Plongée sur le Rainbow Reef
Le lundi 24 Juin au matin, nous quittons Savu Savu pour entamer une longue et fastidieuse remontée au moteur, sans aucun vent ni houle, heureusement, vers Viani Bay, située environ à 35 miles nautiques. Si cette baie n’offre pas de mouillage très facile, une fois encore les fonds sont profonds et encombrés de corail, elle présente l’avantage d’être le plus proche mouillage d’un très beau récif corallien, le Rainbow Reef. Celui-ci est très réputé parmi les plongeurs pour la richesse de son corail, en particulier le corail mou dont la vivacité et la diversité en font un site unique. Ce n’est cependant pas un site où l’on peut plonger facilement seul : En effet, il y règne un courant très fort dû à l’étroitesse du chenal entre Vanua Levu et l’île voisine de Taveuni. Ce sont certainement aussi ces courants forts qui amènent un environnement propice au développement du corail. Nous pensions trouver au fond de Viani Bay un village, quelques resorts de plongée ou d’autres aménagements touristiques. Il n’en est rien : Il n’y a même pas de route qui mène à cette baie! En fait, il n’y a aucune route tout le long de la côte Est de Vanua Levu. Par conséquent, les locaux n’ont d’autres choix que de traverser en barque vers l’île voisine de Taveuni pour y faire leurs courses. On ne trouve ici que quelques groupements de maisons de pêcheurs ainsi qu’un petit club de plongée tenu par une Allemande et un Fidjien. Comme tout ne peut venir qu’en barque jusqu’ici, les installations sont assez rudimentaires mais c’est un club sérieux, affilié à PADI. Les prix sont très raisonnables et le club emploie des locaux, ce qui nous plaît aussi beaucoup: Nous rejoignons le site de plongée sur un long boat (Sorte de grande barque de 20-25 pieds en polyester), menée par un local et notre dive master est un jeune fidjien du village voisin, formé par les propriétaires du club. Nous apprendrons qu’il y a quelques autres petits hôtel-clubs de plongée ainsi que des éco-lodges le long de la côte. Ces petites structures créent des emplois pour les villageois de cette côte isolée et redistribuent ainsi les revenus du tourisme. Cat, Daphné et moi y ferons deux magnifiques plongées : La première est située sur un site peu profond, histoire de nous réhabituer tranquillement à la plongée avec bouteilles. Ce site, nommé les jardins d’Eden offre un corail magnifique, d’étranges petites créatures mais peu de poissons. La seconde plongée que nous faisons le lendemain est la plongée la plus réputée de ce récif, celle du White Wall (Mur Blanc, en français). Elle doit impérativement être faite à l’étale du courant et, via un magnifique tunnel dans le corail, nous amène sur un tombant descendant à plus de 60 mètres, entièrement recouvert de corail mou blanc. La vue de cet immense mur qui semble être recouvert de neige est à couper le souffle. En s’approchant, on y découvre beaucoup de vie et en regardant plus profond, on voit passer de plus grosses espèces de poissons. La plongée se continue en remontant par un autre tunnel dans le corail où l’on découvre d’autres espèces coralliennes ou de poissons. Évidemment, tout cela serait plus éloquent en images (il y en a quelques-unes ci-dessous) mais cette plongée restera pour nous une des plus mémorables à ce jour. Entre deux plongées, nous profitons de la belle plage qui borde le fond de la baie et faisons connaissance avec les gens qui vivent ici. Ils nous accueillent à bras ouvert, un grand sourire aux lèvres et cherchent de suite à nous offrir quelque chose, un fruit à pain, quelques bananes. Ces premiers contacts nous donnent encore plus envie de nous immerger dans la culture fidjienne lors de nos prochaines destinations.
Les Photos
Taveuni et Qamea (26 Juin au 2 Juillet 2019)
Dès nos plongées terminées, nous quittons Viani Bay et son mouillage peu fiable pour rejoindre l’île voisine, Taveuni. Comme le vent est supposé monter dans les prochains jours, nous espérons pouvoir kiter à la pointe Sud de l’île. De plus, on trouve là-bas un beau petit resort, Paradise Resort, qui accueille les voiliers à bras ouverts en leur offrant un mouillage sur corps-mort. L’endroit est très beau, le staff de l’hôtel super accueillant et serviable (ils nous regonfleront même nos bouteilles de plongée gratuitement), mais les conditions météo ne nous laisserons pas en profiter très longtemps : En effet, le vent, trop orienté à l’Est ne rentre pas et ne nous permet pas de kiter mais surtout, du mauvais temps arrive : Une dépression arrive sur le Nord de Fidji, amenant pluie et vent fort, venant d’un peu toutes les directions. Dans cette perspective, nous remontons le long de Taveuni, encore une fois au moteur, pour aller nous ancrer tout au Nord de l’île. Nous avons lu que les conditions de kite y étaient bonnes, une école étant même installée dans le coin. Malheureusement, cela ne s’avèrera pas vrai, en tout cas avec le vent que nous avons. Les alizés arrivent avec beaucoup de nuages qui se tassent sur les montagnes avoisinantes et donnent grains après grains. Le vent oscille entre 12 et 25 nœuds en permanence et, si le plan d’eau est joli avec ses multiples petites îles, celles-ci bloquent le vent et le rendent rafaleux. Comme l’arrivée de la dépression se confirme, il est temps de trouver un abri. Nous nous séparons d’El Caracol qui va rejoindre un mouillage sur Rabi Island alors que nous allons vers la petite île voisine de Qamea qui offre une baie étroite et profonde protégeant très bien du vent dans toutes les directions. Avant cela, nous devons refaire notre approvisionnement. L’expédition consiste à traverser le lagon, fort agité en annexe, trouver une plage où la laisser puis faire du stop ou trouver un taxi qui passe par là. Ce sera la seconde solution qui se présentera à nous. Il nous emmène au village principal, situé à une vingtaine de minutes où nous trouverons un marché et une épicerie où nous approvisionner. Finalement, nous bouclerons notre expédition en moins de deux heures, rentrant juste avant que la pluie ne se déchaîne à nouveau.
