Arrivée à Neiafu (11 au 15 Août 2018)
Nous repartons de Niuatoputapu le samedi 11 Août au matin, en compagnie des deux autres bateaux français avec qui nous étions au mouillage depuis notre arrivée sur cette petite île. Le vent fait défaut ce matin et nous met en retard sur notre plan de route car, une fois encore, nous devons croiser une perturbation nous envoyant pluie et vent contraire avant notre arrivée à Vava’u. C’était malgré tout la meilleure opportunité pour effectuer cette petite traversée de presque 200 miles nautiques, avant que le vent de Sud-Ouest (donc dans le nez) ne se lève à nouveau. Nous sommes rapidement distancés par les 2 autres bateaux, plus grands, plus rapides. En passant sur des hauts fonds, nous avons quelques touches, nous voyons aussi des thons partout autour, mais nous ne remonterons aucun poisson durant ce trajet. Par contre, nous aurons le plaisir de voir quelques baleines, ou tout au moins les entendre et voir leur souffle. Nous traversons la perturbation prévue le dimanche matin : Nous passons du soleil à la pluie, du vent modéré en arrière à fort dans le nez pendant quelques heures, avant de reprendre une vie normale. Au final, nous devrons arriver de nuit. Même si nous ne connaissons pas l’endroit, cela nous semble faisable car il n’y a pas de passe à franchir. Cependant, le mouillage de Neiafu, la ville principale de Vava’u se trouve au fond d’une sorte de long fjord un peu tortueux. Nous atteignons Vava’u moins d’une heure après la tombée de la nuit. La visibilité est bonne et nous pouvons continuer à la voile aussi loin que possible, c’est-à-dire jusqu’à ce que les hautes montagnes de l’île bloquent complètement le vent. En arrivant sur le mouillage, nous contactons Patrick, du bateau SDF, qui vient nous escorter en annexe et nous trouve une bouée de mouillage. Cela nous aide bien car il y a énormément de bateaux au mouillage et on ne voit pas grand-chose avec les lumières de la ville en arrière-plan. C’est toujours très particulier d’arriver de nuit dans un endroit inconnu. Cela laisse une grande part à l’imagination et la vraie découverte ne se fait que le lendemain, en se réveillant dans un endroit inconnu.
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons le lendemain matin aux cris de bruyants volatiles peuplant un grand arbre situé juste à côté sur le rivage. Après observation aux jumelles, on constatera qu’il s’agit de chauves-souris géantes se gavant de fruits. Elles mesurent au moins 30 à 50 centimètres de long et semblent très actives le jour. Dans les jours suivants, nous passerons du temps à découvrir l’agréable petite ville de Neiafu où cohabitent vie traditionnelle Tongienne et petit développement touristique par des occidentaux tombés sous le charme des lieux et jamais repartis. La découverte du marché nous ravit. Situé à quelques minutes à pied du mouillage, sur le bord de l’eau, il offre une grande variété de fruits et de légumes que nous n’avions pas vus depuis bien longtemps. Les épiceries sont toutes tenues par des Chinois et, en fouinant un peu, on arrive à trouver tout ce dont on a besoin.
La société Tongienne semble très traditionnelle, avec une emprise importante du pouvoir royal et de la religion. Le traditionalisme se retrouve aussi beaucoup dans l’habillement : Tunique de coton noir et tapis de pandanus tressé enroulé autour de la taille sont très courants même si cet attirail ne semble pas être des plus confortables. Aussi bien les hommes que les femmes portent cette tenue. Les enfants ont eux aussi des uniformes traditionnels pour aller à l’école. Ils sont très souriants et semblent très contents de pratiquer leurs quelques mots d’anglais appris à l’école avec les touristes et aiment se faire prendre en photo.
Avant d’aller découvrir les îles environnantes, je profiterai de la compagnie de nos amis plongeurs de SDF pour aller visiter une épave coulée dans le fond de la baie. C’est une très belle plongée mais assez profonde et froide. Au final, je manquerai d’air pendant le pallier de sécurité à la remontée et finirai sur le détendeur de secours de Patrick.
