Arrivée de Silveray (17 Septembre 2018)
Dans ce cadre enchanteur où nous trouvons notre équilibre entre sessions de kite et découverte des Tonga, il ne manque qu’un seul ingrédient jusqu’à présent : Des amis pour les filles. À part Jan, le fils de 16 ans de nos amis Autrichiens de « L’Avenir », les filles n’ont pas eu d’ami(e)s depuis que nous avons quitté « Maia » à Tahiti, il y a plus de 3 mois.
Le 17 Septembre, alors que nous nous apprêtons à féter les 12 ans de Phoebé en petit comité, un catamaran en aluminium vient ancrer à côté de nous, à Mounu. Les filles sont aux aguets et n’en finissent plus de compter les enfants. Il y en a 5 ! Elles continuent leur observation et Phoebé rentre super excitée car ils sont à la plage et les enfants gonflent des kites. Des enfant kiteurs, que demander de mieux ! Éléa ne sera pas en reste car, la cadette de cette grande famille a à peu près le même âge qu’elle. Il y a même une ressemblance étonnante entre Éléa et Eleanor. Elles passeront des journées complètes à jouer aux Barbies, lorsqu’elles ne sont pas sur l’île en train de traumatiser les chats.
Finalement, après une belle journée de kite pendant laquelle nous faisons connaissance de l’équipage de « Silveray », nous fêterons tous ensemble l’anniversaire de Phoebé sur Korrigan, sous des trombes d’eau. Nous sommes quatorze à l’intérieur et Phoebé est ravie de cet anniversaire « surprise ».
Kite à Mounu
Mounu Island restera notre camp de base pour le reste de notre séjour à Vava’u, jusqu’à la fin Octobre. Désormais, tout notre matériel de kite reste sur l’île. Dès que le vent s’annonce, nous revenons à notre mouillage et profitons de cette île paradisiaque : La plage est abritée du vent, même lorsque celui-ci est fort, le bar et ses bières fraîches ne sont qu’à quelques mètres et le lagon est idéal pour la pratique du kite, sauf à marée haute où le plan d’eau devient très clapoteux. Sur l’eau, la compétition est forte entre Phoebé, Josh et Matthew (les aînés de Silveray). Ils progressent tous à une vitesse fulgurante avec une telle émulation. Les premiers sauts font leur apparition rapidement et c’est à qui sortira de l’eau le dernier, même lorsque les conditions sont fortes et difficiles. Ils sont insatiables. Entre 2 sessions de kite, ce sont les jeux de plage qui les occupent (et les chicanes, évidemment !). Au fur et à mesure, ils deviennent de plus en plus indépendants et bientôt sont capables de gréer, démarrer et atterrir seuls leurs kites. Pour ma part, la saison de kite s’arrêtera brutalement dans les derniers jours de septembre alors que je me fais une double fracture du pied gauche en percutant un banc de sable à pleine vitesse.
Ne pouvant bouger le bateau avec un pied cassé et 25 nœuds de vent, j’utiliserai le bateau de l’île qui fait la navette régulièrement vers le village pour me rendre à l’hôpital de Neiafu. Celui-ci fait peur à voir. Heureusement, le matériel de radiologie est moderne, financé par l’Australie, mais je ne voudrais vraiment pas avoir une chirurgie ici! La fracture est confirmée mais mon pied est trop enflé pour être plâtré. Je devrai revenir quelques jours plus tard pour avoir un plâtre de Paris, très inconfortable et fragile…que je suis supposé garder pendant 6 à 8 semaines. En tout cas, vivre sur un bateau sur un pied, sans béquilles ni possibilité d’aller à l’eau pour se rafraîchir pendant les journées les plus chaudes est très pénible. Heureusement, Sarah (Silveray) est physiothérapeute en Nouvelle Zélande et me commande une chaussure-atèle que j’aurai une dizaine de jours plus tard.
