Plus de 6 mois ont passé depuis que je vous ai décrit nos premières impressions sur Raroia, le premier atoll des Tuamotus que nous avons visité (voir article). Si les premières images qui s’offraient à nous en arrivant nous confirmaient que nous étions dans le paradis des mers du Sud – Eau turquoise, sable blanc et cocotiers –, nous ignorions alors encore que ces minuscules anneaux de calcaire et de corail perdus dans l’immensité de l’océan étaient d’une étonnante richesse. Si l’on ajoute à cela, des belles rencontres humaines et des conditions de vent exceptionnelles qui nous ont permis de kiter un jour sur deux, on comprendra facilement pourquoi nous avons étiré au maximum notre séjour dans l’archipel. On en repartira à contrecœur après 4 mois avec le sentiment de pouvoir y passer encore de nombreuses saisons avant de se lasser.
En venant des Marquises, on parcourt en général la portion Nord des Tuamotus, le vent du Sud-Est nous empêchant d’atteindre facilement la portion Sud de l’archipel. C’est ainsi que nous sommes arrivés à Raroia, le premier atoll en venant de l’Est présentant une passe accessible aux novices des Tuamotus que nous étions alors. À partir de là, les navigations entre atolls sont des sauts de puce, souvent à vitesse très réduite pour sortir et rentrer dans l’atoll au bon moment. Ces atolls s’appellent Raroia, Makemo, Tahanea, Fakarava et Toau, autant de noms enchanteurs mais que rien ne semble distinguer sur une carte marine sur laquelle nombreux de ces atolls semblent se ressembler. En ayant recours à l’imagerie satellite, Google Earth ou similaire, les atolls nous en dévoilent beaucoup plus. Nous avons ainsi pu sélectionner des atolls présentant des mouillages répondant à nos (nombreux) critères : Avant tout, pour le kite, nous cherchions des endroits sur la côte au vent et présentant de large section sans végétation pour ne pas perturber le vent. Pour les bateaux, la carte satellite permet de localiser facilement les fonds de sable avec peu ou pas de patates de corail qui peuvent devenir un cauchemar si la chaîne de l’ancre s’y emmêle. Finalement, pour le confort et le plaisir des enfants nous essayions de trouver des îlots de sable et non pas de corail. C’est en essayant de résoudre cette complexe équation que nous avons choisi ces atolls. Ces choix ont ensuite été confirmés au fur et à mesure en rencontrant d’autres bateaux connaissant les Tuamotus.
Nous avons ainsi passé 2 semaines à Raroia entre le motu (ilôt) où s’est échoué en 1947 le Kon Tiki, réplique d’un radeau ancestral à bord duquel Thor Heyerdahl et ses comparses se sont embarqués en Amérique du Sud pour prouver que des Sud- Américains avaient pu peupler la Polynésie. Ce charmant îlot nous a permis de découvrir le platier, l’immense barrière de corail qui ceint les atolls. Malheureusement, peu de sable ici ou sur les îlots voisins, mais du corail. Nous avons cependant pu trouver un petit coin de sable sur un îlot voisin d’où nous avons pu faire nos premières journées de kite, dans un vent plutôt léger mais parfait pour se remettre en jambes après 5 mois sans pratique. Raroia est aussi connue pour sa ferme perlière située non loin de là que nous avons pu visiter. Je consacrerai un article prochain aux perles et autres trésors que renferment les atolls.
Les Photos
En arrivant à Makemo, nous découvrons notre premier village des Tuamotus. Les Paumotus (prononcer « p-a-ou-motu »), c’est ainsi que l’on appelle les habitants des Tuamotus semblent aussi gentils, souriants et accueillants que leurs voisins Marquisiens. Par contre, fini le charme enchanteur des villages des Marquises, nichés au fond d’une vallée verdoyante. Ici, les arbres sont plutôt rares et la chaleur est harassante. Cependant, le village est agréable avec ses grandes rues propres et ses maisons toutes aussi pittoresques les unes que les autres. Makemo, 2ième atoll le plus peuplé des Tuamotus avec 1500 habitants, a une école primaire, un collège et un lycée d’enseignement technique. On y trouve donc des magasins d’alimentation bien achalandés en produits français et néo-zélandais mais plutôt chers. Les œufs sont locaux mais les fruits et légumes frais sont rares. Heureusement, certains font preuve d’imagination pour cultiver sur place avec le peu de ressources en eau disponibles, comme Jacques, Bordelais d’origine qui cultive des légumes hydroponiques. Nous nous arracherons les quelques tomates mûres et concombres qu’il a avant de partir pour découvrir la côte au vent de l’atoll, qui semble offrir de longues plages de sable.
Les Photos
Le premier motu que nous avions repéré sur les cartes sera le bon. Le motu Napahere sera un de nos coups de cœur des Tuamotus. Nous nous y rendons toujours en compagnie de Maia mais aussi avec « El Caracol », catamaran portugais rencontré aux Marquises avec 3 enfants, un papa véliplanchiste et une maman « yogi-grano ». Nous resterons 2 semaines sur ce superbe îlot qui s’étire en une interminable bande de sable. Très vite, les enfants désertent les bateaux et s’installent sur l’île pour y camper. Nous y laissons tout le matériel de kite et de planche à voile, si bien qu’après une semaine, nous y semblons bel et bien installés. Le campement des enfants a été agrandi avec des palmes de cocotiers tressées, des hamacs installés. Avec un plan d’eau très peu profond et parfaitement exposé aux alizés d’Est sans aucune végétation pour le perturber, les conditions de kite sont idéales. Ainsi installés, nous alternons sessions de kite et activités sur l’île, les classiques backgammon, macramé, guitare ou ukulélé. La vie est douce sous les cocotiers de notre motu. Les jours sans vent, ce sont les enfants qui prennent la relève en planche à voile ou cerfs-volants sur la plage. Finalement, ça sera la venue d’un groupe de locaux qui nous délogera progressivement pour d’autres horizons, notre petit paradis étant trop petit pour 2 grands groupes.
Les Photos
La suite au prochain numéro !
Paradisiaque ! Encore ! 🙂
Merci de nous faire vivre votre aventure!
Quelle belle vie! Quels beaux paysages…
Très heureuse de pouvoir lire ton blog , quel régal toutes ses photos !!