Isla Pedro Gonzales (du 26 au 29 Mars 2017)
Nous quittons, sans regrets, notre mouillage de Panama City tôt le matin pour rejoindre la première des îles des Perlas que nous souhaitons visiter, Isla Pedro Gonzales (j’adore le nom!). En effet, c’est celle où nos amis de Maïa veulent brièvement s’arrêter avant de partir pour les Galápagos. Nous prendrons ensuite le temps de visiter les autres îles lorsque nous serons tous seuls. Pour le moment, et surtout pour les enfants, l’objectif est de maximiser le temps avec leurs amis de Maïa et So What. Pendant cette navigation de presque 9 heures, principalement au moteur faute de vent, nous attraperons une belle dorade coryphène. Nous sommes bien contents de notre premier poisson du Pacifique. De leur côté, Maïa attrapent 2 petits requins qu’ils relâchent. Les squale ne semblent pas manquer dans les environs, tout comme les raies car ici et là, sur les eaux calmes du Golfe du Panama, nous voyons des ailerons se promener.
Dès que nous mouillons l’ancre, les 3 bateaux arrivant quasiment en même temps, les enfants se ruent à l’eau avec planches de surf et body boards pour jouer ensemble. L’eau froide et brune ne les arrête pas. Par contre, quelques ailerons rôdant dans les environs calmeront quelque peu leurs ardeurs. A posteriori, nous réaliserons qu’il s’agit d’ailes de raies. Pour les adultes, la priorité est le nettoyage des coques des bateaux : Pour nous, tout simplement car elle est dégoûtante et les passagers clandestins qui y sont accrochés nous freinent. Pour nous amis, la propreté impeccable de la coque est une condition essentielle pour pouvoir visiter les Galápagos. Après une bonne heure dans l’eau, nous sommes tous gelés. À notre grand étonnement, celle-ci est quand même à 25 degrés! Est-ce la température extérieure suffocante qui nous rend frileux? L’eau n’est vraiment pas très claire et n’étant pas pressé comme mes comparses, je remets donc à plus tard cette activité fastidieuse. En outre, comme les marées sont ici assez importantes (environ 6 mètres), j’ai toujours la possibilité de trouver une plage où échouer le bateau pour finir le travail… sans se geler, ni faire d’apnée.
Nous resterons à ce mouillage jusqu’au surlendemain pour se donner le temps d’aller faire un tour à terre. Ici, la population est exclusivement noire. C’est étonnant, d’autant plus que la population des autres îles de l’archipel est Latino, comme sur le continent. Nous y retrouvons Rafael, qui était venu nous rendre visite avec sa barque. Il est très gentil, nous promène un peu dans le village, très pauvre et qui ne présente rien de spécial. Il nous donnera aussi des fruits et des herbes aromatiques. Le lendemain, lorsque nos amis quittent pour les Galápagos à la mi-journée, nous partons aussi, histoire de trouver un mouillage un peu plus agréable. Nous avons décidé de ne pas aller aux Galápagos, bien que ces îles aient été parmi les étapes phares de notre voyage lorsque nous le planifions. En effet, les démarches administratives pour les voiliers sont chères et complexes (environ 2000$) et le bateau doit présenter une coque impeccable dont l’état est vérifié par un plongeur. Vu l’état actuel de notre coque, les coûts de la sortie de l’eau et de la peinture antifouling aurait représenté encore un autre 2500$. Nous voici rendus à 4500 $ sans avoir payé les excursions sur les îles qui doivent se faire obligatoirement avec un guide ou un naturaliste. Bref, nous estimions le coût de ce séjour de 3 semaines maximum à environ 6000$. Nous avons préféré la simplicité et garder ce budget pour continuer notre voyage un peu plus longtemps, comme nous l’avons déjà prévu en décidant de rester deux ans dans le Pacifique.
Revenons à nos moutons et à Pedro Gonzales : En contournant la pointe Nord-Est de l’île, nous trouvons une belle plage que nous sommes probablement parmi les derniers plaisanciers à découvrir ainsi : en effet, un gros projet immobilier est en cours : Une marina et des villas sont déjà construites à l’autre extrémité de la baie et, le long de cette belle plage, sera bientôt construit un grand complexe hôtelier du Ritz-Carlton. Nous sommes accueillis sur la plage par un vigile, très gentil, avec qui nous discutons un peu et qui me prête sa machette pour que j’ouvre une coco pour le goûter. Ça fait vraiment bizarre de se retrouver dans un endroit avec des fortes marées. Le lendemain matin, nous allons nous promener à marée basse, comme on le faisait en Bretagne. En tout cas, ça fait du bien de se retrouver seuls en pleine nature, après un mois au Panama passé entre marinas et mouillages urbains.
Les Photos
Isla Bayoneta (du 29 au 31 Mars), le royaume des oiseaux
Comme les marées sont importantes et les roches nombreuses, nous planifions nos déplacements de façon à naviguer à marée montante. Ainsi, on voit les roches et si on s’échoue, on n’attend pas trop longtemps! Nous mouillons dans un passage entre Bayonetta et une petite île voisine. Aucune des deux n’est habitée. Nous sommes au royaume des oiseaux. Tout en haut tournoient les rapaces, les habituels pélicans planent en gros groupes au milieu de milliers d’autres oiseaux dont j’ignore l’espèce. Lors de nos excursions en annexe et à pied à marée basse, nous pouvons observer aussi de nombreux échassiers qui viennent picorer ardemment la vase. Lorsque nous sommes sur le bateau, hormis les pélicans qui viennent pécher à proximité, ce sont les raies qui sont en abondance, souvent trahies juste par l’extrémité de leurs ailes lorsqu’elles nagent en surface. On en voit autant autour du bateau qu’on voyait de tortues aux Antilles. Certes, l’eau n’invite toujours pas à la baignade par sa température et son manque de limpidité, mais pour le côté « Nature », nous sommes servis. Le lendemain, nous ferons une longue expédition en annexe pour rejoindre une grande plage au vent de Bayonetta. Celle-ci, d’après notre guide nautique, est réputée pour la présence de gros cowries. En effet, Éléa en trouve un énorme. Pour ma part, je trouverai quelques belles cocos pas trop mûres que j’embarque en prévision de la traversée. Depuis que nous sommes partis de Panama City, nous sommes plongés dans une pétole terrible. Il n’y a pas un souffle de vent et la température est difficilement supportable en pleine journée. Pour le moment, le manque de vent ne nous soucie guère car les îles que nous visitons ne sont distantes que de quelques miles mais il faudrait bien que ça se lève dans quelques jours si nous voulons décamper dans le Pacifique !
Wouah les photos sont ( comme d’hab ) superbes !!!!