hiva, à 6 nœuds environ. À cette vitesse-là, les 36 miles restants seront vite avalés. Cependant, ce matin, avec les filles, nous n’avons pas vraiment l’impression d’arriver aujourd’hui. Rien de concret ne nous le prouve, hormis le fait que nous pouvons voir notre bateau et Fatu Hiva sur le même écran sur l’ordinateur! Pendant que nous faisons l’école, j’aperçois l’île pour la première fois à 9h30. Nous sommes alors à 27 miles de
notre point d’approche, situé à la pointe Sud-Est de l’île. Cette ombre à peine visible derrière les nuages devient rapidement de plus en plus nette et l’arrivée de plus en plus réelle. Pour moi tout au moins, le plaisir est grand de terminer avec de belles conditions, celles que nous nous attendions à avoir pendant la majeure partie du trajet.
Nous nous y préparons pendant la matinée: Douche, rangement sur le pont, etc. Tout le monde à bord devient fébrile, surtout Éléa qui est surexcitée et n’a absolument aucune concentration pour l’école!
Lorsque nous finissons notre lunch, nous sommes presque au pied des imposantes murailles de roches de Fatu Hiva. Comme nous commençons à être un peu dans l’ombre de l’île, le vent baisse, notre vitesse aussi et nous aurons presque deux heures pour admirer le paysage au pied duquel nous passons. Les sommets sont complètement immergés dans les nuages d’où dévalent des pentes vertigineuses recouvertes de toutes les nuances de vert. 2 belles chutes d’eau, de plusieurs centaines de mètres tombent dans la mer le long d’immenses falaises. C’est la vision parfaite des îles paradisiaques du Pacifique. Quel accueil !
Après moins d’une heure de moteur pour finir de contourner l’île, nous arrivons vers le mouillage d’Omoa. Pendant ce temps, je m’affaire à démonter notre bout-dehors de spi et son installation pour le consolider afin de pouvoir mettre l’ancre. Omoa semble être un minuscule village dont nous ne voyons que le clocher de l’église, niché dans une petite vallée, au pied d’immenses montagnes. Il n’y a là que 3 bateaux, dont le petit voilier de nos amis Victor et Julie et un immense catamaran de 65 pieds. Il n’y a pas beaucoup de place et la houle rentre dans la baie, longée des 2 côtés par des falaises peu accueillantes pour un bateau. Après un petit stress avec la chaîne de l’ancre qui se coince solidement dans le guindeau, nous mouillons finalement à proximité des 3 autres bateaux. Ça y est, cette fois, nous sommes arrivés pour de bon! Bientôt, nos amis viennent nous accueillir avec un gros pamplemousse de bienvenue… et reviennent peu aprs avec
un énorme sac (15 ou 20 kg) de pamplemousses qu’ils viennent de se faire donner. On va pouvoir faire le plein de vitamines!
Je laisse maintenant la place à chacun pour partager ses impressions sur cette longue transhumance océanique:
Daphné
Les longues traversées ne sont toujours pas « ma tasse de thé », essentiellement à cause de la fatigue engendrée par les nuits entrecoupées. Pourtant, j’ai trouvé cette traversée beaucoup moins pénible que celle de l’Atlantique même si elle était plus que 2 fois plus longue et que nous n’étions que 2 à se partager les quarts. La mer étant pas mal moins grosse, j’ai réussi à mieux dormir et j’ai beaucoup moins souffert du mal de mer pendant la préparation des repas. Sur une telle durée, le manque de produits frais est aussi un aspect que je trouve pesant.
Sinon, les nuits étoilées sont fantastiques et à passer une bonne partie de la nuit éveillée, on peut suivre la course des étoiles à travers le ciel. Les visites de dauphins sont aussi des moments magiques dont on ne se lasse pas.
Je comparerai volontiers ces longues traversées avec une grossesse et accouchement. Quelques soient les petits et grands maux que l’on subit, tout est très vite oublié par l’excitation de découvrir notre destination. Et on prêt à recommencer juste pour ça.
