Moorea – Haapiti
Notre première destination sera Haapiti, au Sud de Moorea. Ce mouillage, réputé sauvage nous éloignera rapidement de l’ambiance urbaine de Taina. Comme nous nous en rendrons compte dans les mois à venir lors de nos fréquents trajets entre Tahiti et Moorea, la distance a beau être courte, la navigation dans le canal qui sépare les 2 îles est rarement facile. Entre le courant et le vent qui est tantôt bloqué par les îles, tantôt renforcé par leur effet de côtes, ce trajet requiert souvent de nombreuses manœuvres…. et l’assistance de Roger le moteur! Partis avec très peu de vent de Taina, nous arrivons 3 heures plus tard devant la passe Matauvau avec une bonne brise qui lisse parfaitement la magnifique vague qui déroule de part et d’autre de la passe. Cette vague est très réputée chez les surfeurs car la houle du Sud qui frappe la barrière de corail génère une vague puissante. Pour les voiliers comme nous, cette passe n’est fréquentable que lorsque la houle de Sud ne dépasse pas 2 mètres. C’est toujours impressionnant de passer entre 2 gros rouleaux! Nous avançons dans le lagon jusqu’à trouver un plateau de sable peu profond sur lequel nous jetons l’ancre.
Cette première nuit au mouillage d’Haapiti se terminera par une belle frayeur: Un gros grain amène en fin de nuit un puissant vent d’Ouest qui emmène notre ancre sur le tombant du plateau de sable où elle était accrochée. Elle décroche et lorsque nous nous réveillons le lendemain matin, nous sommes ancrés au ras d’un gros récif de corail, dans 1,5 mètre d’eau. Heureusement que l’ancre a raccroché et que notre tirant d’eau est très faible. On prendra cela pour un bon avertissement lorsque l’on mouille à proximité d’un fort dénivelé sous-marin. C’est quand même un peu vexant pour une première nuit au mouillage avec des invités à bord! Pendant cette première journée à Moorea, nous irons nous promener à pied dans les environs. Le village d’Haapiti est vraiment minuscule, constitué de quelques maisons et petits magasins éparpillés le long de la route, à proximité de la grande église à double clocher. En réalité, il n’y a pas grand-chose à voir dans le coin, à part se régaler du regard de la luxuriante végétation polynésienne et des hautes montagnes de Moorea. Aux abords de l’église, nous trouvons un beau manguier et faisons une petite récolte de belles mangues mûres, juteuses et sucrées à souhait, avant d’attraper quelques papayes vertes en vue d’en faire une salade. Il y a toujours quelque chose à récolter et se mettre sous la dent en Polynésie! Cette petite promenade dans la forêt autour de l’église nous mène au petit cimetière du village, magnifiquement fleuri pour la Toussaint. Les fleurs sont omniprésentes en Polynésie: Au quotidien, les femmes sortent rarement de chez elles sans une simple fleur de Tiare à l’oreille ou dans les cheveux et on les voit, le dimanche ou pour les grandes occasions, parées de magnifiques couronnes de feuilles et fleurs.
Le lendemain, nous voulons nous rendre jusqu’au « Tiki Village » une sorte de reconstitution historique d’un ancien village polynésien avec de l’artisanat. Comme nous nous sommes souvent déplacés en autostop jusqu’à présent, je mise sur cela. Seulement, c’est beaucoup moins facile à 6 à Moorea que ça ne l’était à 4 aux Marquises ou aux Tuamotus. Ici, les vétustes pick-up trucks ont laissé leur place à des SUVs, avec maximum une ou deux personnes à bord, comme dans le monde occidental. Notre chance tournera en tombant sur un brave Paumotu (habitant des Tuamotus) qui s’arrête et nous emmène. Il travaille comme homme à tout faire dans un hôtel et semble désœuvré en ce dimanche après-midi en attendant le tournoi de pétanque de fin de journée. Les polynésiens adorent ce jeu et certains, comme notre bienfaiteur d’aujourd’hui, le pratique à un niveau international. Cependant, il ne comprend pas trop où nous souhaitons nous rendre et finalement, il nous emmène au « Centre de l’île », comme on dit à Moorea: C’est un petit centre commercial comprenant, entre autres, quelques boutiques de souvenirs et une très belle bijouterie vendant des perles de Tahiti. Notre chauffeur n’est pas pressé et nous attend pendant que nous nous promenons…. avant qu’il nous ramène à Haapiti car, selon lui, nos chances de trouver une autre voiture en ce dimanche après-midi sont minces. Pour couronner le tout, il nous offre même des bonnes Hinano (bière locale) bien fraîche qu’il tient dans sa glacière en prévision du match de pétanque! Nous ayant déposé devant un petit commerce, je veux lui remplacer ses bières, mais il n’accepte même pas. Encore un bel exemple de la gentillesse et générosité polynésienne. En arrivant de métropole où tout le monde a peur de l’autre, mes parents sont estomaqués. Finalement, il n’y a pas grand-chose à voir ici, mais il on y retrouve tous les témoignages de la générosité polynésienne, que cela soit dans la nature ou chez les gens.