Les Photos
Ballades dans Vava’u : découvertes des îles et des grottes sous-marines
Lorsque le vent tombe, nous profitons de la proximité des îles dans cet archipel pour aller découvrir d’autres endroits, ou simplement retourner à ceux que nous avons aimés. Nous profiterons de l’absence de houle pour aller explorer une des petites îles situées au Sud de l’archipel, sauvage et très peu fréquentée par les bateaux, du fait du manque de protection. Les fonds marins sur le récif sont magnifiques et la vie y est riche, grâce à un courant important. J’y ferai ma plus grosse prise en chasse sous-marine en remontant un gros mérou qui, ici, ne connaît pas la ciguatera. Ce fut un délice. Ces endroits isolés sont parfaits pour les enfants qui aiment jouer aux Robinson et y faire des feux le soir.
Les grottes sous-marines font partie des attractions majeures de Vava’u. Comme on ne peut ancrer à proximité, les équipages des 3 bateaux embarqueront sur Korrigan pour aller, en plusieurs groupes, découvrir les grottes. Swallow’s cave est ouverte sur l’extérieur, on peut même l’accéder en annexe. Ces grottes, ouvertes aussi en haut sur la forêt sont magnifiques mais, malheureusement, la stupidité humaine s’est rendue jusqu’ici et les parois sont couvertes de graffitis. Bravo. Mariner’s cave, accessible uniquement en passant sous l’eau a été préservée de cela et vaut vraiment le coup : L’ouverture se situe à 2 ou 3 mètres sous la surface et on y pénètre par un petit tunnel long de moins de 10 mètres. Tous les enfants ont vaincu cette épreuve et ont pu profiter des sensations étranges que l’on ressent dans cette grotte: À l’intérieur, la faible houle fait varier en permanence la pression de l’air qui y est captif et la seule lumière qui éclaire les parois provient du tunnel que nous avons emprunté, donnant un éclairage bleuté très particulier. Nous avions fait de belles prises de vue de cette visite étrange mais le manche de notre GoPro s’est cassé et celle-ci gît désormais par 60 mètres de fond. Nous avons quand même récupéré quelques images auprès de nos amis qui vous donneront un aperçu de cette grotte.
La Vidéo
Les Photos
Kenutu
L’île de Kenutu est particulière dans cet environnement d’îles coralliennes car elle est très haute (certainement soulevée par l’île principale située non loin d’elle) et joue le rôle de barrière à l’Est face à la forte houle qui vient frapper l’archipel. Elle est principalement faite de terre rouge et est hérissée de pandanus, très utilisé par les artisans de Vava’u pour les tressages. Lors de notre deuxième visite, je ferai la randonnée jusqu’au sommet sur un pied, en sautant à cloche-pied dans la forêt, entre roches et racines. Petite satisfaction face à la grosse déception d’être immobilisé sur le bateau pour des semaines. Du haut de cette île, la vue sur le lagon est saisissante et les couleurs superbes. Ici encore, nous regrettons à nouveau de ne pas avoir de drone pour immortaliser ces belles images. Vivement le père Noël ! Nous profiterons aussi de la marée basse pour aller nous promener le long des falaises de calcaire qui défendent l’archipel de la houle. Lorsque celle-ci frappe les roches, cela crée, côté lagon, de belles et étonnantes cascades d’eau de mer.
Les Photos
Départ de Vava’u pour Tongatapu (26 Octobre 2018)
Les forts alizés que nous avons eu pendant 3 semaines au mois d’Octobre ont permis à nos amis de l’Avenir de rallier la Nouvelle-Zelande très rapidement, sans rencontrer de mauvais temps. La belle saison tire à sa fin et il faut commencer à penser au départ vers la Nouvelle-Zelande où nous passerons les 5 ou 6 prochains mois, en attendant que la saison des cyclones passe sur les Tropiques. Le changement de saison commence déjà à se faire sentir car ces derniers jours : la grisaille, pluie et orages ont remplacé le vent fort et le ciel bleu. C’est sous un temps maussade que nous ferons nos adieux, le cœur gros, à Kirstie et Lynn et à leur fabuleuse île, Mounu. Nous partirons vers la Nouvelle-Zélande de Tongatapu, l’île principale, située environ 200 miles au Sud de Vava’u. Nous comptions nous arrêter dans l’archipel de Haapai, situé à mi-chemin mais la météo nous en empêchera. Dommage car cet archipel est peu habité et par conséquent présente une faune sous-marine très riche. Par contre, il est aussi très peu protégé du mauvais temps. Par conséquent, pas question de s’y arrêter, surtout que le temps gris et les trombes de pluie de ces derniers jours cassent un peu l’intérêt d’y faire escale. Cette navigation se fera sous une alternance de grains et de calmes avec une forte houle de côté dès que nous quittons la protection de la barrière de corail. Comme nous ne pouvons arriver dans Haapai de jour, nous contournerons l’archipel pendant la nuit, profitant alors d’une météo plus clémente. De plus, les îles nous protègent de la houle et la suite de la navigation vers Tongatapu sera bien plus agréable : Seul le vent subsiste car nous sommes protégés de la houle dans cette zone peu profonde. On croirait naviguer sur un lac. Nous atteignons le lagon qui borde l’île principale des Tonga pendant la matinée. Silveray ne tarde pas à nous y rejoindre : Leur escale à Haapai fut de courte durée à cause de la pluie. Heureusement, celle-ci cesse peut après notre arrivée.
