Traversée Nouvelle-Zélande-Fiji – du 2 au 9 Mai 2019
Pour le moment, les 6 mois que nous avons passés en Nouvelle-Zélande restent une grande parenthèse dans le blog. Je suis encore en train de trier mes photos et je ne sais par où commencer pour vous partager nos impressiosn de ce magnifique pays avec lequel nous sommes tombés en amour. Malgré cela, après maintes réflexions, nous avons décidé de continuer notre route dans le Pacifique, avec pour première destination, les îles Fidji. Il faut dire aussi que la fin de l’été et l’arrivée de températures sous la barre des 10 degrés nous ont donné moins de regrets à quitter la Nouvelle-Zélande. Sans chauffage ni douche intérieure, la vie à bord devenait difficile ! Fin Avril, une magnifique fenêtre météo s’est annoncée avec l’arrivée d’une énorme haute-pression (Big Fat High pour les Anglophones) sur la mer de Tasmanie. Ce genre de système météo, qui se déplace très lentement, donne un vent d’Est régulier et prévisible sur une grande durée. C’est exactement ce que l’on veut pour quitter la Nouvelle-Zélande sans avoir à galérer entre dépressions et calmes sur la première partie du parcours.
Après une dernière nuit glaciale à la marina de Marsden Cove (Whangarei), nous mettons les voiles le 2 Mai au matin, dès les formalités de départ complètées auprès des douanes. Nous ne sommes pas seuls à partir ce jour-là, au moins 5 autres bateaux sont aussi dans les starting blocks. La sortie de la baie de Whangarei au près, contre le courant de marée est un peu musclée, en particulier après des mois sans réelle navigation. Pour commencer en douceur sans trop subir la houle, nous abattons en grand dès que nous pouvons et passons la journée et la nuit complète au vent arrière sous grand-voile seule. Nous ferons malgré tout un honnête 5.8 nœuds de moyenne sur les premières 24 heures.
Dès le lendemain, le vent s’oriente comme prévu à l’Est en se renforcissant… et restera comme cela jusqu’à l’arrivée. Avec la grand-voile à 2 ris et le génois réduit au maximum, nous avançons régulièrement à plus de 7 nœuds et parcourons plus de 150 miles nautiques par jour. Malheureusement, nous recevons sur le travers une houle courte qui, ajoutée au vent soutenu, rend la vie (très) inconfortable à bord. Impossible d’ouvrir aucun hublot ni rester à l’extérieur dans le cockpit avec les vagues qui viennent régulièrement recouvrir le bateau au complet. Surtout, on aura tous du mal à se débarrasser du mal de mer. Bref, nous passerons la majorité de cette semaine de navigation allongés. Il va de soi que cuisiner, faire la vaisselle ou pire, changer la pompe à eau du frigo qui fait encore des siennes, relève de l’exploit dans ces conditions. Pour améliorer le confort, nous remplaçons en milieu de trajet le génois par la trinquette mais ralentissons aussi beaucoup. La dernière journée de navigation nous offrira un beau lot de consolation : Nous attrapons notre plus gros mahi mahi ou dorade coryphène. Le poisson fait plus d’1.5 mètre et nous mettrons au moins 45 minutes à le remonter à bord et certainement autant pour le nettoyer et le mettre en filets. Au final, une fois de plus, nous devrons encore arriver de nuit. Si cela n’est pas idéal, cela reste très faisable car la passe que nous devons emprunter est très large et située sous le vent de Viti Levu, l’île principale des Fidji. Lorsque nous l’approchons vers 21 heures, le vent tombe brusquement, bloqué par les hauts reliefs de l’île et moins d’une heure plus tard, nous mouillons dans une baie à proximité, dans un calme surréaliste après une semaine de navigation aussi agitée.