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Moorea – Baie d’Opunohu
Dimanche 5 Novembre au matin, nous quittons notre mouillage d’Haapiti pour contourner Moorea et aller découvrir la côte Nord où se trouvent les 2 mouillages principaux, situés à l’entrée des 2 grandes baies d’Opunohu et Cook. Le temps est très calme et la navigation se fait principalement au moteur. Nous aurons la chance de voir des baleines en contournant la pointe Nord de Moorea. Ce secteur est réputé pour son abondance de baleines pendant la période de reproduction (Juin-Octobre). Celles que nous avons vues sont certainement des retardataires n’ayant pas encore remis le cap sur l’Antarctique. En entrant dans la large passe d’Opunohu, nous sommes accompagnés de dauphins. Lors de nos prochains passages, nous les verrons même fréquemment à l’intérieur du lagon, celui-ci étant très profond face à l’immense baie d’Opunohu. Au mouillage, nous retrouvons Thomas et Sophie qui ont pris un court congé de Tahiti pour venir se promener par ici. Ils nous proposent pour le lendemain une randonnée de quelques heures qui mène à un beau belvédère (un vrai, cette fois-ci, pas un restaurant!). En attendant, nous profitons des belles eaux translucides de ce mouillage pour faire un peu de snorkeling.
Le lendemain matin, nous partons en annexe vers le fond de la baie où nous laisserons le dinghy. Il suffit ensuite de suivre une petite route qui continue dans l’axe de la vallée pour rejoindre le départ des chemins de randonnée. Si les hautes montagnes découpées en aiguilles qui surplombent la baie rappellent celles des Marquises, les prés qui longent la route rappellent plutôt la Normandie (en plus chaud). Cependant, dès que nous approchons la forêt, la présence de figuiers géants et leur impressionnant entrelacement de branches-racines nous rappellent que nous sommes bel et bien sous les Tropiques. Si le belvédère peut être rejoint en voiture par la route, le sentier de randonnée que nous empruntons, fort bien balisé, zigzague dans la forêt, longeant de multiples vestiges de marae, ces constructions ancestrales dédiées aux rituels Polynésiens de l’ancien temps. En fin de matinée, nous atteignons le belvédère qui nous offre une magnifique vue sur les baies d’Opunohu et de Cook, avec le mont Rotui au centre. Celui-ci a donné son nom à la célèbre marque de jus naturels polynésiens. Par ailleurs, la fin de notre randonnée nous mènera à travers les champs d’ananas qui alimentent l’usine de jus. Les ananas de Moorea sont les meilleurs que nous ayons dégustés, tendres, sucrés et juteux à souhait, c’est un véritable délice. Avec un second sommet à monter et un beau grain en milieu d’après-midi, nous rentrons bien fatigués, un peu boueux mais très satisfait de cette belle journée dans la nature. Après 4 mois sur les ilots de sable des Tuamotus, c’est un véritable plaisir de se retrouver en forêt, d’humer les odeurs de sous-bois, d’entendre les oiseaux et de profiter de la fraîcheur, relative, de la forêt.
Le soir, je reprends une météo qui est quelque peu capricieuse en ce début de saison humide. Les conditions de vent pour se rendre vers les îles sous le vent ne sont pas idéales mais, avec des invités qui sont là pour une durée limitée, il ne faut pas être trop difficile. Nous partirons donc le lendemain matin pour couvrir les 90 miles nautiques qui nous séparent de Huahine.