En vue de notre départ prochain pour la Nouvelle Zélande, nous nous attaquons rapidement au nettoyage de la coque car les inspecteurs de la Bisosécurité l’inspecteront et nous demanderont des preuves de nettoyage et maintenance. Nous prenons des photos de la coque une fois nettoyée afin de faciliter cette inspection. Une fois cette tâche accomplie, nous quittons rapidement le mouillage de Pangaimotu, autrefois bien réputé par les cruisers. Les bateaux en partance vers la Nouvelle Zélande s’y rassemblent toujours mais nous avons trouvé l’endroit, en particulier le restaurant « Big Mama » très glauque et sale. Nous préférons aller passer quelques jours dans le port de Nuku’Alofa, la capitale. Celui-ci, décrit comme sale et un nid à rats dans les guides, est en fait très agréable. On y mouille gratuitement sur notre ancre, avec deux amarres amarrées sur la jetée. Nous sommes ainsi à portée du centre-ville où se trouve un immense marché, très bien achalandé. On ne peut rêver mieux en vue d’un départ.
Les Photos
Pendant que nous préparons les bateaux et faisons l’approvisionnement, Chris et moi analysons quotidiennement la météo en vue d’un départ….que nous ne cessons de décaler. En effet, le beau temps est revenu et nous avons envie d’explorer un peu les environs … et pourquoi pas kiter un peu. En ce qui me concerne, j’ai recommencé à marcher un peu sur mon pied cassé et je me languis de retourner une dernière fois sur l’eau turquoise des lagons avant de rejoindre les latitudes tempérées de la Nouvelle-Zélande.
Grâce à l’imagerie satellite, nous découvrons un superbe coin du lagon de Tongatapu. On se croirait dans les Tuamotus, et non pas à quelques encablures de la capitale des Tonga (Certes, modeste). Nous mouillons dans une magnifique « piscine » de sable blanc, profonde de quelques mètres seulement à proximité d’un beau banc de sable sur lequel les enfants adoreront jouer. Nous ferons deux belles sessions de kite dans ce cadre paradisiaque. Etonnamment, cela accélère ma convalescence. Nous sommes les deux seuls bateaux dans les environs et les motus avoisinants sont déserts. Nous en profiterons pour aller passer une dernière soirée sur une plage, autour d’un feu de camp. Nous aurons un petit stress pendant cette belle soirée lorsque les enfants, partis explorer l’île reviennent en brandissant, innocemment, une grenade (non explosée et fortement rouillée) et des balles. Nous rendons alors compte que cet îlot était utilisé par l’armée locale. Peut-être est-ce pour cela qu’il s’appelle « Motutapu », l’île interdite. La météo pour la traversée se confirme et nous ne voulons pas épuiser nos vivres fraîches avant de partir. Nous mettons les voiles lundi 5 Novembre, sous un grand ciel bleu et toujours des alizés bien établis pour quitter les Tonga. Nous devons tout d’abord traverser l’immense lagon de Tongatapu avant de rejoindre l’océan et mettre le cap au Sud. Du vent soutenu est annoncé pour les prochains jours, ça devrait aller vite.
Laisser un commentaire