Olivier
Tout comme Daphné, j’ai apprécié le confort de cette navigation, plus agréable que celle de l’Atlantique, mais certes moins venteuse et moins rapide. Si la durée peut faire peur, je n’ai pas trouvé le temps long : Les journées étaient bien rythmées par les tâches et occupations quotidiennes, les siestes, etc. Les excellents repas que Daphné nous a préparé ont aussi beaucoup à notre qualité de vie en mer. Malgré la fatigue engendrée par le fait de n’être que deux en quart, j’ai trouvé que la vie à bord était plus simple en n’étant que 4.
Ce sont définitivement les périodes de calme qui ont été trop nombreuses que j’ai trouvé pénibles. En effet, cela m’obligeait à passer beaucoup de temps et d’énergie à faire avancer le bateau pour un résultat souvent frustrant mais qui m’a aussi permis de beaucoup apprendre. Par contre, j’ai beaucoup aimé les nuits étoilées et douces, les grandes glissades sur la houle, les couchers de soleil sous spi, les petits déjeuners au lever du soleil avec Éléa, les rencontres avec les dauphins, bref, tous ces beaux moments qui font que j’aime être en mer. Cependant, il ne faut pas nier le fait que le rythme sur le corps humain imposé par une longue navigation à deux est parfois difficile à encaisser. Certains jours, il me fallait une grosse dose de volonté pour mettre l’énergie nécessaire pour continuer à organiser la vie à bord et à faire fonctionner correctement le bateau. Ces expériences de vie particulières que sont les traversées font pa rtie du
voyage, rendent fier comme celui qui finit un marathon et ne rendent les escales que plus belles.
Éléa
Pendant la navigation, j’ai beaucoup joué aux Lego Friends. J’ai lu au moins 6 livres de 1cm d’épaisseur. Presque chaque fois qu’on a mangé des tortellinis, on a vu un bateau. La traversée a durée a peu près 33 jours et demi. Après avoir passé les Galápagos, il y avait maximum 3 nœuds de vent. L’avant dernier repas de la transpacifique était: du thon mi- cuit assaisonné par des graines de sésame et de l’huile de sésame, du gratin de pomme de terre et des frites d’igname (sous spi).
Phoebé
J’ai trouvé que cette navigation était longue mais les journées bien remplies. Éléa et moi avons beaucoup joué aux Legos. J’ai aussi beaucoup lu, 13 livres d’au moins 80 pages !
Pour la nourriture, nous avons bien ménagé nos produits fais, comme les pommes de terre, ont duré jusqu’au dernier jour. J’ai aussi remarqué que nous voyions d’autres bateaux à chaque fois que nous mangions des tortellinis. Enfin, nous avons bien mangé.
Je ne sais pas si cela a rapport avec la traversée mais j’ai saigné du nez 15 fois, presque tous les 2 jours. Après ces 33 jours et demi, nous étions contents d’arriver au mouillage et de nous rassasier en vitamines avec les immenses pamplemousses des Marquises. [end]
Sent from Iridium Mail & Web.
C’est vraiment beau votre exploit collectif..Bravo a ce superbe equipage /bateau …
Bon sejour au Marquises et dites nous pourquoi ces iles s’appellent les Marquises , question que je pose aux filles …
Bises à tous .
Bravo à tous les 4…Nous avons suivi tous les jours avec enthousiasme et avec envie, votre traversée.
Bon anniversaire, Daphné!…Je vous embrasse.
Ternois family
(papy et mamy de Quentin-Barcarès,les filles se souviendront)
Nous avons apprécié ce compte -rendu quotidien qui nous a invités au voyage!
Bravo à vous 4!Super escale!!!!Profitez en bien!!!!!!et reposez vous,c’est bien mérité.
Bises et Bon vent!!!!!!!!!!!!!!qui s’est fait attendre !!
Nous avons suivi avec admiration votre fabuleuse traversée.
Bravo à vous deux et aux petites filles.
La récompense est à la hauteur de vos efforts !!!