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Huahine (du 8 au 14 Novembre 2017)
Les conditions de vent faible que nous rencontrons offrent une navigation agréable, idéale pour nos passagers non amarinés. Le vent finira par tomber en fin de nuit et c’est au moteur, sous un soleil de plomb que nous arrivons à Fare après avoir contourné l’île de Huahine par le Nord. Nous ancrons sur un banc de sable face au village pour bénéficier des avantages d’un mouillage agréable pour la baignade et de la proximité du charmant village de Fare. Celui-ci est très vivant et authentique avec ses marchands de fruits, légumes et poissons. Il y flotte une atmosphère bon enfant pleine de bonne humeur polynésienne. Nous revenons du village avec de quoi nous préparer un bon repas de sashimis et thon mi-cuit alors que Phoebé, la pâtissière du bord, nous régale encore avec un de ses bons gâteaux.
Après une journée passée dans les alentours du village, nous louons une voiture pour découvrir l’île. Malheureusement, la pluie s’invite ce jour-là et c’est surtout à travers les vitres de la voiture que nous découvrons Huahine, l’île-jardin: Contrairement à Tahiti et Moorea où l’espace est compté entre la montagne et le lagon, ici la végétation luxuriante s’étale de part et d’autres de la route qui zigzague sur cette île aux contours tortueux. On a l’impression de se promener dans un immense jardin où tout pousse à foison – bananiers, manguiers, fleurs, vanille, etc. Notre promenade nous mène aussi à un beau site historique où l’on trouve, évidemment, plusieurs maraes, mais aussi des pièges à poissons ancestraux, utilisant les courants de marée pour capturer les poissons à l’entrée d’une vaste lagune, le lac Maeva, situé au Nord de Huahine. Sous la pluie, nous partons visiter une ferme perlière, située au milieu de cette grande lagune. En réalité, il s’agit plutôt d’un magasin flottant où les visiteurs sont accueillis avec des explications et une petite démonstration du processus de culture des huîtres perlières. Un peu décevant, mais cela complète bien l’information que nous avons reçue il y a quelques mois à Raroia, lors de la visite d’une véritable ferme perlière (voir article). Le midi, nous tombons sur un excellent restaurant, « chez Tara », abrité dans un Fare polynésien traditionnel et situé sur le bord de la large baie d’Avea. Comble du bonheur, le restaurant offre le wifi, si rare en Polynésie. Comme la baie a l’air jolie et que nous avons le mot de passe du réseau, nous décidons de revenir par ici avec Korrigan le lendemain. En attendant, nous finissons notre tour de l’île par la visite d’une vanilleraie. Grâce aux explications de François, l’homme qui s’occupe de cette plantation, nous comprenons toute la complexité de cette culture nécessitant dextérité et patience. Pas étonnant que le prix au kilo de ces délicieuses gousses dépasse les 500 euros. La vanille de Polynésie présente des gousses beaucoup plus grosses et plus parfumées que celles de la vanille Bourbon que l’on trouve aux Antilles. Finalement, notre périple nous offre une dernière surprise, celle de la visite de la distillerie de Huahine. Un Français, né sous un alambic, distille les fruits locaux de l’île pour faire d’excellentes liqueurs. La variété est impressionnante et notre hôte n’est pas avare sur la dégustation. Après une quinzaine de shooters (!!), nous repartons avec quelques bouteilles sous le bras et faisons profil bas en passant devant la gendarmerie avant de rendre la voiture.