Les Photos
Découverte de l’archipel et kite (du 15 Août au 16 Septembre 2018)
Vava’u est un archipel comptant d’innombrables îles, toutes très proches les unes des autres. Il est par conséquent très facile de changer de mouillage au gré de la météo et des envies. Dès que le vent se met à souffler, nous nous rendons à Mounu Island, île recommandée par nos amis kiteurs de « L’Avenir ». Cette petite île privée abrite un petit resort haut de gamme proposant des excursions d’observation des baleines. La fille des propriétaires étant une passionnée de kite, les voyageurs-kiteurs comme nous sommes très bien accueillis sur l’île. L’endroit est idéal pour Phoebé car on a pied partout dans le lagon à marée basse. En quelques jours, elle fait des progrès fulgurants et commence à être autonome en étant capable de revenir à son point de départ. Éléa, pour sa part, est comblée car la propriétaire, Kirstie, a 4 animaux adorables (3 chats et un petit chien). Après une petite semaine, nous avons déjà adopté l’endroit mais souhaitons découvrir les autres spots de l’archipel.
Nous irons découvrir Taunga, le spot le plus photogénique que nous ayons jamais fréquenté : Une belle piscine de sable située le long d’un isthme entre 2 charmantes petites îles. La vraie carte postale du Pacifique. C’est dans cet endroit idyllique que Phoebé deviendra vraiment autonome en arrivant à remonter régulièrement au vent et fera même ses premières transitions (virement de bord).
Les Photos
Par contre, la tenue du mouillage n’est pas extraordinaire et la plage disparaît quasiment complètement à marée haute, n’abritant plus la belle piscine des vagues. Une fois la séance photo faite, nous privilégierons donc Mounu Island où nous commençons à prendre nos habitudes : Notre matériel de kite reste le soir dans le local où est stocké le matériel de kite/plage du resort, on va boire des petites bières fraîches au bar après le kite en caressant les minous. Daphné commence même à faire commerce de ses créations en macramé en fabriquant de jolis ronds de serviettes pour le restaurant, puis en proposant ses créations aux clients de l’hôtel. Le lagon est idéal pour le kite à marée basse mais devient très clapoteux à marée haute. Nous organisons donc nos journées en fonction des marées. À ce rythme, Phoebé progresse beaucoup et prend beaucoup d’assurance. Quant à nous, l’endroit est idéal pour pratiquer de nouvelles manœuvres de freestyle. Il manque juste une amie pour Éléa qui est un peu seule sur la plage quand les chats ne sont pas dans les environs.
Les Photos
Lorsque le vent tombe, nous en profitons pour retourner au village faire quelques courses au marché et découvrir un peu plus cette agréable petite ville tranquille. On y trouve quelques bons petits restos pour les touristes sur le bord de l’eau et quelques marchands d’artisanat local très intéressants. On trouve beaucoup d’objets sculptés en os ou bois mais aussi de beaux dessins sur du tapa (tissu traditionnel polynésien créé à partir de l’écorce d’arbres). Évidemment, les baleines sont les motifs de prédilection des artistes locaux. En effet, ce sont elles qui attirent la plus grosse partie du tourisme : Vava’u est un des rares endroits au monde où l’on peut observer en grand nombres ces grands mammifères marins qui fuient l’Antarctique pendant l’hiver austral pour venir mettre bas leurs bébés. Les activités d’observation des baleines sont très réglementées pour limiter l’impact sur les cétacés. Nous rencontrerons d’ailleurs un groupe de français, photographes et vidéastes amateurs ou professionnels, venant chaque année faire des images sous-marines des baleines. Pour notre part, nous nous « contenterons » de les observer de plus ou moins loin du bateau et d’entendre leurs chants car le prix des excursions est vraiment prohibitif pour notre budget de voyageurs. Même sans nager avec elles, le spectacle de ces gros mammifères ou leur mélodie que l’on entend très bien de l’intérieur du bateau ou en snorkeling est envoûtant. J’aurai même la chance de kiter à quelques mètres d’une baleine, par pur hasard !
Merci pour ces mises à jour de la relation de vos aventures.. J’attends la suite avec intérêt.
Pense bien à vous en ce moment car l’ambiance doit être un peu plombée avec cet attentat sordide…