Découverte de Fidji : Lautoka, Musket Cove et ses environs
Le lendemain matin, nous fêtons notre retour dans les eaux tropicales en commençant la journée par une baignade. Quel plaisir de retrouver de l’eau chaude! Nous ne traînons pas pour autant car nous devons parcourir une trentaine de miles pour rejoindre Lautoka, la ville portuaire principale de cette côte où nous devons effectuer nos formalités et retrouver nos amis d’El Caracol avec qui nous étions en Polynésie Française, il y a un an. Après plusieurs longues heures de moteur dans le lagon, nous arrivons finalement devant le port de commerce de Lautoka. Les formalités seront laborieuses, bureaucratiques et coûteuses : Nous sommes vendredi après-midi et les fonctionnaires de chaque ministère impliqué se feront un plaisir de faire traîner les démarches, me faire remplir les documents déjà fournis en double pour que nous payons nos droits au tarif « hors heures de bureau ». Pour couronner le tout, le « cruising permit » que nous devons avoir en notre possession pour nous promener dans l’archipel ne pourra nous être délivré avant lundi prochain. Comme Lautoka n’est vraiment pas le genre d’endroit où l’on souhaite s’éterniser, nous partirons malgré tout vers Musket Cove sur l’île de Malolo Lailai le samedi midi, après avoir refait le plein de fruits et légumes au marché. Lautoka est une ville très vivante, avec une importante population indienne. Cette mixité crée un beau mélange de couleurs et d’odeurs, entre les vives couleurs des saris et celles des imprimés polynésiens, entre les odeurs épicées de cuisine indienne et la douce odeur des fruits mûrs locaux. L’immense marché est magnifique, avec des étals de légumes à perte de vue. Ceux-ci sont présentés en petits tas bien organisés. On y trouve une bien plus grande variété de fruits et légumes que nulle part ailleurs dans le Pacifique et pour un prix dérisoire. Après cette visite au marché, sous une chaleur étouffante, nous nous sentons bel et bien de retour sous les Tropiques. Nous levons l’ancre dès notre retour sur Korrigan pour nous rejoindre El Caracol à Musket Cove, pour fêter le lendemain les anniversaires de Daphné et Cat.
Les Photos
Musket Cove est une marina et un resort (hôtel-club) installé sur l’île de Malolo Lailai. Fondé par un navigateur Australien, l’endroit accueille les cruisers les bras ouverts : Tout bateau mouillé dans la belle baie longeant le resort peut profiter de celui-ci moyennant une somme modique, nous rendant membre à vie du Yacht Club local. Nous avons donc accès aux douches, laverie, petit supermarché et surtout la piscine de l’hôtel. On peut dire que tout cela est bien apprécié après une dure navigation comme celle que nous venons de faire. Les enfants, heureux de se retrouver après un an, peuvent aller et venir à leur guise entre l’île et les bateaux et profiter de la piscine. Pour eux, c’est le grand luxe! Nous aussi, adultes, apprécions les journées de farniente sur le bord de la piscine. Nous y rencontrons un bateau canadien de Vancouver « Family Circus »avec qui nous sympathisons. Éléa s’entend à merveille avec leur fille aînée qui aime autant les Barbies et Harry Potter qu’elle.
Les Photos
Au fil des semaines, le nombre de bateaux qui peuple le mouillage ne fait qu’augmenter. Par contre, dès qu’un peu de vent est annoncé, nombreux sont ceux d’entre eux qui fuient vers les marinas de la côte. Ce n’est pas notre cas. En effet, l’avantage de cet endroit est aussi la proximité des spots de surf et de kite lorsque les conditions de vent ou de houle se présentent : À 1 mile nautique du mouillage se trouve un beau banc de sable qui découvre à marée basse et crée un très beau spot de kite (freestyle ou apprentissage pour les débutants). On peut s’y rendre en annexe ou y ancrer à proximité. Un peu plus loin, à environ 4 miles nautiques, se trouve la superbe vague de Namotu : Cette vague, sur le côté gauche de la passe portant le même nom est moins rapide et violente que sa voisine Cloud Break qui a une réputation mondiale chez les surfeurs. Nous avons fait à Namotu nos premières armes en kite surf dans les vagues. Même si cette vague est moins radicale que celle de Cloud Break, nous avons quand même eu des vagues de 4 ou 5 mètres, ce qui impose le respect… et l’humilité. Dans ces conditions, un maître mot : Garder le kite en l’air. Si il tombe à l’eau devant le monstre qui casse, c’est la fin de la session (ou la fin du kite). Sensations garanties! Malheureusement, le mouillage de Namotu est très agité à cause du courant dans la passe. Par conséquent, nous faisions l’aller-retour quotidiennement depuis Musket Cove pour aller surfer cette vague. Ne nous plaignons pas, ce genre de « commutage » est bien moins désagréable que celui que nous faisions quotidiennement pour aller en centre-ville de Montréal !