Pendant les jours suivants, le beau temps revient et nous visiterons en bateau la côte sous le vent, à une allure de charter, c’est-à-dire un mouillage par jour. Cela change de notre rythme habituel de tortue, mais nous permet d’avoir un bon aperçu de l’île. Si le mouillage de la baie d’Avea, face au restaurant « Chez Tara » ne présente pas un intérêt exceptionnel, celui du motu Vaiorea, situé entre les 2 îles de Huahine nous ravira. Nous prenons un corps-mort devant une belle petite plage où nous découvrons les vestiges d’un ancien hôtel. Un petit chemin nous amène au sommet du cap au pied duquel nous sommes ancrés. De là, nous avons une vue magnifique sur la large baie de Bourayne d’un côté et de l’autre sur la barrière de corail et le large où se découpe la silhouette de Raiatea. Ce mouillage est situé à proximité d’un joli jardin de corail qui, j’espère, permettra à mes parents de voir du beau corail et des poissons. Pour le moment, cela a été plutôt décevant. Grâce au masque de Dark Vader (masque Décathlon intégral), Josiane peut enfin profiter des merveilles sous-marines dont recèlent les eaux tropicales. Pour l’occasion, je fais le guide naturaliste et mes parents ressortent enchantés de ce premier contact avec la vie corallienne. Il faut dire que les guides qui emmènent les touristes nourrissent les poissons et on nage souvent au milieu d’une multitude de sergent-majors ou demoiselles. Le lendemain, nous retournons à la même plage que la veille où nous sommes accueillis par Siki, un local qui « garde » la plage. Si nous ne comprenons pas trop ce qu’il fait là, il est très gentil et bavard. Ce retraité de l’armée française (il y en a beaucoup en Polynésie) prend plaisir à accueillir les plaisanciers sur sa plage. Nous n’avons malheureusement pas le temps de partager le repas de uru (fruit à pain) qu’il nous propose mais il nous indique où trouver un régime de bananes dans la forêt qui jouxte la plage. Avec Claude, nous partons à la recherche des bananiers que nous trouvons après avoir longuement pataugé dans la boue, au milieu des essaims de moustiques. Tout se mérite mais nous avons des bananes pour les deux prochaines semaines. La météo étant propice à la navigation pour les prochains jours, nous retournons à Fare pour compléter notre approvisionnement et profitons du soleil couchant au « Yacht Club », le bar restaurant pour popa’as (les Blancs, en Tahitien).
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Bora Bora (du 14 au 21 Novembre 2017)
Nous partons au lever du soleil le 14 au matin. Un bon vent portant nous attend comme prévu et nous permet de rejoindre Bora en milieu d’après-midi. C’est une belle navigation, rapide et ensoleillée. Nous devons contourner Bora par le Nord avant de découvrir la large rade de Vaitape où sont mouillés 2 paquebots de croisière. Cette grande baie surplombée par des montagnes aux parois verticales nous rappelle un peu la baie des Saintes en Guadeloupe. Cette baie profonde n’offre pas beaucoup d’autres possibilités de mouillage que sur corps-mort. Nous utilisons pour la nuit un corps-mort d’une compagnie de charter. L’endroit n’est pas très beau mais sera parfait pour une seule nuit: Les beaux mouillages de Bora se situent de l’autre côté de l’île, dans le lagon. Celui-ci est peu profond (les gros quillards ne peuvent le visiter) et nous devons avoir une bonne lumière pour y naviguer. Le lendemain matin, sous un beau soleil, nous découvrons le mythique lagon de Bora Bora, avec sa multitude d’hôtels avec des fares sur pilotis. Si certains sont jolis, le nombre tue le charme. Nous rejoignons une petite dizaine de bateaux au mouillage devant le Saint Régis, un luxueux hôtel où la nuit coûte 7000$! Nous ancrons sur du sable blanc dans quelques mètres d’eau translucide. La beauté de ces lieux n’est pas exagérée. Après le lunch, nous allons snorkeler sur un petit tombant de corail proche de l’île principale. Mes parents découvrent les bénitiers, ces gros coquillages aux lèvres colorées mais nous ne voyons pas de raies manta: Ce site comme d’autres à Bora sont réputés pour l’observation de ces raies géantes. Le soir, pensant pouvoir y boire un verre au bar de l’hôtel pour profiter un peu d’un si bel endroit, nous nous y rendons en annexe et, le temps de rejoindre la réception, visitons les jardins. Sculptures polynésiennes et luxe s’y marient très bien mais malheureusement, nous ne sommes pas bienvenus (à moins d’acheter une « invitation » et planifier notre venue). En repartant, nous nous promenons un peu en annexe dans le petit Oa qui longe le motu du Saint Régis et un autre motu sur lequel habitent quelques familles de pécheurs. Le contraste entre l’hôtel de luxe et les cabanes de tôle ondulée est assez choquant. Le lendemain, nous continuons à descendre le lagon vers le Sud pour aller ancrer à « la piscine », un des plus beaux mouillages que nous ayons fait jusqu’à présent: Les fonds de sable y remontent abruptement de 4-5 mètres de profondeur à 1 mètre. On mouille à proximité de façon à avoir pied juste en arrière du bateau et pouvoir ainsi profiter longuement de la baignade dans une eau à plus de 28 degrés. En cette période de l’année où il y a peu de bateaux, l’endroit est idyllique. Comme le vent est toujours présent. L’idée de