Nous partons le samedi matin pour Qamea, située seulement à 6.5 miles nautiques à vol d’oiseau. Cette distance, entre les récifs à contourner et le vent dans le nez qui nous oblige à tirer des bords, se transforme en 17 miles nautiques que l’on parcourt dans 25 nœuds de vent et une mer courte, hachée, du fait de la faible profondeur. Le début est quelque peu stressant car il n’y a pas de cartes précises (comme pour toute la région des Fidji) et, par malchance, les cartes satellites ne montrent que des nuages sur cette zone que l’on sait parsemée de récifs! Les conditions s’améliorent lorsque l’on arrive à s’éloigner un peu plus vers le large, au Nord pour ensuite revenir vers la passe avec un vent de plus en plus favorable. Comme prévu, la baie dans laquelle nous mouillons est parfaitement abritée du vent et déjà de 5 1a 10 bateaux s’y abritent. La plupart font partie d’un rallye, une de ces organisations avec lesquelles on fait le tour du monde en moins de 18 mois… Nous avons la bonne surprise d’apprendre que ce soir, tous les bateaux au mouillage sont invités à partager un repas traditionnel fidjien au village. Nous rejoignons le village sous la pluie par un petit chemin dans la forêt. La soirée se déroule dans la maison de Moses, le chef du village. Il y a pleins d’enfants, entre ceux des bateaux et ceux du village, surexcités et fascinés par les cheveux blonds! Parmi les cruisers, nous faisons figure de vieux loups de mer car les autres cruisers ont peu d’expérience, entre ceux qui font le tour du monde à toute vitesse en quelques mois et ceux qui démarrent leur voyage ici, à Fidji. Les plats fidjiens qui nous sont servis sont excellents : Nous retrouvons certaines recettes déjà goûtées aux Tonga, comme les feuilles de Taro farcies et cuites dans le lait de coco. On mange aussi du poisson miti, des burgers de feuilles de patates douces, des chips de fruit à pain, des currys. Bref, nous découvrons une foule de mets appétissants faits avec uniquement des produits locaux que l’on peut se procurer facilement. Les Fidjiens nous accueillent les bras ouverts comme si nous faisions partie de leur communauté. Une fois le repas terminés, les adultes sont conviés à partager le kava avec les hommes. Si la boisson ne fait aucun effet, comme ils le prétendent, l’aspect social et le cérémonial qui va autour sont très sympas. On boit tour à tour, cul-sec, le kava dans une demi-coco et le reste de l’assemblée tape 3 fois des mains en criant « Bula ! » (Bonjour ou Bienvenue). L’ordre dans lequel les participants boivent semble bien orchestré pour que le chef ait, a priori, le meilleur du cru. En même temps qu’ils boivent le kava, les Fidjiens fument une sorte de tabac (suki en fidjien) qu’ils roulent en de très longues et fines cigarettes. Pendant que la soirée se déroule, la tempête commence à passer au-dessus de nos têtes, déversant bruyamment des trombes d’eau sur la tôle ondulée du toit. Étonnamment, ça ne fuit même pas. La pluie se poursuivra toute la nuit et une bonne partie de la matinée le dimanche matin. Nous profitons ensuite d’une éclaircie pour retourner au village et retrouver Jennifer, la femme qui avait organisée la soirée de la veille. Aujourd’hui, elle est occupée à l’église à faire le catéchisme aux enfants. Les Fidjiens sont très croyants et la journée du dimanche est vraiment consacrée au culte avec deux messes, matin et soir. Ici, pas de cloches pour appeler les fidèles, mais un morceau de tronc creux sur lequel on frappe. Nous assistons au catéchisme où notre présence ne fait qu’augmenter l’agitation des enfants. Ensuite, ceux-ci vont jouer avec les filles, pendant que Jennifer nous explique certaines des recettes que nous avons goûtées hier. La simplicité et la générosité de ces gens est touchante. C’est étonnant aussi à quel point ils ne montrent pas d’envie envers notre mode de vie, contrairement à certains endroits que nous avons pu visiter. Lorsque nous repartons vers le bateau, les bras chargés de papayes, fruits à pain et feuilles de taro et patates douces pour essayer les nouvelles recettes, les enfants nous accompagnent pour une petite virée en annexe. En quittant le mouillage le lendemain matin, nous garderons un superbe souvenir de l’accueil que nous avons eu dans ce petit village duquel nous n’attendions rien. La météo semble clémente pour faire la traversée vers les îles du groupe Lau que nous ferons avec deux bateaux rencontrés à Qamea : Un catamaran Néo-Zélandais, Alicat, que nous avons déjà croisé à plusieurs reprises aux Fidji sur des spots de kite et Renegade, bateau sur lequel une famille californienne avec deux filles du même âge que les nôtres, débute son voyage en voilier. Ça nous semble être une belle équipe pour partir vers cet archipel dont nous avons tant entendu parler.
Je suis définitivement jalouse de votre merveilleuse plongée ! Profitez en bien les copains xxx
On ne plonge pas assez souvent en scuba (faute de compresseur), mais on a fait des plongées (snorkeling/ free diving) extraordinaires aux Fiji. Je suis pas mal a fond sur la chasse sous-marine et du coup, je passe bcp de temps la tete sous l’eau. On ne se lasse pas, n’est ce pas ?
(: Merci pour les bonne nouvelles 🙂