Les Photos
Ballade dans les îles Mamanucas : Monuriki et Navadra
Malolo Lailai fait partie d’un archipel d’îles qui s’étirent vers le Nord-Ouest. Nous profitons d’une trêve dans les alizés pour quitter Musket Cove et aller découvrir ces îles, moins fréquentées et certainement plus nature. Notre première étape est Monuriki. Si le nom ne vous évoque pas grand-chose, vous êtes nombreux à avoir déjà vu cette île car c’est l’endroit où a été tourné le film « Cast Away » ou « Seul au Monde » avec Tom Hanks. Si la réputation de l’île attire son lot quotidien de touristes qui viennent des hôtels aux alentours par bateau de promenade, l’île est aussi actuellement occupée pour le tournage de la télé-réalité « Survivor ». Un côté de l’île nous est donc interdit. Cette concentration d’activité est un peu ironique pour un endroit qui est supposé symboliser l’éloignement absolu de toute civilisation. En réalité, les équipes de tournage sont logées dans l’hôtel de l’île voisine, situé à quelques kilomètres. En fin de journée, un hélicoptère vient faire quelques prises de vue et s’attardera même à nous filmer. Avec Daphné, nous jouerons nous aussi aux Robinsons, en allant récolter des papayes vertes, des noix de cocos et des cœurs de jeunes cocotiers sur l’île. Peut-être sommes–nous les « vrais » survivors ? Avec les filles, nous ferons l’inévitable ballade jusqu’au sommet de l’île d’où nous avons une vue imprenable sur la plage rendue célèbre par le film. Sous l’eau, nous trouvons quelques beaux massifs de coraux autour desquels je vais chasser. Les poissons y sont rares et pas très gros. Si les fonds sont ici très profonds entre les îles, celles-ci sont toutes gardées par une barrière de corail à fleur d’eau sur laquelle la houle, même faible ces jours-ci, vient se casser. Ça limite pas mal les explorations et nous décidons de continuer notre route vers le Nord, vers l’île de Navadra. Navadra et sa voisine, Vanua Levu forment une belle baie fermée, longée par d’interminables plages de sable. À part deux ou trois autres voiliers, l’endroit est désert et tranquille. Les fonds marins sont un peu décevants, beaucoup de corail mort et du corail très proche des plages qui en rendent l’accès un peu difficile. Malgré tout, je ramènerai quelques poissons perroquets à chacune de mes sorties de chasse sous-marine. Comme le temps est très calme, les filles profitent de la baignade et font du wake board tirées par l’annexe, maintenant que nous avons un moteur assez puissant. Le vent devant reprendre bientôt, nous rentrons vers Musket Cove après quelques jours. Si cette petite excursion nous a permis de connaître un peu plus à quoi ressemblent les îles des Fidji, nous n’avons pas plus rencontré de Fidjiens, qui semblent très gentils et accueillants et restons un peu sur notre faim pour le snorkeling.
Récit passionnant comme d ’habitude
Très belles photos
Ton blog nous manquait
Sympa d’avoir de nouveau des nouvelles ! La dorade était WOUAHHHH ! Le moral de l’équipage au beau fixe et manifestement heureux de son sort.
Un peu frustrant d’avoir + de 2 mois de décalage, mais on comprend très bien, vu les photos, que l’écrivain du bord manque de temps. Il y a des priorités à respecter quand on est marin !
Où êtes vous en ce moment…? Rien sur la carte de plus ancien que le 1er juin…?
Bonne glisse à tous les 4.
Jean-Claude
Nous revenons tout juste du Lau groupe, groupe d’îles très isolé dans l’Est des Fiji où nous n’avions pas d’internet. Les positions vont être mises à jour dans les prochains jours (je ne peux pas en ajouter plus de 3 par 24 heures….) et un prochain article est en préparation. Merci de ta patience et continue à nous lire !
Magnifiques photos !!!
Sympa les photos de surf … les autres aussi sont cool hein !
Sur le marché j’ai reconnu les haricots kilomètres … 🙂
Bonne continuation !
Ca ressemble au paradis. Faudra me briefer sur le sujet.