kiter à Bora Bora nous démange. La pointe Faroone, située au-delà de la piscine est bien exposée au vent et on y voit un voilier au mouillage. Il doit bien y avoir un moyen de passer à travers cette zone très peu profonde. En effet, après avoir parlé avec des locaux qui tiennent un petit resto sur la pointe, la profondeur est suffisante (2.5 mètres) pour passer en bateau. Le lendemain, nous nous y rendons, en alignant les pointes Tuiahora et Faroone. Ça passe et nous mouillons l’ancre avec précision entre les patates de corail mais sur du beau sable de bonne tenue. Le vent monte et nous nous offrons avec Daphné une première belle session de kite à Bora. Pendant ce temps, mes parents et les filles explorent le motu. Après le kite, j’explore un peu les environs et trouve beaucoup de jeunes pousses de cocotiers. Je ne peux résister à l’envie d’en couper quelques-unes pour faire goûter ce délicieux mets à mes parents. Le lendemain, j’emmène mon père snorkeler sur un site dont plusieurs guides parlaient. L’endroit est assez éloigné de notre mouillage pour notre petite annexe mais suffisamment beau pour décider de déplacer Korrigan pour que toute la famille en profite. Cependant, le vent et toujours là et, avant de se déplacer, nous kitons à nouveau, mais en partant du bateau cette fois. Le temps est magnifique et nous nous offrons de beaux bords, seuls, sur l’eau translucide du lagon où nous croisons petits requins pointe noire, raies aigle et pastenague.
La tentation de kiter le matin nous causera une bonne frayeur en nous déplaçant avec le soleil dans les yeux vers la pointe Matira, proche du jardin de corail. En effet, en doublant la Pointe Taurere, nous passons au-dessus d’un seuil de corail à moins de 2 mètres, en devant nous coller sur une bouée de chenal pour éviter le corail débordant la pointe. Avec du vent qui pousse et le soleil dans les yeux, cela aurait pu mal finir. Nous sommes mouillés à côté d’une petite île privée appartenant à un hôtel. Y sont disposés quelques luxueux bungalows pour ceux qui veulent jouir du summum du luxe, celui d’une île privée au milieu du lagon le plus célèbre du monde. Rien de moins. Le lendemain matin, nous ne sommes pas seuls à vouloir profiter du jardin de corail. Les bateaux de touristes arrivent en nombre. Les guides appâtent généreusement les poissons et nous nageons alors dans un véritable aquarium tropical. Les beaux petits poissons mutlicolores ne sont pas seuls à nous émerveiller. Un guide nourrit aussi une énorme murène qui en impressionne plus d’un. Josiane n’est pas seule à porter le fameux masque intégral Decathlon (désormais largement copié), C’est une superbe trouvaille pour celui qui ne sait respirer dans un tuba, une porte vers un nouveau monde, plein de couleurs et de diversité. Nous quittons ensuite notre mouillage pour retraverser complètement le lagon de Bora et retourner vers le village. Cette fois-ci, nous prenons un mouillage au Mai Kai, un petit yacht club et restaurant de luxe. Pour changer des snacks polynésiens, mes parents nous y inviteront le soir pour un délicieux souper dans un cadre magnifique. Voilà de quoi finir en beauté notre séjour sur cette île mythique. Le lendemain, notre départ sera cependant retardé de quelques heures lorsque nous serons interceptés par un petit bateau de police avant de franchir la passe fermant la rade de Vaitape: Une opération de déminage est en cours et d’anciennes mines de la deuxième guerre mondiale vont être explosées dans l’heure qui vient. Nous attendons à proximité, en mouillant près d’un beau petit motu où nous nous baignons en attendant l’explosion. Dans la matinée, nous pouvons finalement partir et mettons les voiles sur Tahaa, notre prochaine escale.
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Tahaa
Nous rejoignons Tahaa en moins de 7 heures au terme d’une navigation plutôt tranquille. Nombreux nous ont parlé d’une rivière de corail dans le lagon de Tahaa. Il s’agit d’un petit Oa (passage d’eau dans la barrière de corail, généralement entre 2 motus) où le courant est particulièrement fort. Il suffit donc de se mettre à l’eau en amont, se laisser dériver et recommencer en remontant en marchant sur la plage du motu. Comme la météo reste maîtresse pour celui qui navigue à la voile, cette merveille sous-marine sera la seule chose de Tahaa que nous verrons. En effet, rentrer sur Tahiti veut souvent dire aller contre le vent dominant d’Est. Celui-ci doit s’établir et monter dès le surlendemain, nous laissant juste le temps de rejoindre Moorea en partant le lendemain. Nous passerons plusieurs heures dans la rivière de corail, zigzaguant entre les patates de corail multicolores et croisant toutes sortes de poissons. Ici aussi, nous aurons l’occasion de voir une belle murène de plus de 2 mètres.
La Vidéo
En fin d’après-midi, nous quittons notre mouillage pour naviguer tranquillement sous voiles à travers le grand lagon que partagent Tahaa et sa voisine Raiatea. C’est une belle balade au soleil couchant et nous franchissons la passe de Raiatea lorsque celui-ci se couche pour une nuit en mer vers Moorea. Avec un bon vent au près pas trop serré, ça avance bien et la navigation sous les étoiles est agréable. Seul désagrément, j’oublie en allant me coucher que nous sommes au près et laisse le hublot au-dessus du lit entrouvert. Une vague un peu plus forte vient balayer le pont de Korrigan et me voilà trempé jusqu’aux os, le matelas et la couette aussi. C’est pas super, surtout quand toutes les couchettes du bord sont occupées!
Retour à Moorea, baie de Cook (du 23 au 26 Novembre)
En arrivant à Moorea en fin de matinée, nous sommes à nouveau accueillis par des dauphins dans la passe. Avant toute chose, je m’occupe de rincer et faire sécher notre lit et draps. Contrairement à celui d’Opunohu, le mouillage situé à l’entrée de la baie de Cook n’offre aucun accès à terre public. Nous bougerons donc dès le lendemain pour aller s’ancrer dans la baie de Cook. Comme ses fonds sont importants et les vents tournent beaucoup à cause du relief, ce mouillage est loin d’être idéal mais permet à mes parents de débarquer et d’aller se promener à terre. Pendant ce temps, nous terminons nos derniers cadeaux de Noel qui repartiront avec eux. Si le mouillage est stressant avec les rafales qui descendent de la montagne, la nuit, le cadre est splendide. La baie est surplombée par la montagne percée qui a donné son nom à l’île et d’autres pics rocheux dignes des Marquises. Plus bas les coteaux se parent de multiples couleurs selon la culture ou la végétation. Il y a à proximité un petit port de pêche où nous pouvons acheter de l’excellent thon ou thazard frais lorsque les pécheurs reviennent dans l’après-midi. Quelques gros et placides requins dormeurs attendent les restes de poissons, dans moins d’un mètre d’eau. Avec ce poisson et un supermarché à proximité, nous pourrons préparer un bon repas d’anniversaire à Josiane pour ses 70 ans. Ce petite séjour Polynésien les a tous deux convertis au poisson cru, sous forme de sashimis, au lait de coco ou en tartare. Ce sera notre menu, avec bien sûr, un beau gâteau préparé par Phoebé.
Le lendemain, le 26 Novembre, nous devons déjà penser à revenir sur Tahiti car mes parents, mais aussi les deux filles, s’envolent dans quelques jours pour Paris. En effet, nous avons décidé de les envoyer en France pendant un bon mois, pour pouvoir nous occuper plus facilement des travaux sur le bateau… et aussi prendre une petite pause familiale.
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Retour à Tahiti, marina de Papeete
Le vent d’Est est bien établi aujourd’hui et nous avons toute la peine du monde à relever notre ancre par 17 mètres de fond avec les fortes rafales qui descendent dans la baie. Une fois cette épreuve passée, le vent nous oblige à tirer des bords pour nous éloigner de Moorea et traverser le chenal de Moorea qui sépare les 2 îles. C’est du près serré, ça gite fort mais ça avance quand même vite. En nous rapprochant de Tahiti, le vent se renforce et, chose rare, découvre complètement le sommet de l’île. Nous arrivons finalement à la marina de Papeete en fin d’après-midi. Pour la première fois du voyage, nous n’arriverons jamais à communiquer avec qui que ce soit de la marina avant d’y rentrer. Nous finirons par prendre une place au hasard en bout de quai.
La marina est idéalement située en centre-ville de Papeete. Cela permettra à mes parents de se promener librement dans la ville et de la visiter pendant les 2 derniers jours de leur séjour. C’est aussi pour nous l’occasion de découvrir le centre-ville et son beau marché ainsi que les nombreuses bijouteries vendant les fameuses perles de Tahiti, aussi bien montées qu’en vrac.
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